Une étape cruciale de la ligne 18 du Grand Paris Express débutera courant 2024 : le creusement du tunnel entre la future gare de Guyancourt et la gare de Versailles-Chantiers. Une étape rendue possible grâce aux travaux de « terrassement au niveau de la gare », souligne Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), le vice-président de Saint-Quentin-en-Yvelines chargé des transports. « Cela va permettre de déposer le permis de construire du futur bâtiment “Voyageurs” de la gare », ajoute-t-il.
Assemblage du tunnelier
Dès lors, les premières pièces du tunnelier, dont la roue de coupe, sont arrivées sur le site début décembre. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer. « À Guyancourt, nous sommes en train de livrer et d’assembler le tunnelier qui va creuser 6,7 km de tunnel entre le futur quartier des Savoirs, la friche ex-Thales à côté du rond-point de Villaroy, et Versailles-Chantiers où sera le terminus de la ligne, en tout cas dans cette première phase pour 2030. Le tunnel se fait avec des voussoirs préfabriqués », a expliqué Vianney Elzière, directeur de projet de la ligne 18 à la Société du Grand Paris (SGP), invité d’un Facebook live de François Morton (DVG), le maire de Guyancourt.
« Cela se fera donc en deux opérations : les livraisons des voussoirs par des camions, et puis on va sortir la terre du tunnel qui sera évacuée par des camions. Pour être très clair, la Ville étant très attentive aux nuisances que nous pourrions causer, mon inquiétude concerne la salissure des routes. Les travaux ne feront pas de bruit perturbant les riverains, ils sont cantonnés à l’intérieur du chantier qui sera situé à l’Est du rond-point de Villaroy et de l’avenue de l’Europe. En revanche, les routes, cela peut être dangereux, surtout pour les motards. Les opérations de nettoyage seront très attentives. Nous avons un agent de proximité dont le numéro de téléphone est facilement accessible et, si vous voyez quelque chose qui ne vous plaît pas, il ne faut pas hésiter à l’appeler », poursuit-il.
Et de préciser que le démarrage du tunnelier, après sa livraison et sa préparation, « devrait se faire à l’été prochain. Il se fera à la vitesse de l’ordre de 250 m par mois, donc on estime qu’il lui faudra deux à deux ans et demi pour arriver jusqu’à Versailles, en espérant qu’il n’y ait pas de péripéties. Nous venons de finir de creuser, en avance, 12 km, sur la partie Est de la ligne 18, mais dans un contexte d’environnement extrêmement favorable. Donc nous restons prudents avec un point d’attention sur les communes de Guyancourt et Versailles qui est le passage sous les étangs de la Minière puisque le tunnelier va passer au niveau du Val d’Or. Il faudra faire attention à ne pas vider les étangs comme je dis aux équipes de la SGP pour les taquiner. Cela serait quand même embêtant. »
En parallèle, durant les années qui viennent, les équipes de la SGP vont également travailler sur trois ouvrages de service : un au Nord du rond-point Georges Besse, un deuxième au niveau du centre de formation à l’automobile et un troisième qui va se glisser juste au Sud du site classé des étangs de la Minière (hors du site et de la zone protégée). « Ces ouvrages sont nécessaires pour la sécurité du métro pour que les secours accèdent si d’aventure il devait y avoir un accident qui nécessite d’évacuer des voyageurs coincés dans le tunnel, a aussi expliqué Vianney Elzière. Ils ont également une fonction technique pour l’alimentation électrique et la ventilation du tunnel. Ce sont des travaux qui débuteront au deuxième trimestre de cette année. C’est un puits qui descendra jusqu’au tunnel, à 25 m de profondeur à peu près, et un bâtiment par-dessus à la fin des travaux. »
Pour la ville de Guyancourt, il s’agit d’une étape particulièrement importante dans la construction de son futur quartier des Savoirs, et au-delà, dans le développement de la commune. « Guyancourt verra, dans les 20 prochaines années, sa topographie immanquablement évoluer sous l’effet de projets structurants : l’implantation de la gare du Grand Paris Express en 2030 – je rappelle que c’est l’une des deux seules du territoire yvelinois -, et l’aménagement autour d’un nouveau quartier accueillant 2 000 logements d’ici 2035-2040 constituent un enjeu majeur pour la commune », a précisé François Morton dans son Facebook live.
6,7 km de tunnel
Le maire poursuit : « À ce titre, la municipalité souhaite s’engager dans une démarche d’écriture d’un projet de territoire fondé sur le projet de ville de Guyancourt et qui prendra en compte les évolutions de notre commune et, plus largement, de la société. Cette démarche devra impérativement se faire de manière concertée et participative avec l’ensemble des élus, des acteurs locaux et des habitants de la ville. Elle se nourrira d’un dialogue avec les Guyancourtoises et les Guyancourtois, tout au long de l’année 2024. »
Cette future gare et le nouveau quartier vont donc faire l’objet de toutes les attentions, et notamment en matière d’organisation des circulations, comme le souligne Jean-Baptiste Hamonic. « Lorsque nous serons, à SQY, en phase d’étude du pôle gare, même si nous avons bien avancé avec le Département et les communes concernées et la Dirif (Direction des routes d’Île-de-France) et Paris Saclay, il faudra que l’on traite la question des circulations et des déplacements. C’est particulièrement important, prévient le vice-président de l’Agglomération chargé des transports. Nous sommes plutôt bien sur le chantier et l’avancée du projet. Nous sommes dans les clous. » Et de préciser que « la liaison avec la gare de SQY Montigny avance dans les différents comités techniques et de pilotage, avec toutes les parties prenantes, mais le schéma de déplacement n’est pas définitif pour l’instant ».
Une vitesse de 60 km/h
Une dimension également parfaitement intégrée aux objectifs de la SGP, comme le rappelle Vianney Elzière. « Nous avons bien prévu une gare au niveau du quartier des Savoirs. Elle sera au cœur du quartier avec une RD91 et une avenue de l’Europe qui seront totalement refondues pour améliorer les circulations et l’intermodalité avec le métro, les bus, les vélos, le covoiturage, les dépose-minute, etc. Nous avons prévu deux accès : un à l’Ouest de l’avenue de l’Europe actuelle, tourné vers le quartier, et un plus à l’Est plus tourné vers le Technocentre Renault avec un passage sous la route pour plus de sécurité, ouvert aux heures d’ouverture de la gare. Les travaux ont commencé et parfois cela ne se passe pas tout à fait comme prévu. Cela arrive. L’opération de montage du tunnelier est la plus importante de toutes. Nous avons encore 7 ans de travaux devant nous. »
À terme, la ligne 18 devra répondre aux besoins de déplacement des habitants, étudiants, chercheurs et salariés qui vivent, étudient ou travaillent à proximité et les grands pôles économiques situés à Orly, Antony, Massy, Saint-Quentin-en-Yvelines et Versailles. Elle desservira l’un des premiers pôles de recherche et développement du monde, Paris-Saclay. Les déplacements devraient être facilités grâce aux nombreuses correspondances : lignes N et U du Transilien, les RER B et C, le tramway T7, le Tram-Train Massy-Evry et plusieurs lignes de bus. Elle constituera une porte d’entrée rapide vers Paris grâce à sa correspondance avec la ligne 14 à la gare Aéroport d’Orly. Les échanges avec l’ensemble du territoire national et l’international seront également améliorés par ses correspondances à Massy-Palaiseau (TGV) et à l’aéroport d’Orly.
Enfin, lors du dernier conseil municipal de l’année, le maire de Guyancourt a annoncé que « le nom de la future gare de la ligne 18 sur notre commune est désormais officiel. Île-de-France Mobilités (IDFM) a fait simple, et nous les remercions, et a suivi notre demande de faire apparaître le nom de la ville et donc cette future gare s’appellera tout simplement Guyancourt. Ce n’était pas gagné », a conclu François Morton.
CREDIT PHOTO : Société du Grand Paris – Dietmar Feichtinger Architectes