Le dimanche 11 décembre s’est déroulée une marche blanche en hommage au jeune Djibril, un Maurepasien de 14 ans qui a été tué dans la nuit du 26 au 27 novembre, lors d’une rixe entre bandes rivales (lire notre édition du 29 novembre).

Le départ a été donné à 14 h devant le gymnase du Moulin-à-Vent où l’adolescent a perdu la vie. Réunissant plus de 800 personnes, le cortège a rejoint après un parcours de 2,5 km le stade du Bois de Maurepas (Tridim).

« Le rassemblement organisé par la famille de Djibril, en lien avec les villes de Coignières et Maurepas, se voulait être un moment d’union, de paix et de sérénité autour de la mémoire de Djibril inhumé le 2 décembre », précise 78actu.

La marche blanche a réuni plus de 800 personnes

« Derrière une banderole [Repose en paix], vêtus de t-shirts blancs marqués [à notre ange], des habitants des deux villes ont défilé du gymnase de Coignières devant lequel l’adolescent avait trouvé la mort, jusqu’à Maurepas, d’où il était originaire », indique 20minutes. Après la marche blanche qui s’est déroulée sans accrocs, la banderole a été ensuite accrochée sur les « grilles du stade pour permettre à sa maman, aux élus présents, dont les maires de Maurepas et de Coignières, aux proches, aux amis, mais aussi aux anonymes de déposer des fleurs en sa mémoire ».

Des prises de paroles ont suivi cette marche blanche, notamment des maires de Maurepas et Coignières ainsi que de la mère de Djibril. « Cette marche, c’est un hommage à Djibril, à un fils, mon fils unique. J’espère qu’il nous voit et nous entend. Il m’a été enlevé monstrueusement – et je suis tellement en colère – au nom de quoi ? Au nom de la rivalité de quartiers alors que vous avez grandi ensemble. Nous avons vécu à Coignières où Djibril a grandi. Il a des copains à Maurepas, à Trappes, à Élancourt, partout. Et je ne comprends pas, parce que vous vivez les mêmes galères, vous vivez les mêmes choses. Le quotidien, il n’est pas facile. Vous voyez vos parents lutter pour vous apporter ce qu’il vous faut pour avancer dans la vie. Et un jour, on vient chez vous et on vous annonce une nouvelle pareille. Je peux vous dire que je ne souhaite ça à personne », relate la maman du jeune Djibril, propos retransmis par nos confrères de 78actu.

« Djibril n’était pas seulement un enfant de Maurepas, il était aussi un enfant de Coignières. »

Didier Fischer (DVG), le maire de Coignières, a déclaré : « Djibril n’était pas seulement un enfant de Maurepas, il était aussi un enfant de Coignières. Aussi, vouloir réduire sa mort à un affrontement entre les quartiers de nos deux villes n’a pas le sens que certains aimeraient y voir. La réalité est toujours plus complexe que les images que nous nous en faisons ou que l’on prétend nous imposer. Que cette marche, partie de ce funeste gymnase, se termine au Tridim est tout un symbole… Qu’allons-nous faire de ce temps sans Djibril ? De notre réponse dépendra le monde que nous souhaitons construire pour y abriter sa mémoire. Si la responsabilité de sa mort incombe d’abord à son meurtrier, elle ne nous exonère pas pour autant de notre propre responsabilité. »

L’édile de Maurepas, Grégory Garestier (DVD), a de son côté délivré lui aussi un message d’espoir et d’apaisement. « Je veux m’adresser aux plus jeunes. Vous étiez des amis de Djibril, des voisins, des camarades de classe ou d’activités sportives. Vous l’avez côtoyé au collège, ou il y a quelques années à l’école. Sa disparition vous a bouleversés et vous ne parvenez pas à l’accepter. Nous, les adultes, vos parents, nous sommes, nous aussi, tous bouleversés. Personne ne peut comprendre ce qui justifie que l’on puisse mourir si jeune tout simplement parce que rien ne peut le justifier. Mais, si nous n’avons pas d’autres choix que d’accepter le départ de Djibril, en revanche nous avons le choix de refuser l’acte qui a entraîné son décès. Nous avons le choix de refuser la violence. »

L’adolescent à l’origine du décès de Djibril est actuellement en détention provisoire. Il a été mis en examen le mardi 29 novembre, dans l’après-midi, quand « le jeune homme de 16 ans s’est présenté au commissariat d’Argenteuil », écrivait-on dans notre édition du 29 novembre.

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