1re commune de SQY à ouvrir le bal des vœux, Magny-les-Hameaux, qui organisait sa cérémonie de vœux 2024 le 8 janvier à la Maison de l’environnement. Lors de son discours, qui a duré environ trois quarts d’heure, le maire, Bertrand Houillon (Génération.s), est notamment revenu sur le sujet qui a fait le plus parler dans cette commune ces dernières semaines, le projet de construction d’une mosquée dans la ville, en réflexion depuis plus de dix ans. « Cette polémique apporte un lot d’injures, de propos xénophobes, d’incitations à la haine et à la violence, de pressions, de diffamations et de menaces », a-t-il déclaré.

Ce projet a pris une tournure polémique depuis le mois dernier, lorsqu’un Magnycois, Pierre-Louis Brière, a témoigné dans plusieurs médias, affirmant avoir reçu des menaces de mort qui l’ont contraint à quitter son domicile (lire notre édition du 3 janvier) après avoir créé un collectif et un groupe WhatsApp pour s’informer sur un projet dont il dénonce « l’opacité ».

Lors de ses vœux et face aux médias après son discours, le maire a lui tenu à mettre les choses au point sur cette polémique. Polémique, un mot qui ne semble d’ailleurs guère plaire à l’édile. « Sur ce sujet comme sur tous les sujets, il n’y a pas à y avoir de polémique, a-t-il d’abord affirmé face aux journalistes. C’est inopportun. On doit avancer toujours, en désaccord ou en accord, mais on doit toujours avancer de manière sereine, c’est le cadre républicain qu’il y a, et sur cette question de lieu de culte, c’est tout simplement dans le cadre des valeurs républicaines, du principe de laïcité et de la loi que nous avançons. »

L’élu condamne à la fois « toutes les menaces, d’où qu’elles viennent et pour qui que ce soit », et « toute volonté de remettre de la polémique sur la polémique, car […] ça touche les habitants directement, alors qu’on est une ville dans laquelle il fait bon vivre, et dans laquelle les habitants aiment vivre et aiment participer à plein de choses, avec un très fort milieu associatif ». « C’est ça, Magny-les-Hameaux, c’est du vivre-ensemble, et quelles que soient les diversités dans lesquelles on est, on accepte tout le monde », poursuit-il, appelant « à l’apaisement et à la sérénité ».

Le maire révèle avoir lui-même subi des menaces et intimidations depuis quatre semaines. Il n’a d’ailleurs pu contenir son émotion lorsqu’il l’a évoqué dans son discours : « Je dois vous avouer que l’on ne s’habitue pas à cette mise en cause quotidienne de son intégrité, pas plus qu’aux injures, incitations à la violence et aux menaces, du fait de sa fonction de maire, des ses convictions, et de sa personnalité même. »

« Je n’en ai pas parlé, je suis resté très silencieux toutes ces dernières semaines. Ça fait quatre semaines que je reçois des injures, des mises en cause de mon intégrité, des diffamations, des messages d’incitation à la haine et à la violence, et puis des menaces, a-t-il redit face aux médias. Mais je le gère, avec la gendarmerie, les services de la préfecture et la justice, et ça ira. Mais à un moment donné, chaque personne qui fait tout ça doit aussi en comprendre ses responsabilités. »

Rappelant qu’il avait « reçu les riverains le 28 novembre, avec l’Association des musulmans de Magny-les-Hameaux (l’A2MH, qui porte le projet de mosquée, Ndlr) », Bertrand Houillon balaie les informations publiées dans certains médias, selon lesquelles le projet aurait été suspendu, assurant que le projet se poursuit et que l’« on prendra le temps qu’il faudra pour discuter avec les habitants ».


Des vœux axés sur les valeurs de la République

Le projet de construction d’un lieu de culte, et les polémiques qui l’ont accompagné, n’était bien sûr pas le seul sujet au menu des vœux de Magny-les-Hameaux. Ceux-ci, la municipalité les a surtout voulus basés sur la notion « de fraternité, les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, universelles de la France », souligne le maire, Bertrand Houillon (Génération.s), qui s’est d’ailleurs vu remettre par le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, une médaille de la sécurité intérieure pour l’accueil de réfugiés ukrainiens sur le territoire de la commune (voir p. 8). Une distinction « qui est un honneur pour notre commune », s’est réjoui l’édile, alors que les messages « Fraternité plus fort » et « Égalité plus haut » étaient projetés à la Maison de l’environnement, où se déroulaient les vœux.