« C’est du funambulisme moderne : au lieu d’être sur un fil de fer, on est sur une sangle molle. » C’est ainsi que Louis Boniface définit la slackline, discipline qu’il pratique depuis maintenant six ans. Spécialisé en freestyle – où il s’agit d’effectuer des figures sur une sangle située près du sol, contrairement à la marche qui consiste à avancer en équilibre alors que la sangle est suspendue beaucoup plus haut – il vient de remporter la première place à l’European cup, les 17 et 18 août au Portugal.

Son premier titre européen, qui vient clôturer une saison couronnée de succès. « J’ai gagné deux championnats de France, fini 4e en étape de Coupe du monde et aux championnats du monde, et là 1er aux Euros, détaille ce Verriérois. C’était mes objectifs, je n’espérais pas moins ni plus, ça m’a demandé beaucoup d’efforts. »

L’exploit est d’autant plus grand que le jeune homme de 21 ans a bien failli ne pas y participer. « Six semaines avant, je me suis fait une double entorse de la cheville lors de la finale de l’étape de Coupe du monde, raconte-t-il. C’était un vrai challenge pour mon kiné et mon ostéo de me remettre debout au bout de deux semaines, avec des soins très intensifs au quotidien. Six semaines après, gagner ce titre européen, c’est une vraie consécration et c’est le meilleur moyen pour moi de les remercier pour tout ce qu’ils ont fait. » « On peut avoir des accidents, mais c’est comme dans tout sport, la passion reprend le dessus », ajoute-t-il.

Une passion qui, chez lui, a émergé à l’âge de 15 ans, après plusieurs années de gymnastique. « Je préparais mes entrées en équipe de France (de gymnastique, Ndlr). à 15 ans, la fédération a obligé les jeunes à aller soit à Antibes, soit à Lyon, donc j’ai arrêté le haut niveau. J’ai découvert la slackline par le biais de mon père […] Au tout début, marcher ne m’excitait pas plus que ça, et puis, au bout de deux ou trois jours, j’ai accroché. »

Depuis, Louis Boniface adapte ses compétence de gymnastique à la slackline. « Mon club de gymnastique m’a suivi dans ce projet et m’a permis d’adapter mes entraînements trampoline pour des entraînements sur slack », explique-t-il.

Il est accompagné d’un coach et d’un staff médical lors de séances de 2 h 30 à 4 h 30 par jour, trois à sept jours par semaine, suivant les périodes. « J’ai des programmes très sérieux, que ce soit en étirements, en renforcement musculaire, … », précise-t-il.

Des programmes qui viennent alimenter un emploi du temps chargé puisqu’en parallèle, Louis Boniface travaille dans un trampoline park et met ses compétences en funambulisme et acrobaties à disposition du Cirque de Paname, sous un chapiteau pouvant accueillir 2 500 personnes à l’hippodrome de Longchamp. C’est d’ailleurs ici que l’on pourra l’apercevoir lors des six prochains mois.

« Puis, il y aura des projets de vidéos, de créer de nouvelles figures, et peut-être aller chercher un titre mondial, peut-être l’année prochaine, dans deux ans ou peut-être jamais, confie-t-il. Mais justement, c’est le fait de ne pas savoir qui donne envie. »

CREDIT PHOTO : RED BULL