Comme il l’avait fait en janvier 2018 déjà, le vice-président à la Région en charge du logement s’est rendu à Trappes la semaine dernière pour une visite sur le terrain. Geoffroy Didier (LR), a répondu à l’invitation du conseiller municipal d’opposition et son collègue à la Région, Othman Nasrou (LR). Le vendredi 15 février, ils ont ainsi suivi des représentants de l’Association des locataires de Trappes (ADLT) dans plusieurs logements pour constater les difficultés rencontrées par des locataires du bailleur Valophis (qui n’a pas pu être joint avant la mise sous presse de cette édition).

La première visite avait pourtant bien commencé, puisque le cortège s’est rendu dans le nouveau logement d’une famille, relogée peu après la visite du conseiller régional un an plus tôt. Mais le ton a rapidement changé dans le deuxième appartement : depuis leur emménagement en 2011 au square Langevin, le logement de Faiza et sa famille est infesté de cafards.

« Ma fille a eu un cafard sur la joue et ne veut plus vivre ici », témoigne la maman, au bord des larmes, avant de désigner les cafards dans le congélateur. Elle assure que plusieurs interventions du bailleur n’ont donné aucun effet et demande à être relogée, alors qu’une de ses voisines confirme également la présence de nuisibles chez elle.

La troisième visite a mené le conseiller régional au square Camus, auprès d’une dame handicapée, dont l’ascenseur qui lui permettrait d’accéder au troisième étage où elle réside est muré, et donc pratiquement bloquée chez elle. « Je suis exténuée », souffle-t-elle. A l’instar de Faiza, elle envisage de faire appel à un avocat pour se sortir de cette situation.

« Dès lundi (18 février, Ndlr), je vais appeler Valophis, a assuré Geoffroy Didier aux différentes familles. Je ne viens pas avec des promesses, mais […] le but est que le choses bougent. On ne peut pas vivre dans ces conditions en 2019. » Et alors que ces différentes situations sont plus frappantes les unes que les autres, elles ne seraient pas si rares selon l’ADLT. « Sur Trappes, on a 250 dossiers comme ça en cours, où on devrait reloger les personnes », assure Abdel Djiar, porte-parole de l’ADLT, regrettant d’être obligé « de faire venir les politiques pour que ça bouge ».

L’an dernier, suite à la venue du conseiller régional, l’ADLT assure que le bailleur a solutionné des situations « individuelles, mais les réclamations générales n’ont pas été suivies de faits ». Pendant la visite, l’ADLT a d’ailleurs listé les problèmes récurrents vécus dans plusieurs quartiers trappistes comme l’« insalubrité », des « gaines électriques accessibles par les enfants », un « éclairage allumé 24 heures sur 24 » dans les parties communes ou encore la présence de rats, dont quelques cadavres ont jonché la visite ce jour-là.

Damien Guimier