Depuis votre élection en 2014, quelles ont été vos priorités pour Voisins-le-Bretonneux ?
Mes objectif politiques ont rapidement été de maîtriser l’urbanisation. Voisins est une ville très convoitée, des opérations de logements sont sorties par le passé, et il fallait vraiment maîtriser les choses, tout en faisant face à nos obligations réglementaires. En particulier un gros projet, qu’on a depuis plus de 10 ans, la Remise : c’est un écoquartier d’à peu près 500 logements. Il y avait déjà eu beaucoup de travail de fait dessus, mais on commence à arriver dans des phases plus opérationnelles, donc il fallait vraiment s’y préparer.

Après, le gros sujet, qui m’occupe toujours évidemment, c’était de trouver des solutions par rapport aux difficultés de circulation que l’on a. Il y a le problème de la Remise. Un gros quartier va arriver et nous avons déjà des problèmes de circulation au niveau de ce carrefour. On travaille par expérimentation, en termes de circulation, je pense que c’est beaucoup plus parlant que juste des études. Par exemple, cette expérimentation a bien fonctionné en termes de fluidité, mais pas du tout en terme de sécurité. C’est pour ça quelle a été arrêtée et qu’on réfléchit à autre chose maintenant.

Ensuite, on a beaucoup travaillé sur le cadre de vie : des aménagements urbains pour rendre les choses plus qualitatives et esthétiques. Cette année, on vient de livrer le stationnement au mail de Schenefeld, on a fait du stationnement au centre commercial du Mérantais, on a refait la rue aux Fleurs, etc. On souhaite être pragmatique : il faut que ce soit esthétique et que ça réponde vraiment aux besoins.

Du coup, on concerte énormément avec la population, avec nos conseils de quartiers, avec les commerçants, selon qui est impacté. On a vraiment à cœur de prendre en compte leurs besoins et, quand ce n’est pas faisable, de dire pourquoi ce n’est pas faisable. Dans l’état d’esprit en tout cas, notre marque de fabrique, c’est vraiment le dialogue avec les habitants. Et puis aussi, quelque chose qui me tient à cœur depuis longtemps, c’est l’animation de la ville. L’idée est que ce soit une ville où il fasse bon vivre pour tout le monde, et que tout le monde y trouve quelque chose à faire.

Quels sont les projets qui vont faire évoluer Voisins ?
Il y a indéniablement la question de l’urbanisation qui continue à rester prégnante, parce que la loi oblige à faire des logements sociaux pour arriver à 25 %, on doit être à 18 %. J’y vais doucement, il n’y a pas d’urgence. Il y la Remise, toujours, qui va prendre encore quelques années parce qu’on va bientôt déplacer le bicross, il va y avoir une église et après le temps que les logements sortent de terre.

Et puis, le renouvellement urbain du centre-ville. C’est vraiment un sujet assez constant parce que les propriétaires privés vendent, et donc forcément les promoteurs cherchent à construire. La maîtrise de l’urbanisation reste un enjeux capital : construire oui, mais dans quelles conditions, à quelle hauteur, dans quelle densité, préserver les espaces verts, éviter l’étalement urbain, etc. Il faut préserver ce centre-ville tout en lui permettant d’évoluer.

Aussi, la circulation va continuer à être un enjeu de taille. On peut réussir la traversée de la ville en faisant quelque chose d’apaisé et d’esthétiquement agréable, où l’on puisse développer les modes doux. Tous les déplacements doux doivent être au sein de notre attention dans les futurs développements.

On a un très beau projet, aussi, sur un terrain qui est au lac, qui s’appelle la Manivelle. Là, il va y avoir 95 logements, dont 50 seront en résidence intergénérationnelle, avec une moitié, des personnes âgées autonomes, et le reste, des familles. L’idée est d’avoir un projet social dans cette maison qui fasse que les gens vivent ensemble. Et c’est une résidence pour personnes âgées autonomes à revenu modeste, donc ça peut être une façon pour les familles de rapprocher leurs parents. C’est un joli projet qui va sortir après 2020, on est en train de se concerter.

Comment positionnez-vous Voisins-le-Bretonneux au sein de Saint-Quentin-en-Yvelines ?
J’ai à cœur qu’elle y joue un vrai rôle puisqu’il y a des communes de tailles diverses et Voisins n’est pas une grosse commune. Le fait que j’ai la délégation à l’aménagement, c’est important parce que ça me donne un vraie vision de ce qui se passe dans les 12 communes et ça me met en position de dialoguer avec mes collègues, ce qui n’est pas simple quand on parle d’aménagement. Comme je suis beaucoup dans le dialogue avec les autres communes, quel que soit leur bord, je pense que ça donne plus de poids à la parole que l’on peut porter.
Ce qui est important, c’est d’arriver à tous progresser parce que, là, on se retrouve à 12, avec des communes qui n’ont pas la même culture que les communes historiques, donc c’est extrêmement complexe. Après, il n’est pas question de dire « il faut que j’ai tout pour ma ville et rien pour les autres ». Il faut essayer d’arriver à trouver un mode d’action qui fasse qu’on ait une certaine équité. C’est vrai que ce n’est pas forcement évident parce que dans les évolutions, ça ne nous avantage pas toujours. J’essaye en tout cas de faire entendre la voix de Voisins et je ne sens pas ce déséquilibre entre les grosses et les petites communes. Je pense que quand un maire intervient, il est écouté au même titre que les autres, et ça c’est intéressant.

Serez-vous candidate à votre succession aux élections municipales de 2020 ?
Déjà, je suis toujours dans le travail. Je ne suis pas en campagne électorale, j’ai à cœur que les choses soient faites et de ne pas me polluer avec une éventuelle élection, sinon on ne fait plus rien.
Après être maire, c’est un vrai projet de vie, parce que vous avez une vie très riche mais très dense. Ce que je fais me plaît, mais je tiens à ce que mon projet de vie soit au centre de ça, sinon vous ne vous épanouissez pas. Il faut être bien dans ce que l’on fait, ce qui est le cas aujourd’hui.

Ma décision n’est pas encore complètement arrêtée. J’y pense, mais je me dis qu’il faut bien peser le pour et le contre. Après c’est vrai qu’en un seul mandat, on n’a pas abouti tout ce qu’on avait envie de faire. C’est ça aussi qui peut donner envie de repartir.