Quelques jours seulement après son intronisation (il a pris ses fonctions le 4 mars), Frédéric Rose, le nouveau préfet des Yvelines, qui a succédé à Jean-Jacques Brot, tenait le 8 mars une conférence de presse. Dans les Yvelines, ce haut fonctionnaire de 50 ans dirige sa 1re préfecture. Mais il a déjà un CV bien fourni, lui qui était jusqu’ici, et depuis 2020, conseiller intérieur et sécurité d’Emmanuel Macron et est notamment passé auparavant par les cabinets de Rachida Dati et de Marlène Schiappa, ainsi que des sous-préfectures, avant donc d’arriver à Versailles.
Au moment d’esquisser sa doctrine, Frédéric Rose a affirmé sa foi en l’État qui, selon lui, doit être facilitateur et protecteur envers les victimes et les plus fragiles. « Ça va des personnes qui ont des difficultés sociales de revenus, de ressources, aux mineurs qui ont des problèmes éducatifs, à la protection des droits des femmes », souligne-t-il.
Pour répondre au mieux à ces grands principes, Frédéric Rose met en avant plusieurs priorités. Il cite en 1er lieu la sécurité. « Si la sécurité n’est pas assurée, on ne peut rien construire », insiste-t-il.
Et de poursuivre sur ce point : « Le nerf de la guerre, c’est les stupéfiants. Il y a du travail qui a été fait, de nouveaux outils, une réforme de la police nationale qui permet de renforcer le volet judiciaire. On avance en démantèlement des trafics, […] en zones urbaines mais aussi en zones rurales […]. Je veux qu’on puisse avancer très rapidement. » Le préfet assure qu’il va « travailler sur tous les leviers », dont le 1er, « le démantèlement des points de deal ». Il entend ainsi « travailler sur un plan anti-stups en bas d’immeubles », mais aussi à « l’étage 2 et 3 de l’immeuble ». Il veut également « taper encore davantage sur le patrimoine des trafiquants » et s’attaquer aux consommateurs, « un autre chantier important, mais un peu tabou ».
Autre priorité du nouveau préfet : les valeurs de la République. Frédéric Rose a une expertise en la matière puisqu’il a occupé les fonctions de secrétaire général du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). Ce qui est encore moins anodin lorsque l’on arrive aux responsabilités dans les Yvelines, département frappé par de multiples attaques terroristes ces dernières années (assassinat d’un couple de policiers à Magnanville en 2016, de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine en 2020, ou encore d’une policière à Rambouillet en 2021).
« Oui, c’est un département qui a été marqué par des attaques graves, oui les services de renseignements sont très mobilisés pour protéger les gens, glisse-il. Donc bien sûr que c’est un point d’attention et évidemment, si je suis là avec mon parcours, c’est évidemment pour régler ces questions. […] Après, ne voyez pas non plus dans ma venue une montée des inquiétudes sur le territoire. Il y a un travail de fond que Jean-Jacques Brot avait déjà fait, que je vais continuer à faire. » Et de marteler : « Vous me trouverez toujours artisan de la laïcité et combatif contre toutes les formes d’ingérence et de séparatisme. »
Enfin, les JO constituent bien sûr « le gros chantier des semaines à venir » pour le préfet, qui fait « un point tous les matins à 8 h avec [s]on équipe » sur le sujet. « Le département des Yvelines, c’est 5 sites, 8 disciplines et au moins 16 journées d’épreuves, rappelle-t-il. Il y a donc des enjeux très forts en termes de sécurité, d’aménagements. […] Mon ambition, c’est que les JO soient un événement populaire et festif.[…] Il ne faut pas que la population soit juste témoin du passage des spectateurs. Il faut qu’elle se sente impliquée et qu’elle soit associée. »
Une population qui devra aussi composer avec des restrictions de circulation aux abords des sites olympiques. « Les 1ers périmètres étaient très verrouillés […]. Les concertations qui ont été menées ont permis d’ouvrir un peu plus les choses », fait savoir le préfet, concédant toutefois qu’« il ne faut pas se leurrer, quand on a un événement aussi important qui s’installe dans les Yvelines, il y a une forme de contrainte ». Quant au fait qu’un changement de préfet des Yvelines à moins de 5 mois des Jeux ait pu interpeller, Frédéric Rose a tenu à rassurer : « Je baigne dans les JO depuis 3 ans et demi (de par ses fonctions précédentes, Ndlr) Je connais très bien Tony Estanguet et ses équipes […]. Maintenant, il y a un travail pour moi de connaissance fine, précise, des travaux dans les Yvelines. »
Les Yvelines, un territoire dont le nouveau préfet souhaite « valoriser les atouts » et où il veut « améliorer la vie des gens ». « Si au terme de mon mandat, on peut dire que j’ai contribué à améliorer la vie des gens de façon globale, il y aura un grand chemin parcouru », résume-t-il.