Dimanche 7 octobre, à la ferme de Beaurain au Mesnil-Saint-Denis, a eu lieu le lancement officiel dans le Parc naturel régional de la Haute vallée de Chevreuse de la Racine, cette nouvelle monnaie locale qui s’implante dans le Sud des Yvelines et l’Ouest de l’Essonne. Lancée par l’association la Racine, la devise du même nom est utilisable par les particuliers et commerçants qui le souhaitent, sachant qu’un euro est égal à une Racine.
Elle est implantée dans les 53 communes du parc naturel, parmi lesquelles Magny-les-Hameaux, mais devrait s’étendre bientôt à Montigny-le-Bretonneux, Voisins-le-Bretonneux et Guyancourt. Destinée à « relocaliser l’économie sur le territoire », selon Sébastien Cattanaeo, président du collège des professionnels de l’association, la Racine se veut avant tout un symbole de valeurs partagées, parmi lesquelles la volonté de dynamiser l’économie locale et la protection de l’environnement.
« L’installation d’une monnaie locale est un projet qui a été porté par le Parc naturel régional, puis repris par l’association la Racine », explique Sébastien Cattaneo. Pour le co-président de l’association, l’enjeu est avant tout économique : « L’idée c’est de promouvoir des circuits économiques courts, de resserrer le lien social, de relocaliser l’économie sur le territoire car cela dynamise les centres-villes et favorise l’emploi local. La monnaie n’étant pas thésaurisable, elle circule trois à quatre fois plus vite. »
Si la Racine réunit déjà près de 200 adhérents particuliers et 30 commerçants sur le Parc naturel régional, Sébastien Cattaneo souhaite multiplier les « référents », personnes qui se chargeront de déployer la Racine dans les communes du territoire. « Pour le lancement de la monnaie, dimanche 7 octobre, 74 000 billets de Racine ont été imprimés, ils seront distribués grâce à des comptoirs de change tenu par des commerçants, explique-t-il, mais pour installer la Racine, il faut des référents, il faut constituer des groupes. »
Réfèrent territorial de la monnaie la Racine, c’est ce que la gérante de la société de stratégie de communication Apex PME Sandrine Missakian est devenue, de facto, à Magny-les-Hameaux. « L’adhésion à la Racine, ça passe par des valeurs communes à la base, explique la commerçante. Il faut une volonté de dynamiser le tissu économique local mais également de protéger l’environnement en préférant des circuits d’échanges courts. »
Sandrine Missakian se charge donc de démarcher les commerçants de Magny et des environs pour l’association. Parmi la petite dizaine d’entreprises adhérentes à Magny-les-Hameaux, se trouve ainsi l’atelier Growingpaper, qui propose du papier fait de graines, à planter dans la terre une fois utilisé. « Je vais faire du change dès dimanche, raconte son gérant Rémy Faisca. On a déjà une librairie cliente qui souhaiterait nous payer en Racine. »
Si la monnaie la Racine a d’ores et déjà été inaugurée, l’association ne compte pas s’arrêter là. « Nous avons trois communes du Parc naturel régional qui ont adhéré, explique Sébastien Cattaneo. Mais pour le moment elles ne peuvent que recevoir la Racine, et pas la dépenser. Et c’est pourtant prévu dans la loi sur l’économie sociale et solidaire de 2014, donc c’est un combat qu’on va mener ici. » Également dans les attentes de l’association, l’expansion de la monnaie à d’autres villes de SQY telles que Montigny-le-Bretonneux, Voisins-le-Bretonneux ou Guyancourt.
« Lors de la Fête des possibles, j’ai parlé au gérant de la librairie le Pavé du canal, explique Sandrine Missakian, il a semblé très intéressé par le concept de la Racine, donc on va essayer de creuser de ce côté ». Enfin, à l’horizon 2019, se profile la création d’une version digitalisée de la Racine : « Des étudiants de Polytechnique, sur le plateau de Saclay, vont développer une version électronique de la Racine, tout cela est en cours de réflexion », conclut Sébastien Cattaneo.
