Habitué au cyclisme sur piste ou au BMX race, le Vélodrome national accueillait, pour la 1re fois de son histoire, les 9 et 10 décembre, les championnats de France de BMX freestyle. Cette discipline du BMX comprend à la fois le BMX freestyle flat, où les riders enchaînent les figures sur du plat, et le BMX freestyle park, où ils effectuent leurs mouvements en l’air après s’être élancés depuis des rampes. Et les deux composantes étaient à l’honneur à l’occasion de cet événement, qui représentait aussi un gros défi pour la Fédération française de cyclisme (FFC), l’organisateur.

« Il y avait trois paris, affirme Nicolas André, directeur des événements et de la réglementation sportive à la FFC. Le 1er, c’était d’interpeller le grand public sur le fait que le BMX freestyle (pour la spécialité park) est olympique. Comme c’est récent au programme des jeux (Le BMX freestyle n’a fait son apparition aux JO qu’à Tokyo 2021, Ndlr), il fallait un peu heurter le classicisme de la discipline, en se mettant en indoor. C’est rare, c’est souvent outdoor. […] Le 2e enjeu, c’était de séduire sportivement, car on ne savait pas si le format en intérieur, avec un sol spécifique, […] allait leur convenir. Apparemment, tous les athlètes, les head coachs, sont super satisfaits […]. Donc sportivement, c’est réussi. Et le 3e [enjeu], c’était de réussir à avoir du public, et je crois qu’on en a eu. »

« 50 % des ventes aujourd’hui, ce sont des Saint-Quentinois »

Il évoque ainsi le chiffre de 1 000 spectateurs le samedi (journée exclusivement consacrée aux entraînements et aux qualifications) et 2 000 le dimanche (jour des finales). « On avait fait exprès de mettre un côté pour le côté caméra et ne pas disperser », précise-t-il, assurant que cette affluence est « conforme » aux attentes de la FFC.

Côté compétition, 70 riders en park, et 20 en flat, se sont affrontés, répartis dans différentes catégories d’âge et de niveau. Chez les élites, la 1re à avoir triomphé est Jeanne Seigneur, en flat femmes. Chez les hommes, c’est Matthias Dandois, la sar de la discipline, qui s’est imposé. Neuf fois champion du monde, il participait pourtant à ses 1ers championnats de France. « Du coup, maintenant, la collection Pokémon est complète », a-t-il plaisanté après l’épreuve. « J’ai eu de super sensations aujourd’hui. Je n’avais jamais participé aux championnats de France en 22 ans de carrière […]. Je suis ravi, s’est réjoui le rider face aux médias. Le niveau était vraiment haut. […] C’est trop chouette d’avoir organisé ces championnats ici à SQY. C’est un haut lieu du cyclisme en France. »

En park, la victoire est revenue aux grands favoris, Laury Perez chez les femmes et Anthony Jeanjean chez les hommes. « Ça s’est très bien passé. Je suis très content d’être ici, a réagi ce dernier après son épreuve. Je trouve ça symbolique que les championnats de France de BMX freestyle soient ici. » Ces deux riders devraient représenter la France aux prochains JO. Pour l’autre place, cela pourrait bien se disputer entre Valeriia Liubimova et Paula Calvet (respectivement 2e et 3e dimanche) chez les femmes, et entre Kévin Fabrègue et Istvan Caillet, qui, chez les hommes, complétaient le podium de ces championnats de France, qui n’étaient pas qualificatifs pour les JO. Le flat, lui, ne sera pas olympique.

En tout cas, ces riders ont ébahi les spectateurs rencontrés dans les tribunes. Parmi eux, beaucoup de novices. Comme Paul-Lou, venu du Rochefort-en-Yvelines, et qui se rendait pour la 1re fois au Vélodrome. « C’était l’occasion de voir un événement comme ça », confie-t-il, trouvant ce sport « impressionnant ». Charlotte, parisienne, était elle aussi aux anges. « J’aime bien le cirque et tout ce qui est sports acrobatiques, l’expression artistique. Le BMX, je ne connaissais pas, avoue-t-elle. J’ai vu le flat, et j’étais vraiment très impressionnée. Après, quand j’ai vu le park, j’étais époustouflée. Ça m’a éveillé une passion, je suis super contente. »

Un bonheur pour ces spectateurs, d’autant que beaucoup n’auront sans doute pas la chance d’avoir des places pour les JO. « On a fait un tarif saint-quentinois, […] à 5 euros, a aussi tenu à souligner Nicolas André. Le but, c’est que tous ceux qui n’ont pas la chance d’avoir de la billetterie olympique viennent voir la discipline sur un site olympique, et là, 50 % des ventes aujourd’hui, ce sont des Saint-Quentinois. […] J’espère qu’il y aura encore de la vente de billetterie, que certains arriveront encore à récupérer des billets pour le freestyle [aux JO]. Attention toutefois, si le BMX race se déroulera bien à SQY, au Stadium en face du Vélodrome, les épreuves de BMX freestyle, elles, auront lieu à Paris, place de la Concorde.