Dans la continuité du projet d’observation de la Terre et d’étude du climat, l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) et ses partenaires institutionnels (CNRS, Sorbonne Université) et industriels vont lancer en 2025 un 3e nano satellite. Conçu et piloté par le Laboratoire atmosphères, observations spatiales (Latmos), il rejoindra la constellation de CubeSats universitaires consacrés à l’observation de la Terre.

« Le programme spatial UVSQ-Sat NG apporte une contribution innovante dans l’observation des gaz à effet de serre à partir d’un CubeSat. Il permet de poursuivre l’initiative entamée avec le lancement du satellite UVSQ-Sat en janvier 2021, le pionnier des CubeSats français orienté vers l’observation de paramètres climatiques fondamentaux, rappelle l’UVSQ dans un communiqué. Dans cette dynamique, le satellite Inspire-Sat 7 a été lancé en avril 2023 pour accompagner UVSQ-Sat. Les résultats scientifiques issus des satellites UVSQ-Sat et Inspire-Sat 7 sont prometteurs. Combinés à des simulations numériques, ils soulignent la pertinence de déployer une constellation de petits satellites pour approfondir l’analyse du climat. »

Plusieurs instruments miniaturisés seront embarqués dans cet UVSQ-Sat NG : des capteurs radiatifs (thermopiles avec nanotubes de carbone) destinés à surveiller le rayonnement solaire entrant et le rayonnement terrestre sortant ; un spectromètre proche infrarouge pour évaluer les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre. Il sera aussi doté d’une caméra haute définition conçue pour prendre des clichés de la Terre dans le spectre visible.

« Cette NanoCam facilitera le post-traitement des données recueillies par le spectromètre en garantissant une géolocalisation précise des scènes observées. Elle offrira également la possibilité d’observer le bord de la Terre, donnant ainsi une estimation approximative du profil vertical de température de l’atmosphère », précise l’université dans son communiqué.

L’un des objectifs de la mission UVSQ-Sat NG consiste à surveiller les concentrations de gaz à effet de serre, tels que le dioxyde de carbone et le méthane, tout en analysant leurs liens avec le rayonnement infrarouge émis par la Terre. Scientifique et innovant, ce projet de recherche demeure un outil pédagogique. « C’est une plateforme pédagogique exceptionnelle pour les étudiants qui participent activement à la conception, à la réalisation de la structure du satellite, ainsi qu’à la mise en place d’un centre de pilotage et de gestion du satellite, souligne le communiqué de l’université. Ce programme ambitionne de satisfaire les exigences des entreprises et des organismes publics en termes de formation, d’élaboration de programmes éducatifs, tant initiaux que continus, tout en renforçant l’attrait de ces formations. Ceci, dans le but d’assurer l’acquisition des compétences clés requises pour les professions émergentes de la France de 2030. »

En assemblant ainsi une constellation de petits satellites, cette approche permet d’offrir une couverture spatio-temporelle de la Terre plus globale et continue que ce qu’un seul grand satellite peut offrir. « Cette configuration garantirait des observations en temps réel (revisite d’un même point toutes les heures) pour tous les endroits du globe, y compris ceux difficiles d’accès depuis le sol, comme les régions polaires. Ce qui est fondamental pour mieux surveiller le climat », conclut l’UVSQ.

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