Que nous le voulions ou non, le numérique est désormais quasiment partout dans notre quotidien.
Transport, habitat, travail, éducation, télécommunication et bien entendu communication, sans oublier les loisirs eux-mêmes, la technologie, portée par le numérique et le développement de l’Intelligence artificielle (IA), est présente dans la plupart des secteurs de l’existence.
Alors, si certains ou certaines d’entre nous, qui sont nés sans elle, ont parfois un peu de mal à s’y adapter, voire y sont hermétiques ou carrément réfractaires, les enfants, eux, se l’approprient sans aucune difficulté. Pour autant, utiliser le numérique et ses applications est une chose, mais les apprivoiser, voire les dompter, en est une autre. Comme toute chose, cela s’apprend. C’est tout le sens du 8e challenge SQY Rob qui s’est déroulé jeudi et vendredi derniers, au Prisme à Élancourt. Quelque 35 classes des circonscriptions de Bois-d’Arcy, Chevreuse, Coignières, Élancourt, Guyancourt, Montigny, Plaisir et Trappes ont ainsi participé à cette nouvelle édition.
Développer les compétences
Porté par la direction académique des Yvelines, en collaboration avec l’atelier Canopé78 et la DANE de Versailles, avec le soutien de Saint-Quentin-en-Yvelines, SQY Rob est un projet numérique inter-degrés qui permet de travailler les mathématiques et la maîtrise de la langue : initiation au codage et à la programmation, rédaction d’articles sur le blog, écriture du journal du programmeur… Il permet de développer également les compétences attendues des élèves du XXIe siècle : réalisation d’un montage vidéo, coopération, collaboration, travail en équipe… et ce tout au long de l’année.
« Merci de participer, d’organiser avec l’équipe numérique qui fait un gros travail tous les ans. Une trentaine de classes qui participent à ce challenge, qui n’est pas qu’un projet numérique mais un projet pluridisciplinaire avec plusieurs matières comme l’artistique, la géométrie, les mathématiques, a expliqué Éric Quere, le représentant de la direction académique et l’inspecteur du numérique éducatif des Yvelines. Vous le voyez quand ils réalisent les maquettes. C’est un projet extrêmement motivant pour les professeurs, pour les enfants, pour les organisateurs. Nous sommes vraiment ravis d’avoir organisé ce 8e challenge. » Et de préciser : « Nous pourrions avoir 50, 60, 70 classes mais nous sommes obligés de limiter. Nous verrons l’année prochaine comment nous allons nous organiser. J’espère que tout le monde a pris beaucoup de plaisir. »
Les enfants, accompagnés de leurs enseignants, ont donc fait évoluer leurs robots sur les différents parcours d’une carte représentant Saint-Quentin-en-Yvelines avec ses 12 villes. Une fois programmés, les petits robots devaient se rendre suivant un trajet bien précis d’une ville à une autre. D’autres robots, un peu plus petits, devaient eux suivre de la manière la plus précise possible les lettres de SQY, tracées sur la carte.
Mais pour en arriver à ce résultat-là, les petits programmeurs en herbe ont travaillé pendant des mois. Il leur a fallu comprendre ce qui pouvait bien composer ces petits robots (un moteur, un gyroscope, un accéléromètre, des LED à changement de couleur…), apprendre à les piloter pour pouvoir reproduire le trajet à distance et en temps réel, depuis l’interface de leur tablette lors de la rencontre.
Mais avant tout, ils ont dû avoir une véritable approche du codage, imaginer comment le robot doit être programmé, quelles commandes doivent être activées, etc. Pour cela, de manière intuitive et ludique, ils ont appréhendé différentes notions de mathématiques, de logique, de sens de l’observation, de travail en équipe, etc. C’est une approche intuitive et ludique du codage. Au final, en seulement quelques mois, les élèves ont appris à faire évoluer leur robot sur les différents parcours. « Nous avons travaillé sur les animaux sur la terre, dans l’eau, dans les airs, avec les petites bêtes. C’est pour ça que nous avons appelé notre équipe “Les drôles de petites bêtes” », a expliqué l’un des enfants. « Nous avons aussi vu que la médiathèque est un élément du patrimoine de notre ville parce que, avant, c’était une ferme et il y avait plein d’animaux », lance une autre élève de la même équipe.
Un projet pluridisciplinaire
Lancé par Élancourt en 2015 et maintenant déployé par SQY, en lien avec la direction académique des Yvelines, ce challenge de programmation a mobilisé une vingtaine de classes des villes alentour, de la maternelle au BTS, soit près de 500 élèves, dont 48 Élancourtois. Objectif : programmer un robot avec des contraintes adaptées à leur niveau scolaire. Les prix ont été attribués par un jury composé d’élus du territoire, de professionnels de l’éducation, mais aussi d’ingénieurs d’entreprises locales. Jean-Michel Fourgous (LR), maire d’Élancourt, président de Saint-Quentin-en-Yvelines, a remis les récompenses aux équipes gagnantes, se réjouissant du « fort niveau de culture scientifique des élèves, qui sera, à ne pas en douter, un atout pour leur avenir ».
« Bravo à nos programmeurs en herbe ! Pionnière dans le domaine du numérique éducatif depuis plus de 15 ans en France, la ville d’Élancourt a reçu de nombreux prix venant récompenser ses initiatives. Depuis, l’expérience d’Élancourt a fait des émules. Cela fait maintenant trois ans que l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, en collaboration avec les 12 villes, développe le Projet numérique éducatif. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 28 000 élèves, 1 500 enseignants et 204 classes qui bénéficient des outils numériques mis à leur disposition, notamment avec l’aide financière et matérielle du département des Yvelines », a-t-il déclaré.
Ainsi, toutes les écoles de Saint-Quentin-en-Yvelines disposent de tablettes, de TNI (Tableaux numériques interactifs), de soutien scolaire, de robotique, d’ENT (Espace numérique de travail) et du dispositif « Bouge ta classe » (avec une dimension de mobilier innovant). Une véritable réussite pour Jean-Michel Fourgous, qui se félicitait de l’organisation de ce SQY Rob : « Vous avez un petit exemple d’une des plus grosses révolutions du monde. On va rentrer dans un monde de rupture. Près de 90 % des emplois de demain n’existent pas aujourd’hui et ils vont être conditionnés par ce type de culture. Ces enfants ne le savent pas, mais ils prennent un avantage considérable pour comprendre le monde de demain et avoir les métiers les plus stratégiques. »
Le monde de demain
Et de conclure : « C’est une très belle chose que de voir Élancourt, Saint-Quentin-en-Yvelines et toutes les communes aux alentours qui sont associées et qui participent, préparer le monde de demain, parce que je peux vous dire que tout s’accélère. Je vous rappelle, et je le dis souvent, le numérique est le plus grand démultiplicateur d’intelligence, d’innovation et de croissance jamais inventé par les hommes. Il faut voir le niveau d’implication et de motivation de ces enfants. Nous leur donnons une autre façon de raisonner car il y a plusieurs façons de raisonner, et cette manière de résoudre les problèmes se fait avec une logique différente qui se dégage. Nous sommes très contents à Saint-Quentin-en-Yvelines, avec l’Éducation nationale qui est un partenaire indispensable. Bravo aux professeurs, au comité, etc. L’année prochaine, il faut encore aller plus loin et améliorer les choses. »