Roses blanches, portraits et banderole « Hommage à Rachid » en main, plus de 700 habitants se sont réunis pour une marche blanche en mémoire à ce père de famille de 35 ans, décédé après avoir été roué de coups par plusieurs personnes le 5 novembre. Famille, proches et simples habitants s’étaient donnés rendez-vous samedi 10 novembre à 13 h devant la mairie d’Élancourt pour se rendre dans le silence jusqu’au lieu du drame, dans le parc de l’Homme couché, dans le quartier élancourtois des Sept mares, à quelques pas du lycée des Sept mares à Maurepas.

Roué de coups par une bande composée d’au moins quatre hommes, selon les informations de la police, Rachid avait été pris en charge lundi 5 novembre au soir par les pompiers, à demi-conscient, avant d’être admis à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), dans un état de mort cérébrale. Il est décédé mercredi 7 novembre des suites de ses blessures. « L’autopsie a révélé que ce sont les coups de pieds portés à la tête qui ont entraîné la mort », détaille une source policière.

Dans la foule qui composait la marche blanche, cinq jours après le meurtre, l’incompréhension régnait toujours sur les motifs de cet acte et le message principal était de dire « stop à la violence ». A l’issue de la marche, le grand frère de Rachid, Mohamed, a pris la parole pour répéter ce message et rendre hommage à son frère. « Je le demande à tous ceux qui nous aiment : pas de vengeance, la vengeance ne respectera pas son image », insiste Mohamed, face à une foule retenant difficilement ses larmes, et dénonçant un « acte barbare, abjecte » et « injuste ». Ce dernier rappelle également que son frère « laisse derrière lui deux filles ».

Parmi les très nombreux participants à cette marche blanche, la volonté de faire passer un message de paix est sur toutes les lèvres. « Le but est de réunir, pas de diviser, confie Idrisse. On veut montrer aux gens que tout le monde est contre la violence, montrer qu’on est unis et qu’il n’y a pas de division interraciale. On a grandi main dans la main et il faut que les gens comprennent qu’une simple bagarre peut détruire des vies. » Et l’un de ses amis d’ajouter : « On veut aussi montrer notre solidarité avec la famille. »

Pour trouver les auteurs du crime et répondre à la détresse des proches de la victime, une enquête a été lancée par la brigade criminelle de la police judiciaire, à Versailles. « Deux personnes ont été interpellées dans le courant de la semaine dernière », indique une source proche du dossier. Selon les informations du Parisien, les suspects ont reconnu leur présence sur les lieux du drame mais ont minimisé leur participation.