Un habitant de Magny-les-Hameaux a été menacé car il a voulu s’informer sur le projet de construction d’une mosquée dans la commune. Une enquête a été ouverte, par la gendarmerie de Rambouillet, à la suite des menaces que cet habitant, Pierre-Louis Brière, très engagé dans la vie locale, a reçues au téléphone et sur les réseaux sociaux.
Pour rappel, ce projet de lieu cultuel vieux de 10 ans est porté par l’Association des Musulmans de Magny-les-Hameaux (A2MH). Un projet jusque-là inabouti. Un tract distribué par la majorité aux Magnycois rappelle qu’« un projet n’avait pas abouti car monsieur le maire a refusé le permis de construire, pour des raisons de conformité en termes de stationnement et d’accès ». Aux dernières nouvelles, le projet qui a été retravaillé prévoit la création d’un lieu de culte sur un terrain appartenant à l’agglomération dans la rue Hodebourg.
« La parcelle devrait être cédée à la commune dans un premier temps, avant d’être revendue aux porteurs du projet », indique 78actu. Sur son site internet, l’association A2HM indique avoir récolté 390 000 euros à la date du 20 décembre sur les 450 000 nécessaires pour la construction de l’édifice religieux. Il y a d’ailleurs eu un échange houleux à ce sujet lors du conseil municipal du 18 décembre entre un conseiller de l’opposition et la majorité. « À l’entendre, la situation est devenue tellement tendue qu’il a dû, sous le coup de la peur, fuir son domicile avec sa famille dans la nuit du 8 au 9 décembre 2023 », précise 78actu, évoquant le Magnycois qui a déposé plainte pour « menaces de mort » et « appels malveillants ».
Pierre-Louis Brière a fondé un comité citoyen de Magny-les-Hameaux, lancé en novembre 2023 et qui compte 350 membres. « Nous voulions connaître l’emplacement de cette mosquée, par qui elle serait construite. Nous avons sorti un tract en posant toutes les questions qui nous semblaient légitimes. Nous demandions une consultation au maire sur cette mosquée », a-t-il indiqué à nos confrères.
Mais alors comment les choses se sont-elles envenimées ? Un groupe WhatsApp a été créé. C’est dans ce groupe que des propos « condamnables », à l’encontre des partisans de la mosquée, auraient été échangés. « Un déferlement de haine que l’intéressé a dû modérer. Mais le mal était fait. Certains l’auraient tenu [pour] responsable de ces propos », poursuit 78actu. Même si les propos ont été supprimés depuis, des captures d’écran desdits messages ont été faites, et l’opposition entre les deux camps s’est poursuivie sur les réseaux sociaux. Pierre-Louis Brière s’est retrouvé ainsi qualifié « d’islamophobe » et « de raciste ». Son numéro de téléphone a été rendu public et a circulé, notamment sur le réseau social Snapchat.
L’association A2HM a posté un message sur Facebook le 18 décembre dans lequel elle indique « condamner fermement les menaces subies par les victimes. En aucun cas, notre association cautionne ces actes intolérables. Les actions de quelques individus ne représentent en aucun cas les valeurs et la solidarité qui définissent notre association. Nous sommes unis par le respect, la tolérance et le soutien mutuel, et il est crucial que nous réaffirmions ces principes face à de tels événements. »
Le maire Génération.s de la commune, Bertrand Houillon, a déclaré dans le tract distribué aux Magnycois : « Nous observons ces derniers jours, un déferlement de propos haineux et xénophobes concernant le projet privé de centre cultuel de l’association des musulmans de Magny-les-Hameaux, sous couvert de désaccords en termes de choix de terrain, donc d’urbanisme et d’aménagement », en ajoutant que « cette haine est orchestrée par une opposition très politique qui cherche à s’implanter sur notre commune en attisant les peurs, sur fond de xénophobie ».
Des propos inadmissibles selon l’habitant menacé, qui estime que l’édile « ne défend pas ses citoyens menacés de mort ». Ce Magnycois, qui est un proche d’Othman Nasrou (LR), vice-président à la région Île-de-France, a reçu le soutien d’habitants de la commune, mais également de personnalités politiques à l’instar de Valérie Pécresse (Libres !), présidente de la Région.
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