Lors du conseil municipal du 6 novembre, des habitants de la Boissière en colère ont interpellé le maire de Trappes. Ils craignent une réduction importante du nombre de places de parking dans le quartier à cause du projet de modification du stationnement qui leur a été présenté en septembre. Pour des raisons de sécurité, la mairie veut en effet mettre fin au stationnement alterné semi-mensuel, au profit d’un marquage au sol. Les habitants du quartier assurent que cette mesure réduirait drastiquement le nombre de places, jugé déjà insuffisant.
Le 6 novembre, une vingtaine d’entre eux était présente dans les rangs du public du conseil municipal. Après quelques délibérations votées par les élus, le maire de Trappes a suspendu la séance et donné la parole aux habitants de la Boissière, pour échanger quelques minutes avec eux. « Nous ne sommes pas opposés au changement, mais nous sommes opposés à un projet qui pénaliserait les habitants », adresse Béatrice, membre du comité de quartier de la Boissière, souhaitant que les riverains soient « informés et considérés ».
Dans cette ancienne cité cheminote, le stationnement alterné a actuellement cours : les 15 premiers jours du mois, les voitures se garent d’un côté, les 15 suivants de l’autre. Problème, des difficultés de circulation, notamment pour les véhicules les plus larges, sont signalées lorsqu’une voiture n’est pas déplacée par son propriétaire au moment du changement.
« Il suffit que quelqu’un oublie une voiture et que l’autre en face ne se gare pas forcément en en tenant compte [pour créer des problèmes de circulation], rappelle Guy Malandain, maire DVG de Trappes, aux habitants de la Boissière, dont certains, d’après lui, n’utiliseraient pas leurs garages. Donc nous avons régulièrement des appels des ambulances, des pompiers, du ramassage des ordures ménagères, qui ne peuvent pas passer. »
Pour mettre un terme à « ces problèmes de sécurité », sur la table depuis longtemps, le maire indique que la décision a été prise d’en finir avec le stationnement alterné, déjà « supprimé partout sur la ville ». Et le premier magistrat se montre catégorique sur ce choix. « Il n’y aura plus de stationnement alterné, je ne lâcherai pas là-dessus, tranche-t-il. Les services publics doivent pouvoir circuler normalement dans les rues de la ville de Trappes. »
Après des études menées « avec des professionnels » sur les possibilités de réorganisation du stationnement à la Boissière, la municipalité a donc décidé d’opter pour « un marquage au sol » des emplacements, qui « permettra, si ça ne marche pas, d’amener des rectifications », détaille Guy Malandain. Cette solution a été présentée au comité de quartier en septembre. Sauf que depuis, les habitants regrettent de ne plus avoir eu de retour de la mairie et craignent surtout une réduction importante du nombre de places de stationnement, d’où leur présence en conseil municipal. S’ils concèdent les problématiques engendrées par le stationnement alterné, ils auraient souhaité une « sensibilisation » en amont des riverains.
Suite à la réunion de septembre, Béatrice, membre du comité de quartier, raconte qu’un groupe de travail s’est mis en place. « On a analysé le nombre de places et de maisons, et il s’avère qu’il y aurait quasiment deux fois moins de places que de logements », estime Béatrice, rencontrée dans les couloirs de la mairie après les échanges avec le maire, entourée d’une vingtaine d’habitants remontés.
Ces derniers expliquent que le quartier fait déjà face à une « pénurie » de stationnements. Pour y faire face, actuellement, ils serrent donc leurs voitures et se garent sur les bateaux (abaissement de trottoir devant leurs logements, Ndlr) ou entre deux sorties de garage. Choses qui seraient rendues difficiles voire proscrites avec des places dessinées au sol.
A l’issue du conseil, une élue de la majorité nuance cependant la question du nombre de places perdues, estimant que cela « dépend de ce que l’on compte », en référence à des stationnements qui ne sont aujourd’hui pas toujours réglementaires : « Certains se garent sur les bateaux ou des endroits où on n’a pas le droit. » Pendant la suspension de séance, le maire a annoncé que ce sujet serait évoqué pendant la réunion du quartier prévue en décembre, elle-même précédée d’une nouvelle réunion de présentation du projet de stationnement avec le comité de quartier.