Le marathon des vœux s’est achevé par ceux de Saint-Quentin-en-Yvelines. Le jeudi 31 janvier au Vélodrome national, étaient réunis de très nombreuses personnalités, représentants d’entreprises, élus locaux comme nationaux. Pendant cette soirée co-animée par un robot humanoïde, le président de SQY, Jean-Michel Fourgous (LR) a alterné entre bilan 2018, projets à venir et critiques du mode de fonctionnement de l’État. Des vœux voulus « tournés vers l’avenir », avec toujours le développement économique en filigrane.
« Saint-Quentin est aujourd’hui un pôle d’excellence, un territoire de forte compétitivité, économique, scientifique, sportive et culturelle, et un formidable espace de sécurité », a d’emblée insisté Jean-Michel Fourgous. SQY monte en puissance, mes vœux seront donc tournés vers l’avenir, et les projets ambitieux de l’agglomération. »
Si le président de SQY a évidemment consacré une large partie de sa prise de parole au bilan de l’année 2018, mentionnant par exemple le « succès exemplaire » de la Ryder cup, et aux projets à venir, notamment en matière « d’innovations » ou d’aménagements, il n’a pas manqué de multiplier les critiques à l’intention de l’État. Notamment quand il a mentionné la poursuite de la mobilisation pour la ligne 18, aujourd’hui programmée pour 2030 à SQY.
« Nous n’acceptons pas que l’État, qui n’a pas fait d’économies dans son propre budget, puisse repousser comme ça de tels projets structurants et d’avenir pour notre territoire », insiste Jean-Michel Fourgous, détaillant par ailleurs les autres aménagements de transports à venir.
« Cependant, pour réaliser tous ces projets ambitieux, il faut garder le sens des réalités économiques, vous connaissez mon parler vrai, alors permettez-moi de vous dire les choses franchement : comme toutes les agglomérations de France, notre territoire subit une grave asphyxie financière avec l’effondrement national de l’argent public, poursuit-il. L’État contraint toutes les communes de France à diminuer leur niveau de service public. »
Le président de SQY s’est ensuite pêle-mêle attaqué à la suppression de la taxe d’habitation, à cause de laquelle selon lui « les maires subissent une imprévisibilité budgétaire sans précédent », au « développement de la technocratie », à l’« exclusion du monde de l’entreprise » du « processus décisionnel », à une France qui « vient d’être sacrée championne du monde des impôts ».
Au rang de ses propositions, il a par exemple appelé à la suppression de l’ENA, ou encore « d’inclure 50 % de profils issus de l’entreprise, dans chaque cabinet ministériel ». Avec toujours le développement économique comme solution à la situation du pays. « Nous devons donc miser massivement sur les entreprises et le génie créatif français, et il existe, c’est ce que nous faisons ici à SQY, avec tous nos partenaires, martèle Jean-Michel Fourgous. Oui, le développement économique est notre priorité et notre meilleure protection face au désengagement de l’État. »
Jean-Michel Fourgous a également à nouveau remis sur la table sa volonté de faire passer SQY d’une communauté d’agglomération à une communauté urbaine, qui, face à « ce tsunami financier national qui nous menace », permettrait d’avoir « plus de moyens et surtout peser davantage dans nos relations avec l’État ou avec l’Europe ». Même si interrogé par TV78 sur ce sujet, il estime que « démocratiquement, il faut quand même attendre les élections municipales ».
En conclusion, le président de SQY a estimé que malgré « nos problèmes nationaux, notre pays à tout pour se relever ». Pour cela, selon lui, « il faut avoir foi dans nos entrepreneurs et dans nos investisseurs », profitant de l’occasion pour s’afficher contre un retour de l’ISF. Avant de pointer l’agglomération saint-quentinoise en modèle : « Oui, SQY monte en puissance, nous avons tout pour être un exemple français des meilleures pratiques, une plateforme d’hypercroissance. »
Valérie Pecresse assure son soutien au doublement du pont de la Villedieu
Lors de la cérémonie des vœux de Saint-Quentin-en-Yvelines, le 31 janvier,Valérie Pecresse (LR) a assuré le soutien de la Région qu’elle préside à plusieurs projets de l’agglomération. Dans son discours, elle s’est ainsi engagée à soutenir la rénovation du commissariat d’Élancourt et à une participation financière du conseil régional sur le tant attendu doublement du pont de la Villedieu.
Depuis de très nombreuses années, le sujet de l’engorgement du pont de la Villedieu, entre Élancourt et La Verrière au dessus de la RN 10, est un problème bien connu des automobilistes aux heures de pointe. A l’instar du pont Schuler entre Maurepas et La Verrière, l’agglomération envisage un doublement de ce franchissement afin de réduire les embouteillages. Dans un article de juin dernier, Le Parisien évoquait déjà ce projet, pour lequel il fallait à l’époque encore convaincre la Région de participer.
Un accord semble donc bien avoir été trouvé. « Je sais à quel point tu tiens à ce que nous travaillions sur la passerelle de la Villedieu, adresse Valérie Pecresse au président de SQY, Jean-Michel Fourgous (LR). Évidemment, la Région s’investira au côté de SQY et du Département pour la réalisation de cette passerelle dans le cadre du plan anti-bouchons que nous avons réactivé. »
Avant la présidente de la Région, Jean-Michel Fourgous avait également mentionné ce projet dans son propre discours. « Le doublement du pont de la Villedieu, c’est un enjeu considérable pour la qualité de vie de plus de 100 000 personnes concernées », insiste le président de SQY. Il a indiqué avoir déjà obtenu d’autres financements pour cette opération, qui coûterait « aux alentours de 30 millions d’euros » selon Le Parisien. Notamment « auprès du président du Département, qui s’engage déjà à financer 50 % », indique Jean-Michel Fourgous.