Quel destin que celui du Volley-club Plaisir-Villepreux (VCPV) ! Promu en N3 en début de saison, le club enregistre une 2e montée d’affilée et évoluera en N2 la saison prochaine. Un exploit validé suite à la victoire sur le terrain du CPB Rennes 35, le 5 mai lors de la dernière journée de la phase régulière de N3. Une victoire 3 sets à 1 (25-23 ; 25-19; 17-25 ; 25-18) qui suffit au bonheur de Thomas Pielka et de ses joueurs.

« Il y a beaucoup d’émotion et pas mal de fierté avec le groupe, confie l’entraîneur plaisiro-villepreusien, contacté au lendemain du match. Il y a eu beaucoup de travail durant l’année, avec trois entraînements hebdomadaires. Il ne fallait pas lâcher, et on n’a pas lâché. »

Mais cela n’a pas été facile face à un club 3e dans cette poule de 10 équipes, où seul le 1er accède à la division supérieure. « C’était un match avec une grosse pression psychologique, et en plus de ça, c’est un adversaire qui nous a mis en difficulté, reconnaît Thomas Pielka. On s’est rendu la tâche facile avec une bonne agressivité, et eux, ils sont revenus dans le match petit à petit, avec une belle ambiance, la salle était quand même bien remplie. On a perdu assez sèchement le 3e set (25-17, Ndlr), c’était un peu dur dans les têtes, mais dans le 4e, on a vraiment bien réagi, en repartant avec la même équipe, ce qui n’était pas forcément évident. Le groupe est resté très solidaire. »

Encore la coupe des Yvelines et les phases finales

Le VCPV avait son destin en mains, mais devait l’emporter 3 sets à 0 ou 3 sets à 1. Une victoire 3 sets à 2 ne suffisait pas, car dans le même temps, Cesson-Chantepie-Vern, qui a longtemps fait le course en tête cette saison et a remporté ses deux confrontations directes face aux Plaisiro-villepreusiens, n’a pas flanché dans ce dernier match en surclassant l’avant-dernier, Marpiré-Champeaux, 3 sets à 0. Il ne fallait donc pas se rater, et le VCPV a bien négocié la situation. Thomas Pielka affirme d’ailleurs que ses joueurs n’ont pas trop été inhibés par la pression.

« Il y a eu un peu de pression, mais je m’attendais à ce qu’il y en ait un peu plus, juge l’entraîneur. On a bien préparé le déplacement et le match. Dans la journée, c’était assez convivial, en équipe, avec une bonne ambiance, tout le monde était plus ou moins prêt. Il y avait de la pression, mais plutôt de la bonne pression. » Un match à l’image de la saison, où « l’assiduité aux entrainements, couplée au fait qu’on fasse pas mal de physique durant toute l’année, que çà ne lâche pas » sont autant d’ingrédients qui ont fait la différence, estime Thomas Pielka.

Il connaissait d’ailleurs la force de son groupe, qu’il savait capable de viser haut malgré son statut de promu. « C’est un groupe qui était déjà solide l’année dernière pour la Prénationale, je savais qu’il y avait potentiellement quelque chose à faire. Après, de là à monter dès la 1re année, dans un scénario un peu fou, car ils nous laissent la place de leader à trois journées de la fin, c’est beau », glisse-t-il.

Une performance inédite, puisque c’est la 1re fois de son histoire que le club monte en N2. Un exploit particulier pour Thomas Pielka, enfant du club, qui en a fréquenté les équipes jeunes en tant que joueur, avant de partir ailleurs puis de revenir il y a six ans comme coach. « On est arrivés, le club se stabilisait en Prénationale depuis quelques années, et on a fait un petit travail tous ensemble pour faire monter le club en N2, avec très peu de moyens, donc tout le monde est assez fier. »

Très peu de moyens, car le VCPV fait partie des petits budgets en N3. « Rien que pour les déplacements, on se serrait un peu les fesses, concède l’entraîneur plaisiro-villepreusien. On ne fait pas de déplacements en TGV, alors que dans cette division-là, il y a des déplacements en train, des hôtels, des paniers repas. Cette année, on a réussi à avoir un peu d’argent pour des paniers repas, mais en général, c’est à la poche de chacun. »

Alors, pour la N2, le club espère des financements supplémentaires, peut-être de partenaires privés, mais aussi de collectivités. Notamment la mairie de Plaisir, qui accordait une subvention cette année de « 11 000 ou 12 000 euros », selon Thomas Pielka. Le club attend plus l’année prochaine « Le hand (le Plaisir-Les Clayes handball, Ndlr) avait le triple de nous alors qu’ils sont en Prénationale. Ce n’est pas pour les dénigrer, mais ça a parlé beaucoup en mairie pour qu’on obtienne leur budget », évoque l’entraîneur. « Et je ne sais pas trop ce qui va se passer avec SQY (qui finance le sport de haut niveau sur son territoire, Ndlr), car quand on passe en N2, il y un statut de haut niveau », ajoute-t-il.

Difficile aussi de savoir encore avec quel effectif composer en N2 la saison prochaine. « Il va y avoir un bilan de fin de saison qui va être fait assez rapidement. Je n’ai pas assez de recul. Il y a des joueurs qui vont être sollicités, qui vont arrêter ou qui vont descendre en équipe 2. […] Mais en tout cas, je cherche des recrues pour hausser le niveau de l’équipe, plutôt avec un peu d’expérience [de la N2] », indique Thomas Pielka, qui assure lui en tout cas qu’il « rempile sans problème ».

En attenant, les Crocos, le surnom du VCPV, doivent encore rester focalisés sur la suite de leur saison actuelle, car celle-ci n’est pas terminée. Malgré la nuit festive du dimanche 5 au lundi 6 mai, les emplois respectifs des uns et des autres et une séance d’entraînement annulée le lundi, il faut se remobiliser dès ce mardi 7 mai car un quart de finale de Coupe des Yvelines est programmé face au Vésinet-Saint-Germain, pensionnaire de N2 (avec en jeu une qualification pour un final four prévu en juin). Puis, dès le week-end des 11 et 12 mai, ce sera les phases finales du championnat, avant un éventuel final four une semaine plus tard.

CREDIT PHOTO : VCPV