Parascol’ympique. C’est le nom de l’événement organisé par le conseil départemental des Yvelines et dont c’était, le 29 février, la 3e édition. La 1re tenue sur le territoire saint-quentinois, et pas n’importe où, à Élancourt, au complexe sportif Europe, soit à quelques mètres de la colline qui accueillera les épreuves de VTT durant les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024.
Cet événement « est une journée complète avec pratique, sensibilisation et rencontre, à la fois sur le sport et sur la dimension paramédicale », résume Sylvain Mertens, chef du service sport au Département. 280 à 300 élèves du collège élancourtois de la Clef de Saint-Pierre – des 6e le matin et des 3e l’après-midi – ont alterné par petits groupes sur huit ateliers où ils ont pu découvrir des parasports, se mettant ainsi dans la peau d’un athlète en situation de handicap, en essayant des prothèses, en pratiquant la boccia, le para cyclisme, le para tennis de table ou encore le para athlétisme, les yeux bandés et attachés à un guide, comme le feraient des personnes malvoyantes.
Parmi les collégiens présents, Amir, 15 ans, et Ethan, 14 ans. Arrivés il y a peu de temps, ils venaient de commencer par l’atelier para athlétisme. « Il faut avoir confiance en son guide, sinon on est bloqués, on ne peut pas marcher », confie l’un des deux adolescents. « Ça ne peut pas se faire tout seul, poursuit l’autre. Même quand tu as le masque, parfois [le guide] te dit à gauche, toi tu te dis c’est à gauche comme ça, sauf que pour lui c’est à gauche comme ça. » Les deux collégiens ont trouvé intéressant de « se mettre dans la peau des handicapés pour savoir […] dans quelle situation ils sont et mieux comprendre les prouesses physiques qu’ils font ».
« C’est une belle opportunité pour les collégiens, cette journée Parascol’ympique, estime Marie-Hélène Aubert, maire de Jouy-en-Josas et vice-présidente du Département déléguée à l’autonomie. D’abord d’être sensibilisé au handicap, à l’inclusion, au parasport… Ce sont des prouesses extraordinaires ce que les athlètes parasportifs font, qui sont à mes yeux bien plus éblouissantes que les exploits des athlètes valides.»
« Il y a un énorme investissement [du Département] pour sensibiliser non seulement les collégiens, mais aussi toute la population yvelinoise à ces Jeux, ajoute-t-elle. C’est aussi, avec l’ambition de donner plus de visibilité au handisport, de permettre que les clubs sportifs puissent développer du handisport. C’est ça la vraie inclusion, c’est de pouvoir faire le sport qu’on aime à proximité de chez soi, quelle que soit sa situation. N’importe qui pourrait demain se retrouver handicapé, et souvent le sport permet de surmonter l’épreuve, d’aller plus loin, de se dépasser et d’accepter le handicap. » Elle assure que le bilan des deux 1res éditions du Parascol’ympique est très positif, avec « des jeunes et des professeurs extrêmement enthousiastes, prêts à recommencer ; on n’a qu’à voir, les jeunes, quand ils sont là en train d’essayer les fauteuils, ou les yeux bandés à faire des ateliers, il n’y en a pas un qui dit un mot, donc on sent que ça les prend un peu aux tripes ».
Et nul doute que cette 3e édition n’a pas dérogé à la règle, avec en plus la présence de Quentin Caleyron, licencié au club local, le VCESQY-team Voussert, qui pratique le cyclisme sur piste en valides (avec plusieurs médailles au compteur dans des compétitions internationales) mais aussi le para cyclisme sur piste, en tant que pilote de Raphaël Beaugillet, malvoyant. « Je trouve ça super intéressant que le Département organise ce genre d’événement pour sensibiliser les enfants et leur faire découvrir le handicap, affirme-t-il. À travers le sport, c’est une super chose en plus, et ce genre d’événement permet aussi de changer les mentalités envers le handicap. Moi, ça me fait plaisir de participer à ce genre d’événement. » Deux autres journées Parascol’ympique sont prévues prochainement, le 5 avril aux Mureaux et en juin à Rambouillet.