78 logements sortiront de terre d’ici trois ans dans le centre-ville de Voisins-le-Bretonneux, sur un terrain appartenant actuellement à l’hôtel Port royal. C’est ce qui a été annoncé au cours d’une réunion publique organisée en mairie le 17 juin, et à laquelle près d’une centaine de Vicinois ont pris part. Nombre d’entre eux ont soulevé plusieurs interrogations sur le projet, notamment au sujet de son impact sur la circulation et sur le stationnement.

Le permis de construire devait être déposé la semaine dernière, pour une délivrance prévue, « si tout est dans les règles, dans trois mois maximum », indique la maire UDI de Voisins-le-Bretonneux, Alexandra Rosetti. Sur les 78 appartements, 26 seront en logement social, soit environ un tiers. Des logements de différentes tailles seront proposés, de quelques studios à des cinq pièces, pour un prix moyen s’élevant à 5 200 euros/m² habitable. Les logements répondront aux normes d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Les parkings seront eux placés en sous-sol, avec des ascenseurs pour accéder aux logements.

Ce projet répond à la volonté municipale d’« anticiper l’évolution de ce centre-ville », selon Alexandra Rosetti. Elle rappelle que « trois études sur le cœur de ville » ont déjà été effectuées. « Tout ce que l’on vous présente là est le fruit d’une très longue concertation, affirme l’édile. C’est un travail de longue haleine que j’ai poursuivi. »

Et d’ajouter : « Des études ont été faites et ont fait émerger la volonté d’essayer de garder un style village. On a aussi un centre-ville engorgé, donc il faut pouvoir aller vers notre centre commercial (situé rue aux Fleurs, légèrement plus au Sud, Ndlr) de façon un peu plus facile. J’aimerais que la commune soit la plus intégrée et la plus harmonieuse possible. »

Ces explications n’ont visiblement pas convaincu bon nombre de Vicinois présents dans la salle. L’ambiance s’est très vite tendue, certains se plaignant de n’avoir appris la tenue de la réunion que le jour-même, ce à quoi la maire a répondu que « ce n’était vraiment pas volontaire » et que l’information était visiblement mal passée auprès de certains habitants.

Après un bon quart d’heure de vifs échanges sur ce point, plusieurs voix se sont élevées contre le projet immobilier. Parmi les aspects pointés du doigt, les impacts de l’arrivée des futurs résidents en termes de circulation, sujet particulièrement sensible dans la commune. Une des voies qui entourera l’ensemble de logements a été principalement évoquée durant la soirée. Perpendiculaire à l’avenue Hélène Boucher et correspondant actuellement à l’entrée de l’hôtel, elle est pour l’instant prévue en circulation douce, c’est-à-dire réservée aux piétons et cyclistes. « Mais je ne peux pas vous promettre que ce ne sera jamais une voie pour les voitures, reconnaît Alexandra Rosetti. S’il n’y a aucune échappatoire par le côté commercial, alors on ne circule plus. »

« Le vrai problème n’est pas l’accès aux commerces mais à la route de Trappes, rectifie un Vicinois. Rajouter 78 logements au centre-ville, qui encombrent une route et deux rond-points, va rendre l’accès encore plus compliqué. » Bernard Sinquin, membre du conseil syndical de la copropriété de la Villa aux fleurs, se montre lui plus menaçant : « Si jamais le permis de construire venait à rendre cette voie circulable, nous sommes prêts à engager un recours ».

Ces flux de circulation supplémentaires risquent également d’engendrer des problématiques de stationnement, comme l’ont souligné de nombreux riverains. Le projet prévoit 87 places de parking. « Les familles ont entre deux et deux voitures et demi en moyenne, fait remarquer un habitant. Où vont aller les 100 et quelques autres véhicules à stationner ? » Il réclame la création de « plus de niveaux de parkings souterrains pour augmenter le nombre de stationnements ». Problème : « On a des contraintes de sols qui ne nous permettent pas de réaliser un deuxième niveau de sous-sol », explique Aurélie Lavoisy, directrice de programmes chez Vinci immobilier.

Autre souci soulevé par un habitant : celui des résidents de logements sociaux, « qui ont un surplus à payer pour les parkings et donc, bien souvent, ne les prennent jamais », et risquent donc de stationner ailleurs dans la ville. « Le prix du m² habitable inclut les places de stationnement, et les bailleurs sociaux disposeront d’une place par logement », répond la représentante de Vinci.

La livraison des logements est prévue pour 2022. « Le chantier ne pourra pas commencer avant pratiquement un an et il durera deux ans, dont un an de gros œuvre, et ensuite, ça ne sera plus que de l’aménagement intérieur », annonce Dominique Hertenberger, architecte urbaniste en charge du projet.

CREDIT PHOTO : Dominique Hertenberger architecture

Article mis à jour le 25/06/2019 : Lors de la publication de cet article sur internet, l’illustration n’était pas la bonne. Elle a donc été changée.