Dans notre édition du 24 octobre dernier, nous évoquions une série d’alertes à la bombe touchant le château de Versailles. En une semaine, pas moins de huit alertes à la bombe avaient été déclarées, obligeant systématiquement l’évacuation intégrale du site de ses touristes et de l’ensemble du personnel présent au sein de l’édifice.

Une situation que le maire DVD de Versailles, François de Mazières, jugeait problématique. « Des visiteurs hésitent à venir maintenant. Ça pose de très gros problèmes en termes de fonctionnement pour le château », avait-il déclaré en octobre dernier à nos confrères de Franceinfo.

L’auteur de l’une de ces alertes avait été arrêté et placé en garde à vue. Il avait été condamné à huit mois de prison avec sursis. Ça, c’est pour la sanction pénale, mais la sanction financière risque d’être très importante.

Le 19 octobre dernier, cet homme âgé de 38 ans, était tranquillement de retour de sa promenade matinale quand il lui vient une idée devant les chaînes d’informations en boucle qu’il visionnait devant sa télévision.

Ne désirant pas faire évacuer un aéroport, il s’était alors tourné vers le château de Versailles. « Chose surprenante, le trentenaire n’avait pris aucune précaution pour masquer son identité », révèle 78actu. « Il avait appelé avec son téléphone portable personnel. La police l’a même rappelé pour confirmer son adresse. Ce qu’il a fait. Cela explique son arrestation très rapide. Dès le lendemain », a indiqué une source policière.

L’appel qu’il avait passé n’avait duré que 38 secondes mais avait semé une sacrée pagaille. Le site touristique très fréquenté avait dû être fermé pendant deux heures. 11 000 personnes avaient dû être évacuées et de nombreux policiers, ainsi qu’un service de déminage, avaient été appelés en renfort. « Sans compter le préjudice d’image pour le château ».

Le préjudice financier a été chiffré par les deux parties civiles qui se sont constituées. La première est l’Établissement public du château, du musée et du domaine de Versailles (EPV), un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle du ministère chargé de la Culture, qui souhaite être indemnisé à hauteur de près de 74 000 euros, dont plus de 43 000 euros (la plus grosse part) pour le remboursement des billets d’entrées.

Un préjudice qui pourrait se chiffrer à plus de 96 000 euros

À cela, s’ajoutent 20 000 euros pour le préjudice d’image. « Vient ensuite la perte des redevances perdues sur le chiffre d’affaires des différents concessionnaires : plus de 7 800 euros. Il faut également compter presque 3 000 euros avec la perte d’exploitation du parking de la place d’Armes. Pour la billetterie des jardins musicaux, on retombe sur un poste faible : 86 euros », énumère 78actu. L’autre partie civile est la société Versailles Spectacles, chargée de l’organisation de toutes les animations du site, qui devrait réclamer 8 517 euros pour la perte d’exploitation. Enfin, une dernière facture de 14 000 euros devrait être demandée pour les frais d’avocat.

« Au total, ce sont plus de 96 400 euros qui pourraient constituer l’enveloppe d’indemnisation. Une enveloppe qui sera soutenue en plaidoirie le 9 septembre prochain. Et qui défie toutes les règles des appels surtaxés pour arriver à plus de 2 500 euros la seconde », poursuit l’article de nos confrères.

L’homme qui est passé devant la justice, sur le plan pénal, le 23 octobre dernier, s’était engagé à « indemniser ce qu’il faudra », en assumant ses responsabilités. Il avait par ailleurs, expliqué souffrir de troubles psychiques et avait indiqué avoir oublié de prendre son traitement le jour de son appel.

CREDIT PHOTO : ILLUSTRATION