Trois binômes sont candidats aux élections départementales des 20 et 27 juin prochains dans le canton de Maurepas. Un canton de 70 000 habitants et qui avait été redécoupé en 2014. Son nombre de communes est alors passé de quatre à… 16. Parmi elles, quatre communes de Saint-Quentin-en-Yvelines (Coignières, Maurepas, Voisins-le-Bretonneux et Magny-les-Hameaux), Versailles Grand Parc et la communauté de communes de la Haute Vallée de Chevreuse étant les deux autres intercommunalités représentées dans ce canton. Les trois quarts des villes du canton font par ailleurs partie du Parc naturel régional (PNR) de la Haute Vallée de Chevreuse.
La majorité sortante de droite propose un triptyque protéger, innover, réussir
« C’est un canton très divers, il y a l’urbain et le rural », décrit Alexandra Rosetti (UDI), maire de Voisins-le-Bretonneux et conseillère départementale sortante du canton, candidate à sa succession. « Le premier mandat m’a beaucoup intéressée, j’ai trouvé que c’était très riche, très varié, ça avait beaucoup de sens de faire ça avec le mandat de maire, explique-t-elle. Ce sont deux mandats qui se complètent, et puis, c’est s’inscrire non pas uniquement dans sa commune, mais aussi dans une vision beaucoup plus élargie de son territoire. » À ses côtés, on ne trouve plus Yves Vandewalle (LR), mais Grégory Garestier. Le maire DVD de Maurepas, déjà suppléant en 2015, évoque une « candidature du renouveau » et estime que conseiller départemental « est un mandat de proximité » qui s’inscrit dans « la continuité de [s]on mandat de maire ».
Le duo représente Ensemble pour les Yvelines (EPY), la majorité sortante de la droite et du centre au Département. Leur programme s’appuie sur un triptyque protéger, innover, réussir. « Protéger » car « la mission prioritaire du Département, c’est d’aider les plus fragiles, pour la recherche d’emploi, lutter contre la perte d’autonomie, précise Grégory Garestier. Protéger aussi, car on a des enjeux de circulation. » « Il y a des aménagements possibles et nécessaires [pour fluidifier], aux points d’entrée et sortie de la vallée [de Chevreuse], complète Alexandra Rosetti. On a commencé à travailler avec le Département, mais il faut maintenant aboutir à des solutions. »
Concernant la partie « innover », cela s’illustre notamment avec l’ambition du Département de reconstruire des collèges, dont, dans le canton, ceux de Magny-les-Hameaux et de Coignières. « Des constructions à bas carbone, qui seraient vraiment une innovation assez importante sur le territoire des Yvelines », souligne Grégory Garestier.
« Réussir », enfin, se traduit notamment par les aides attribuées aux Villes pour financer leurs projets numériques, selon l’édile maurepasien. « Réussir, c’est aussi faire réussir les projets des maires dans le canton. Le Département accompagne énormément les maires, […] pour permettre à des petites communes, comme dans le canton de Maurepas, d’avancer dans leurs projets, sinon ils ne pourraient pas les financer », ajoute-t-il, indiquant que le Département « a financé plus de 75 millions d’euros de projets sur le canton ». Et Alexandra Rosetti de mentionner aussi l’agence IngénierY, créée par le Département pour aider les maires des petites communes « dans les montages de dossiers » liés aux travaux ou aux demandes de subventions.
Dans le programme, s’ajoutent « 15 engagements forts, qui tournent autour de ce triptyque », fait savoir Grégory Garestier. Ce dernier insiste aussi sur le fait que si le canton affiche un « double visage », avec la partie urbaine et la partie rurale, il y a pour autant « des problématiques assez communes, avec notamment des enjeux d’aménagement ou de circulation, qui sont portés par le Département ». Soutenus notamment par LR et l’UDI, les deux candidats auront pour suppléants Vanessa Auroy (DVD) et Dominique Bavoil (LR), maires respectivement de Toussus-le-Noble et Saint-Rémy-lès-Chevreuse.
Pour la gauche, justice sociale, solidarité et écologie sont les maîtres-mots
Face à eux, se présente notamment un ticket de gauche composé de Tristan Jacques (DVG), adjoint à Magny-les-Hameaux, et Béatrice Pierrat (EELV), qui fut l’une des adversaires d’Alexandra Rosetti lors des dernières municipales à Voisins-le-Bretonneux. Leurs suppléants sont Magalie Lebihan, habitante du Mesnil-Saint-Denis, et Benjamin Bouhanna, conseiller municipal d’opposition à Maurepas.
« Il faut du renouveau et plus de démocratie au niveau du Département, estime Béatrice Pierrat, par ailleurs élue d’opposition à Voisins. Aujourd’hui, on a une majorité départementale qui fait bloc et qui a 100 % des sièges. » Tristan Jacques évoque lui « l’union de la gauche et des écologistes » pour cette candidature. Des partis comme EELV, Génération.s, Nouvelle donne ou le PRG ont apporté leur soutien à cette liste, ainsi que « beaucoup de militants » locaux du PS ou de LFI, mais dont les partis « ne souhaitent pas s’afficher publiquement » sur le tract, d’après l’élu magnycois.
Dans leur programme, justice sociale, solidarité et écologie se veulent être les mots d’ordre. « Les valeurs traditionnelles de la gauche », résume Béatrice Pierrat. « Les Yvelines, c’est un grand département qui a beaucoup de richesses, mais les dépenses liées au social […] sont classées à la 95e place de tous les départements, regrette-t-elle. Ça veut dire qu’on est très à la traîne et que ce n’est pas la priorité de la majorité départementale actuelle, ce qui est normal vu sa connotation politique. Donc on pense qu’il faut agir sur ces éléments-là, et aussi sur la participation citoyenne. Par exemple, quand on parle de rapprochement entre le 78 et le 92, il faut aussi que les habitants soient parties prenants dans ce type de projet. »
Elle mentionne ainsi la création d’un Conseil citoyen des Yvelines en transition, « pour que les gens puissent donner leur avis et être vraiment les acteurs des changements qui les concernent ». L’un des points du programme, où l’on trouve entre autres aussi la création d’un RSA pour les jeunes dès 18 ans, le financement de maisons médicales dans les zones rurales, l’aide au financement des transports pour les jeunes de 10 à 26 ans, la préservation et la diversification de la production agricole, le financement d’un transport à la demande en zones rurales pour limiter l’usage du véhicule individuel ou encore la réhabilitation des bâtiments départementaux énergivores et notamment les collèges.
« On aimerait que les gens se mobilisent autour de nos préoccupations », résume Béatrice Pierrat, paraphrasant même Jacques Chirac à propos de l’écologie : « Un président avait dit ‘‘La maison brûle’’, elle brûle toujours. » « Et on regarde toujours ailleurs », termine Tristan Jacques.
Le RN veut « offrir un confort de vie bien meilleur »
Enfin, le Rassemblement national (RN) sera lui aussi présent, comme dans quasiment tous les cantons du département. C’est Jean-Louis Mettelet et Marie Bouault qui sont les candidats dans le canton de Maurepas, et ils auront pour suppléants Graciane Richard et Antoine Abillama. « Nous voyons que la société ne va pas bien. […] Depuis de nombreuses années, le système politique actuel n’est pas satisfaisant, surtout en matière de sécurité », juge Jean-Louis Mettelet, qui entend « offrir aux Yvelinois et aux habitants du canton un confort de vie bien meilleur que ce que l’on peut connaître actuellement, notamment avec une sécurité ».
Lui-même n’en est pas à sa première élection puisqu’il était déjà candidat l’année dernière aux municipales… à Plaisir. « C’est un canton que j’affectionne, et j’ai trouvé tout naturel d’aller sur Maurepas, justifie-t-il. J’ai aussi des raisons propres et personnelles. Ce que je souhaite, c’est surtout au niveau du Département, agir en faveur des habitants des Yvelines. »
Lui et sa coéquipière déroulent un programme axé sur cinq thématiques principales. La première concerne les dépenses. « Chaque euro dépensé […] devra être dans l’intérêt des Yvelinois », affirme Jean-Louis Mettelet, épinglant certaines aides votées par le Département à destination de pays étrangers. Deuxième axe : la transparence. « À l’opposé des pratiques de Pierre Bédier, nous n’irons pas vers du communautarisme, qui va déboucher sur de mauvaises choses, des rivalités ou de la violence, tacle le candidat RN. Nous voulons avoir une transparence de tout ce que nous votons ou dépensons, informer les habitants de leurs dépenses. »
Troisième point du programme : l’environnement. Assurant avoir « conscience qu’il y a une traversée d’entreprises le long de la [RN10] », Jean-Louis Mettelet souhaite « ne pas avoir que du béton, avoir un aménagement du territoire cohérent ». Quatrième thème : la sécurité, qui passe pour le candidat par un refus de l’accueil des migrants, estimant que « ce sont souvent les migrants qui génèrent l’insécurité dans le département ». Enfin, le RN souhaite « soutenir la famille ». « Nous espérons que les familles avec des enfants pourront accéder aux crèches, utiliser les transports en commun, les transports scolaires », précise Jean-Louis Mettelet, qui veut aussi « assurer une sécurité » des collèges et voir s’ils sont « en bon état ».
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