A Élancourt, les occupants des jardins familiaux comptent défendre leurs parcelles, menacées de disparition par le projet de construction d’un commissariat d’agglomération, en lieu et place des jardins à l’horizon 2020, dans le cadre du réaménagement de la Zone d’Activités des IV Arbres.

Le Collectif pour la sauvegarde des jardins familiaux des IV arbres, composé d’habitants d’Élancourt et des environs, et de jardiniers, continue de se mobiliser contre cette décision et prévoit de nouveaux événements à la rentrée, notamment la Fête des possibles les 15 et 16 septembre, de 10 h à 17 h. Le but : « informer les gens et faire connaître notre combat », explique Benoit Boucher, membre du collectif. Au programme, visite des jardins et dégustation de légumes de saison. Benoit Boucher y attend « facilement une centaine [de visiteurs] par jour, 200 dans le week-end. » « On va accueillir les gens, montrer qu’on existe même si on nous a enlevé des cartes », affirme ce jardinier et apiculteur élancourtois.

Car les occupants des parcelles ont également eu la mauvaise surprise de découvrir, à la lecture du PLUI de Saint-Quentin-en-Yvelines, que les jardins familiaux élancourtois avaient disparu. « Tous les jardins de SQY sont référencés, mais les nôtres ne sont plus là, peste Benoit Boucher. Les jardins des IV Arbres ont été les premiers installés à SQY dans les années 70, ça avait bien marché à l’époque et ça marche toujours très bien », assure-t-il. Des jardins divisés en 63 parcelles, exploitées par 63 familles et jardiniers. Leur disparition serait, selon Benoit Boucher, « terrible au niveau social car on a beaucoup de gens qui viennent de partout ».

« Ce n’est pas la fin des jardins familiaux, tente de son côté de rassurer Bernard Desbans, adjoint LR à l’urbanisme et aux travaux. La volonté de la Ville est leur déplacement. On a deux groupes de personnes : ceux qui ne souhaitent absolument pas bouger et ceux qui comprennent qu’il y a des aménagements à réaliser et qui souhaitent avoir un dialogue avec nous de façon à faire part de leurs souhaits. » Et l’élu de rappeler que la municipalité est « sur une volonté de dialogue » et désire aller vers « un projet harmonieux », déplorant des jardins actuellement « fermés sur eux-mêmes, utilisés par une minorité de personnes ».

« On espère avoir un jardin qui soit beaucoup plus ouvert à la population », ajoute-t-il. Mais Benoît Boucher fait partie de ceux qui refusent également une relocalisation. « J’ai une terre que j’amende depuis des années, avance-t-il. Pour récupérer cet écosystème, il me faut quatre ou cinq ans. Me déplacer du jour au lendemain sur un autre terrain, c’est difficilement imaginable. »

D’où une mobilisation dès la rentrée. Outre la Fête des possibles, le Collectif pour la sauvegarde des jardins sera présent lors de la Faites de la tomate, le 2 septembre aux jardins collectifs de La Verrière. «  L’idée est de fédérer tous les jardins familiaux de SQY », indique Benoit Boucher, qui appelle à intensifier le combat en cette fin d’année 2018, la deuxième phase de concertation pour le réaménagement de la ZA des IV Arbres s’achevant en décembre. En d’autres termes, « on a trois-quatre mois pour réellement peser », prévient-il.