La Verrière, c’est aussi une riche histoire, que la municipalité souhaite mettre en avant. Elle s’est pour cela associée au Musée de la ville de SQY pour mettre en place un projet de création d’un livre collaboratif sur l’histoire de la ville. Un livre qui serait rédigé avec la participation d’habitants, invités à fournir des documents d’archives dont ils disposeraient et à raconter « leur » histoire de La Verrière.
Ce projet s’inscrit dans l’opération « Un mois, une commune », à travers laquelle le Musée de la ville entend valoriser le patrimoine des villes de SQY. Après Villepreux, Maurepas et Voisins, place donc à La Verrière, et à un format novateur. « Il y avait une forte volonté de la commune d’avoir une publication sur La Verrière, nous a confié Frédéric Debussche, directeur du Musée de la ville, en marge du lancement du projet, le 27 septembre. On s’est retrouvés autour de ce projet, avec l’idée aussi de mêler la grande et la petite histoire, avec l’anecdote, mais l’anecdote qui dit beaucoup finalement de cette histoire communale. »
Et nul doute que les plus anciens Verriérois, ayant connu l’évolution de ce village devenu depuis les années 1970 une petite ville de 6 000 habitants, auront de quoi apporter beaucoup de matière à la rédaction de cet ouvrage. Certains témoignages recueillis lors de la réunion de lancement en attestent. Parmi la trentaine de personnes présentes à ce rendez-vous, certaines ont livré des anecdotes captivantes, parfois amusantes, au cœur d’événements historiques majeurs. Un habitant, déclarant vivre à La Verrière depuis 1935 – avec quelques intermèdes ailleurs –, a ainsi évoqué ses souvenirs de la commune durant la 2de Guerre mondiale, notamment au moment du Débarquement en 1944.
« J’avais des grands-parents qui habitaient Trappes, qui avait été bombardée, raconte-t-il. Quand la 2e DB (Division blindée) est arrivée, elle a stationné à l’endroit du parking de La Verrière, mais côté Coignières. Les habitants[…] ne se préoccupaient pas beaucoup du char, mais allaient plutôt voir les soldats, qui distribuaient des cigarettes, des chocolats, des chewing-gums. J’ai découvert le chewing-gum à ce moment-là, c’étaient des bonbons qui ne voulaient pas fondre, c’était un peu drôle pour nous, on ne connaissait pas. »
D’autres Verriérois ont livré des témoignages un peu moins anciens. On a ainsi appris que le Bois de l’Étang s’appelait auparavant Bois de la Folie et que, « quand la cité du Bois de l’Étang a été ouverte, il n’y avait ni rues, ni commerces, ni école, les enfants du Bois de l’Étang sont venus pendant des années à l’école du Parc », selon Geneviève Rabot, verriéroise depuis 1970, et ex-élue. On a aussi appris qu’un film avec Jean-Paul Belmondo, Le Magnifique, a été tourné derrière la mairie de La Verrière, et que l’un des premiers concerts au Scarabée était, en 1977, celui du groupe Téléphone.
Autant de témoignages qui pourront enrichir le récit partagé sur l’histoire de La Verrière. Un atelier est prévu le 25 novembre de 10 h à 12 h à la médiathèque Aimé Césaire. D’autres vont suivre. Fruit de ce travail, un livre dont l’échelle et le mode de diffusion demeurent encore incertains. « Il y a plusieurs possibilités. C’est vrai que la façon la plus intéressante de diffuser ce livre, ce serait par le biais d’une édition », concède Frédéric Debussche, suggérant aussi « peut-être à la fin une expo pour accompagner ça ».
Le projet semble en tout cas bien parti après le succès de ce 1er rendez-vous, où « les gens posaient des questions, et surtout témoignaient, c’est prometteur », estime le directeur du Musée de la ville. Ce qui n’est pas pour déplaire au maire LR, Nicolas Dainville. « Je trouve qu’à la fois le projet est génial, les habitants sont motivés », s’enthousiasme-
t-il. Il évoquait lui en juin dernier une parution « d’ici un an-un an et demi » et plutôt la possibilité d’« une auto-édition » et de donner le livre « aux futurs mariés et aux habitants qui le souhaitent ».