Le projet était évoqué comme une possibilité depuis quelques années déjà, mais, dans le contexte inflationniste, de hausse des coûts de l’énergie et de raréfaction des finances publiques, l’annonce a eu de quoi surprendre. Lors de sa cérémonie des vœux, fin janvier, le président de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, Jean-Michel Fourgous (LR), n’a pas boudé son plaisir en glissant dans les grands projets de l’Établissement public de coopération intercommunal (EPCI) le lancement des études pour la reconstruction de la piscine intercommunale Salvador Allende.

Seule piscine intercommunale du territoire, gérée donc par l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, la piscine Salvador Allende est actuellement fermée depuis le 11 février. Elle va connaître des travaux d’entretien et de maintenance pendant plusieurs semaines. Les équipes vont également procéder à la vidange de tous les bassins (25 m et apprentissage) durant cette période. La piscine ne devrait pas être ouverte avant le mardi 12 mars prochain.

En attendant, le maire des Clayes-sous-Bois, Philippe Guiguen (DVD), a un autre motif de satisfaction. « Le président de Saint-Quentin-en-Yvelines, Jean-Michel Fourgous, a annoncé que la prochaine piscine intercommunale serait sur les Clayes-sous-Bois. Je l’en remercie d’ailleurs, assure l’élu clétien. C’est à la fois pour moi un non-événement, parce qu’elle résidait déjà sur les Clayes-sous-Bois, et un événement, parce que c’est officiel, donc je m’en réjouis. »

Et de poursuivre : « C’est une bonne décision pour les trois maires (Les Clayes-sous-Bois, Plaisir et Villepreux). Elle est dans la partie ouest des Clayes-sous-Bois, proche de Plaisir et proche de Villepreux. C’est un lieu qui convenait pour les trois villes. Nous allons entrer dans la phase d’études. »

Un projet moderne mais « raisonnable »

Tout comme aux Clayes-sous-Bois, la maire de Plaisir, Joséphine Kollmannsberger (LR), se réjouit de cette avancée pour un équipement qui compte pour les trois communes directement concernées. « Depuis 52 ans, les villes de Plaisir, des Clayes-sous-Bois et de Villepreux ont eu l’habitude de travailler en intercommunalité sur le sujet de la piscine. C’est d’ailleurs aujourd’hui la seule piscine saint-quentinoise, explique l’édile de Plaisir. C’est une vieille dame qui a besoin de laisser la place à un équipement moderne, qui réponde aux attentes de notre temps et de nos habitants, et soit plus sobre sur tous les plans. Avec mes collègues des deux villes voisines, nous sommes donc en discussion avec le président et les services de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines pour définir les contours de ce futur centre nautique. »

Et d’ajouter : « Contrairement à ce que beaucoup voudraient laisser penser, la localisation de la future piscine n’est pas un sujet. Seul importeront les services qu’offrira cet équipement communautaire majeur et structurant du nord de l’agglomération tant attendu. »

Villepreux possède également une piscine municipale, mais extérieure et ouverte seulement l’été. Elle a même dû rester fermée en juillet et août derniers pour raisons financières.

Le maire de Villepreux, Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), appelait lui de ses vœux depuis un long moment ces études. «  La piscine intercommunale Allende, aux Clayes, est en fin de vie, nous déclarait-il en avril 2023. Le territoire, ses associations, ses scolaires, ses habitants, ont besoin que nous anticipions sans tarder l’avenir avec un projet plus adéquat et plus sobre sur le plan énergétique. L’heure n’est plus à avoir une piscine dans chaque ville comme ce fut le cas dans les années 1970-80. Aucune commune ne peut se le permettre. Cet héritage est lourd pour nos finances publiques. La mutualisation, soutenue et appuyée par SQY, est la seule réponse possible pour concilier l’objectif de sobriété budgétaire et de gestion de l’eau, avec l’objectif de répondre aux besoins des usagers. »
Si les études le confirment, la future piscine intercommunale devrait être située à proximité de l’ancienne pour profiter des parkings existants et ainsi « réduire le laps de temps entre la fermeture de l’ancienne piscine et l’ouverture de la nouvelle », explique Philippe Guiguen.

Par ailleurs, l’ancien équipement, qui occupait à peu près 3 000 à 3 600 m2, céderait la place à un complexe nautique d’un « minimum de 2 000 m2 qui jouxtent ce parking, ce qui permettrait quasiment de pouvoir reconstruire la piscine au niveau de la surface actuelle et de réutiliser une partie de la surface de la piscine actuelle pour des parkings, précise le maire des Clayes-sous-Bois. Tout un tas de possibilités peut être étudié. Tout cela va être défini par l’étude qui dira jusqu’où nous pouvons aller, quel type de complexe nautique nous pouvons faire , etc. L’objectif est de donner un maximum de satisfaction aux trois associations nautiques qu’il y a sur Plaisir, Villepreux et les Clayes-sous-Bois. »

Philippe Guiguen fait aussi remarquer qu’il faut cependant « rester raisonnable ». « C’est certes une piscine intercommunale, mais elle est essentiellement utilisée par trois communes uniquement, poursuit-il. Il faut viser le bon niveau d’équipements et d’espaces nautiques. Il n’est pas question de faire un Aquaboulevard ni de faire une simple pataugeoire. Il faut trouver le juste milieu. » Et de reconnaître que, pour l’instant, « nous n’avons pas abordé l’enveloppe budgétaire et le financement. Nous devons d’abord avancer dans le projet lui-même. Il faut à la fois prendre le temps tout en avançant relativement vite. Mais il faut prendre le temps de ne pas se tromper dans les hypothèses que nous allons retenir dans la construction derrière. »

L’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines devrait lancer l’étude le plus rapidement possible. Il n’y aura cependant pas de première pierre avant quelques mois, voire quelques années. « On sait très bien qu’un projet peut capoter s’il est mal né. Là, il ne faut surtout pas que cela soit ça. Je suis optimiste. Les trois maires travaillent bien ensemble et la décision est prise et nous allons avancer dans ce sens », conclut Philippe Guiguen.

 


Petite histoire des piscines à Saint-Quentin-en-Yvelines

Lors de la construction de la ville nouvelle, les communes ont été particulièrement bien dotées en matière d’équipements, et notamment en piscines. Le territoire saint-quentinois a également bénéficié pendant de très nombreuses années d’un équipement rare et prisé des habitants : la piscine à vagues de la base de loisirs, fermée définitivement en 2015 face au gouffre financier qu’elle représentait.

Mais aujourd’hui encore, plusieurs piscines communales sont toujours en activité. C’est le cas notamment dans la commune de Guyancourt avec la piscine Andrée-Pierre Vienot. De même, dans la ville de Trappes, où la piscine Jacques Monquaut (du nom d’un ancien maire de la ville) fonctionne toujours et fait l’objet de toutes les attentions pour continuer à offrir ce service aux habitants.

D’autres communes de l’agglomération, face à la vétusté de leur piscine, n’ont eu d’autre choix que de fermer cet équipement pour en proposer un plus moderne et moins énergivore. Et pour répartir à la fois l’investissement initial et les coûts de fonctionnement que ce type d’équipement ne manque pas d’engendrer, les communes ont décidé de s’associer. Les premiers à avoir lancé le mouvement sont les communes de Montigny-le-Bretonneux et de Voisins-le-Bretonneux. En remplacement de la vieille piscine Tournesol de Montigny, elles ont mutualisé leurs efforts en construisant le centre aquatique du Lac pour 10 millions d’euros. Inauguré le 21 décembre 2002, l’équipement avait directement été dimensionné pour accueillir à la fois le public et les scolaires. Bien évidemment, des investissements réguliers sont nécessaires pour le maintenir au goût du jour, effectuer des travaux de réfection et aménager les extérieurs.

Plus récemment, Maurepas et Élancourt ont fait le même type de choix après la fermeture précipitée de la piscine de Maurepas en 2015 pour des raisons de sécurité. Les deux communes se sont associées pour ouvrir le centre aqualudique Castalia, inauguré le 8 septembre 2022.


 

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