Le déploiement du numérique dans les écoles saint-quentinoises avance. Un an et demi après la signature de la convention (voir notre édition du 16 octobre 2019) entre l’Agglomération, le Département, l’Éducation nationale et Seine et Yvelines numérique (SYN), soit à la moitié de ce plan prévu pour s’achever en juin 2022, le calendrier est respecté. La Gazette a fait le point avec SYN, chargé du pilotage opérationnel du projet et de l’accompagnement des communes, et Saint-Quentin-en-Yvelines.
Franck Sanchez, directeur de projets numériques pour l’éducation chez SYN, rappelle que le déploiement à SQY prévoit cinq types de solutions numériques : « Les solutions interactives (tous les tableaux numériques interactifs), les classes mobiles qui sont des chariots de 16 tablettes, l’Espace numérique de travail (ENT), les packs de robotique pour travailler le codage, et le soutien scolaire en ligne. » Cela concerne 204 écoles, 97 élémentaires et 107 maternelles, pour un total de 28 000 élèves et 1 500 enseignants.
« 100 % » d’ici juin 2022
« Au bout des trois années du plan, qui va donc se terminer au 30 juin 2022, les communes auront déployé 100 % de ces solutions interactives dans leurs écoles élémentaires. Pour les écoles maternelles, tout est optionnel […], affirme Franck Sanchez. L’impact de la crise sanitaire a été certain, on a eu de légers retards par moments, mais qui ont été rattrapés rapidement. » Logiquement, comme la moitié du programme est écoulée, presque tous les dispositifs sont déployés à pratiquement 50 % de ce qui est prévu, avec une grande avance sur les solutions interactives dont « la plupart des classes sont équipées ».
Tous ces aspects font dire à Franck Sanchez, alors que presque toutes les communes de France sont en train de s’atteler à ce sujet, que « SQY est très en avance par rapport aux solutions numériques déployées dans ses écoles ». Un constat similaire est dressé par Laurence Dorée, chargée de mission du projet éducatif numérique du territoire de SQY, confiante pour juin 2022, s’appuyant sur un bilan fait avec chaque municipalité : « On est dans une satisfaction complète, tout le monde adhère complètement et est engagé de façon très volontaire dans ce projet. »
Laurence Dorée ajoute être « d’autant plus confiante » que les 12 communes saint-quentinoises n’ont pas eu besoin de répondre au récent appel à projets du gouvernement sur le numérique scolaire, car « les Villes se sont rendu compte que le plan de déploiement de SQY était en volume supérieur à ce plan de relance », parce « que ça a été anticipé à SQY ».
Justement, si la crise sanitaire a généré des retards aujourd’hui résorbés, elle a aussi mis en lumière des avantages du numérique dans les écoles, notamment des outils en ligne nécessaires lors des confinements ou fermetures d’établissements. « Là où on a eu une très forte accélération, et c’est un peu logique, c’est à la suite du premier confinement, beaucoup de communes ont choisi de prioriser le déploiement des ENT, relève Seine et Yvelines numérique. Sur les ENT, on a dix communes sur 12 qui ont déployé, soit totalement soit partiellement, cette solution. »
Les Villes souhaitent en effet disposer de ces outils facilitant les échanges à distance entre l’école et la famille, et donc la continuité pédagogique. Dans le même esprit, « le déploiement a été accéléré pour le soutien scolaire en ligne », poursuit-il. Du côté de l’Agglomération, on se satisfait d’avoir été en avance sur ces questions.
Continuité pédagogique
« Le projet a été lancé en 2019, à une époque où on ne parlait pas encore du Covid, et la situation sanitaire et la continuité pédagogique ont rendu le sujet encore plus prégnant dans les collectivités, insiste Laurence Dorée, citant également l’exemple des ENT. Aujourd’hui, les enseignants de SQY sont en capacité de se servir de ces outils, si demain on devait être reconfinés. »
Elle évoque également les classes mobiles, qui représenteront à terme plus de 6 000 tablettes pour les écoliers saint-quentinois : « Si, demain, les villes étaient confrontées à une problématique d’équipement individuel, il y a sur le territoire du matériel pour permettre aux enfants d’avoir cette continuité sur les supports numériques. »
Au delà de la crise sanitaire, de manière générale, Laurence Dorée tient à contextualiser le projet numérique éducatif saint-quentinois : « une ambition qui est vraiment de transformer la pédagogie au service des apprentissages ». D’après la chargée de mission, l’Agglomération « veut lutter contre les inégalités d’accès aux outils, former nos enfants à la citoyenneté numérique car on connaît les écueils d’un numérique mal utilisé ». Le numérique permettrait aussi « le développement de l’autonomie des enfants, de la créativité, du plaisir d’apprendre, et la personnalisation pédagogique ». Et de conclure : « Il ne faut pas qu’on ait l’impression, quand on parle de numérique, que les enfants ont la tête devant un écran toute la journée. Ce sont des outils qui viennent compléter une pédagogie plus traditionnelle, qui viennent l’accompagner à bon escient. »
Justement, le directeur de projet chez Seine et Yvelines numérique insiste quant à lui sur le lien fait entre l’Éducation nationale et les collectivités. « Ce plan fonctionne parce que des liens existent, et que toute arrivée d’un nouveau matériel dans une école, est forcement suivie de la formation des enseignants, avance Franck Sanchez, rappelant que la pédagogie évolue aussi avec le numérique. Toute la richesse de ce projet-là, c’est le partenariat fort qu’il y a entre SQY, l’Éducation nationale, Seine et Yvelines numérique et le conseil départemental. »
CREDIT PHOTO : ILLUSTRATION