Il l’a fait ! Philippe Poncet est parvenu, le 15 novembre, à courir le 200 m lancé sous assistance respiratoire en moins de 15 secondes, sur la piste du Vélodrome national de SQY. En réalisant 14,74 secondes précisément, il a amélioré son précédent record, qui s’élevait à 15,814 secondes et datait 2015.
« On a fait quelque chose d’assez incroyable parce que l’on savait que c’était impossible, confie Philippe Poncet quelques minutes après son exploit. Mais il restait une petite marge, on l’a gagnée sur la préparation, et je pense un peu sur le mental, parce que ça va tellement loin et ça demande une implication tellement profonde. Au niveau physiologique c’est un choc énorme et une grave détonation, qui dure 15 secondes. Pour quelqu’un qui est passé par là, je ne me sens pas trop mal. »
Philippe Poncet est atteint de la Broncho-pneumopathie-chronique-obstructive (BPCO), une maladie grave et invalidante, qui affecte les poumons et touche près de quatre millions de Français. Alors, à travers sa performance sportive, celui qui a été diagnostiqué il y a dix ans (d’après nos confrères de 78actu, Ndlr) souhaite aussi et surtout sensibiliser sur cette affection.
« Je suis vraiment porté par des choses bien plus importantes que ma pauvre petite personne, affirme-t-il. Ce qui me porte, c’est des centaines de milliers de Français qui eux sont dispersés dans la société, on parle des actifs qui perdent leur réseau social, c’est près de quatre millions de personnes qui s’effondrent. Donc ça vaut le coup de se battre. »
« En amont de la journée mondiale de la BPCO » et « au nom de l’association O2&Cie » qu’il créé en 2013, Philippe Poncet a donc une nouvelle fois bravé la maladie, pédalant en compagnie de Paul Berneron, vice-champion de France de keirin et de vitesse, auquel il était relié par un tube d’oxygène. Il a aussi pu compter sur le soutien de champions de cyclisme sur piste comme François Pervis et Mathilde Gros, présents dans l’enceinte saint-quentinoise au moment de son record.
« C’est énorme qu’ils soient là, ils ont regardé au début en se demandant ce qu’on faisait, se réjouit-il. François disait qu’il ne m’avait pas vu toute la semaine aussi bien, qu’il voyait qu’il y avait un peu de retenue. Et il m’a dit “là, t’as envoyé du lourd” . Et quand François Pervis vous dit ça, c’est qu’on a envoyé du lourd. »
Le résultat d’une importante préparation, avec au menu : « entraînement boxe deux heures par semaine, quatre heures par semaine, musculation comme font les pistards habituels, entraînement sur route, sur piste, détaille-t-il. C’est du lundi au samedi, ça se fait mais ça demande beaucoup d’efforts, ça fait des mois qu’on est dessus. » Des efforts pour la bonne cause « Le plus important, c’est pas moi, c’est ceux que j’arrive à emmener avec moi, a-t-il déclaré, essoufflé et ému, face aux médias juste après sa course. Il y en a des dizaines de milliers, qui ne peuvent plus respirer, qui étouffent. […] J’espère que les malades derrière auront le grand sourire, car ils se battent contre quelque chose que peu de gens comprennent. » Philippe Poncet est désormais tourné vers es prochains projets, notamment un tour de France BPCO qu’il prépare pour 2019.