Sur le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines, l’éducation fait l’objet depuis longtemps de toutes les attentions. Conscientes de la nécessité d’offrir les meilleures chances aux enfants, les communes en ont fait une priorité, rivalisant d’initiatives et d’innovations. Ainsi, en quelques années, la ville d’Élancourt, précurseur en la matière, était devenue la référence nationale, voire internationale, dans le domaine de la pédagogie numérique. Depuis, le modèle a essaimé, et investi les salles de classes un peu partout.

Les Assises de l’éducation

Aujourd’hui, les villes de Montigny-le-Bretonneux et de Trappes portent deux projets dont l’ambition est également de proposer une véritable réussite éducative, ancrée dans le xxie siècle. À Montigny-le-Bretonneux, la municipalité a lancé les Assises de l’éducation. Une démarche globale de réflexion et de concertation, visant à rassembler et à impliquer l’ensemble des acteurs de la communauté éducative (enseignants, parents, élèves, agents, etc.) afin de collaborer et de réfléchir collectivement aux enjeux et aux défis de l’éducation.

« Une première en France pour une commune de notre strate, selon nos partenaires », souligne Lorrain Merckaert (DVD), le maire de Montigny-le-Bretonneux. Et le maire de préciser lors de l’ouverture de la soirée de restitution de la phase de consultation, le 11 janvier dernier, que « ces assises ne figuraient pas dans le programme de mandat. Au fur et à mesure, avec mon équipe, nous avons décidé d’en faire un sujet majeur. Quand on parle d’évolution d’une politique publique, une des missions premières d’une ville, nous avons décidé que le sujet de l’éducation et de nos écoles serait finalement le sujet majeur de ce mandat. Pour mener cette réflexion, nous avons décidé d’adopter une formule particulière qui peut se résumer en trois mots, même quatre : c’est coconstruction, consultation, concertation et transparence. »

Une première à Montigny

Face à la baisse inexorable des effectifs, aux fermetures de classes et aux crises successives tant sanitaire qu’économique, sociale, inflationniste et énergétique, la municipalité de Montigny-le-Bretonneux a donc souhaité mener une réflexion collective, jusqu’en janvier 2025, pour « penser ensemble le devenir de nos écoles dans l’intérêt de l’enfant, en mobilisant mieux tout ce qui peut l’être. Il faudra pour cela tendre vers une optimisation de l’usage de nos locaux scolaires : repérant les espaces qui pourraient être mutualisés tout en répondant aux besoins exprimés par tous les acteurs de l’école. Il faudra aussi établir une Programmation pluriannuelle d’investissement sur le bâti (PPI) et enfin développer un nouveau partenariat avec l’Éducation nationale », explique Yannick Le Dorze, adjoint au maire chargé du scolaire et du périscolaire, qui pilote ce grand chantier de réflexion et de concertation.

À Montigny, jusqu’en avril, des groupes de travail composés d’enseignants, de parents et d’agents municipaux vont se pencher sur les thèmes retenus durant la phase de consultation.

Désormais, la démarche de la ville de Montigny-le-Bretonneux est entrée dans une nouvelle phase, celle de la concertation, avec « gourmandise et intérêt », a lancé Lorrain Merckaert, lors de son introduction. Et de poursuivre : « Nous sommes très heureux d’avoir un résultat au questionnaire absolument prodigieux, et cela c’est une réelle satisfaction, parce que cela a vraiment intéressé les gens et, la deuxième chose, la plus importante, c’est que tous ces éléments vont nous fournir un socle extrêmement fiable, extrêmement fidèle des attentes et des questionnements des différents acteurs de l’éducation sur cette question. Cela nous permettra d’engager des choses en confiance et de manière qualitative. »

Et Yannick Le Dorze d’expliquer sur le site internet de la Ville qu’il pourrait envisager « d’amplifier les projets avec l’Éducation nationale grâce aux associations et/ou [aux] équipements municipaux tels que le Forum des arts Charles Aznavour, la Maison de la réussite, le Pôle sciences et nature, en mettant en place des cycles arts, environnement, sports, sciences… sur le temps scolaire et périscolaire ». « C’est un avenir à poser de façon pérenne, et le champ des possibles est inépuisable », poursuit Yannick Le Dorze.
Jusqu’en avril 2024, des groupes de travail composés d’enseignants, de parents d’élèves et d’agents municipaux vont se pencher sur les thèmes qui ont été retenus durant la phase de consultation. Le projet qui aura ainsi émergé dessinera l’école de demain grâce à ces Assises de l’éducation. Ensuite, il sera discuté et les élus de Montigny-le-Bretonneux auront à arbitrer en conseil municipal, dans le courant du dernier trimestre 2024. Enfin, le projet défini sera planifié dès janvier 2025.

Coconstruction, consultation, concertation et transparence

Pour mener à bien ce projet, offrir un travail de qualité, la municipalité s’est appuyée sur de nombreux acteurs de l’éducation, mais aussi sur « un partenaire indispensable, l’Éducation nationale ; nous nous sommes aussi appuyés sur les connaissances et les compétences de l’université », a également précisé le maire, avant de conclure : « Cette consultation va nous permettre de travailler sur le nouveau maillage éducatif de Montigny, cela signifie de définir le bon dimensionnement d’une école de proximité pour faciliter des projets pédagogiques, innovants et multi-partenariaux. La phase de concertation apportera du débat, des discussions, des arbitrages. La ligne directrice que nous adopterons dans les prochains mois, c’est un engagement de la ville, sera guidée par ce qui fait sens, par ce qui suscite l’adhésion, et par ce qui traduit ce que l’intelligence collective mise en œuvre dans cette démarche aura produit. C’est notre engagement. »


Les Assises de la Cité éducative de Trappes

À Trappes, la Ville a obtenu le statut de « Cité éducative », dès son lancement en 2019. Ce label d’excellence, porté par le ministère de la Cohésion des territoires, et mentionné dans le rapport «Vivre ensemble – Vivre en Grand » établi par Jean-Louis Borloo, consiste en un programme national d’appui aux dynamiques locales de coopération éducative dans les quartiers à faible mixité sociale. « L’ambition des Cités éducatives n’est pas d’être un dispositif de plus, mais de mieux coordonner les dispositifs existants et d’innover pour aller plus loin. L’enjeu est de pouvoir accompagner au mieux chaque parcours éducatif individuel, depuis la petite enfance jusqu’à l’insertion professionnelle, dans tous les temps et espaces de vie », indique le site internet des Cités éducatives.

Cinq ans après, la ville de Trappes vient de franchir une nouvelle étape en créant les « Assises de la Cité éducative de Trappes ». Ouvertes officiellement fin janvier, ces assises visent à réunir et impliquer tous les acteurs de la communauté éducative (enseignants, parents, élèves, associations concernées, agents) pour réfléchir et collaborer en vue d’apporter des solutions concrètes aux défis de l’éducation de demain. Les discussions étaient articulées autour de la manière de tirer parti de toutes les ressources éducatives existantes et, de manière générale, de l’avenir des enfants et des jeunes de 0 à 30 ans. « Notre objectif est de répondre aux besoins des enfants et des jeunes, donner à tous de la visibilité sur le projet, définir qui fait quoi, rationaliser les pratiques et de viser la pertinence et l’efficacité, précise la Ville.

Désormais, des groupes de travail, constitués par thème, « se réuniront tous les 15 jours pour mutualiser les idées et échanger dans un objectif constructif. La synthèse de ce travail collectif sera présentée lors de la clôture des Assises. Il en découlera notre plan d’action pour les années à venir dans 40 établissements de Trappes : 34 écoles (maternelles + élémentaires), trois collèges et trois lycées », souligne la municipalité de Trappes.


CREDIT PHOTOS : Ville de Montigny-le-Bretonneux