Comme un millier d’autres maires, Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), l’édile de Villepreux, a été reçu à l’Élysée le 22 novembre durant la semaine du Congrès des maires de France. Un exercice désormais traditionnel pour le président de la République, mais d’autant plus délicat dans le contexte actuel et l’intitulé du congrès « Communes attaquées, République menacée ». « L’année 2023 a été particulièrement difficile, a expliqué le maire à La Gazette. Lors du congrès, le président de l’AMF, David Lisnard a rappelé que, en moyenne, 40 maires démissionnent tous les mois. C’est énorme. C’est du ras-le-bol, de l’épuisement et je ne compte pas les conseillers municipaux, autour de 13 000 démissions.»

Les maires, dont une dizaine d’Yvelinois, avaient donc des attentes très fortes et ils n’ont pas été déçus selon le maire de Villepreux. Pour Jean-Baptiste Hamonic, plusieurs annonces ont marqué la rencontre. À commencer par le statut de l’élu. « Au premier semestre 2024, nous aurons enfin une loi sur le statut de l’élu pour le protéger dans sa responsabilité pénale, mais également pouvoir travailler sur les conditions d’exercice du mandat étant donné le contexte, le volet attractivité et indemnité. Élisabeth Borne a annoncé que dès 2024, et sans attendre la loi, il y aurait une rallonge sur la dotation élu de 15 millions d’euros (DPEL) », souligne le maire de Villepreux.

Pour « mieux de décentralisation » et une meilleure définition des compétences, des moyens et des charges, « le président demande à renforcer le pouvoir du préfet qui doit hiérarchiquement devenir le véritable patron de l’ensemble des services et administrations déconcentrés de l’État sur un département. Nous sommes confrontés dans nos communes à une multitude de services, émanation de l’État sur les territoires qui souvent émettent des injonctions contradictoires. Dans le couple maire-préfet, on lui donne la latitude de faire preuve de souplesse et d’être facilitateur », espère Jean-Baptiste Hamonic.

Les maires attendaient également des annonces côtés finances. Une refonte totale de la Dotation globale de fonctionnement (DGF) serait donc à l’étude. « Il confie au Comité des finances locales, le CFL, le soin d’ouvrir ce chantier pour une DGF plus lisible, qui nous permette de nous organiser dans le temps et qui soit plus juste et équitable dans sa répartition et son mode de calcul, précise l’édile. Il annonce dès 2024, une rallonge de 100 millions d’euros sur la DGF. Cela ne correspond pas à l’inflation, mais c’est déjà ça. »

Enfin sur le logement, la politique de l’habitat « pourrait être transférée aux collectivités », rapporte Jean-Baptiste Hamonic. « C’est là-dessus que SQY doit se mobiliser. Il faut que les maires retrouvent la main sur le peuplement des communes et les attributions de logements sociaux et il faut que l’on soit en mesure de porter à l’échelle d’un territoire que l’idée des objectifs de construction puissent être mutualisés, idée que l’on partage, notamment dans la majorité de SQY. Si demain le gouvernement souhaite avancer sur la politique du logement, il faut que l’on soit force de proposition en restant vigilant sur les transferts de moyens et de charges. C’est le cœur du problème sur le logement », assure-t-il. Avant de conclure : « Le compte y est à 75 %, maintenant il faut transformer l’essai. »

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