Depuis quelques années maintenant, l’idée d’un commissariat d’agglomération, moderne et innovant, avait germé dans l’esprit des élus saint-quentinois et particulièrement dans celui du président de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines et maire d’Élancourt, Jean-Michel Fourgous (LR). Alors, tout vient à point à qui sait attendre. Les travaux du commissariat du futur, comme aime à l’appeler l’édile, viennent de commencer sur la plaine des sports Guy Boniface, dans le quartier des IV Arbres, à Élancourt. Une première phase de terrassement indispensable, étape préparatoire de l’accueil de ce chantier d’envergure qui devrait débuter dans les semaines à venir.

Un soulagement pour les équipes qui ont porté le projet. Après plusieurs années de tergiversations et de revirements, l’État a fini par donner son accord de principe pour la construction du futur commissariat d’agglomération à Élancourt, en 2019. À partir de ce moment-là, les choses se sont réellement accélérées. Dès 2020, l’État, le département des Yvelines, la région Île-de-France et la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines ont signé la convention de partenariat permettant de financer à parts égales cet ambitieux projet dont le coût global avoisine les 24 millions d’euros.

Une concrétisation qui réjouit le président de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. « Les attentes en matière de sécurité sont fortes. Il faut apporter des solutions concrètes pour prévenir et guérir, explique Jean-Michel Fourgous dans le magazine de Saint-Quentin-en-Yvelines. Il y a urgence à mener une politique plus offensive et plus innovante en matière de sécurité urbaine par exemple », faisant ainsi référence aux « faits inconcevables qui sont commis – je pense aux émeutes de l’été dernier, aux agressions de pompiers ou de professeurs – avec des réseaux sociaux qui ont un effet d’entraînement sur cette violence ».

Reconnaissance faciale, désinfection automatique des cellules de garde à vue, ou encore retranscription automatique des auditions, feront partie des avancées technologiques dont bénéficiera le commissariat.

Mais l’attente n’aura pas été vaine. Le futur commissariat d’agglomération devrait être exemplaire et innovant tant en matière de normes environnementales de ses bâtiments, que d’architecture et d’innovations technologiques dans le domaine de la sécurité.Une fois terminé, ce grand commissariat d’agglomération permettra de coordonner les effectifs de la Police nationale d’Élancourt, de Trappes et de Guyancourt, soit 350 policiers (contre 110 actuellement). Et il mettra à leur disposition les dernières avancées technologiques en matière de sécurité. Il a été pensé pour être un véritable démonstrateur d’innovation, connecté et communicant, pour renforcer l’efficience des forces de sécurité et permettre de tester et de développer de nouvelles technologies opérationnelles.

Ainsi, avant de déployer ces technologies au niveau national, le commissariat du futur va permettre de tester des accès aux bâtiments par reconnaissance faciale, la sécurisation des espaces et des circulations entre les policiers, les victimes et les détenus, la désinfection automatique des cellules de garde à vue. Sans oublier non plus le confort au quotidien des policiers avec la retranscription automatique des auditions, qui représentera un véritable gain de temps.

Un simulateur de tir numérique et virtuel sera également installé. Des dispositifs existent déjà en la matière, comme celui utilisée dans les 11 écoles de la Police nationale en France, ou dans certaines polices municipales comme au Chesnay-Rocquencourt, le Lasers shot, qui permet de mettre les policiers en situation (900 scénarios possibles) et de faire des entraînements plus fréquents pour plus de réactivité. Les véhicules de police pourront aussi enfin être géolocalisés et l’intelligence artificielle utilisée dans la gestion de la vidéoprotection.

Ce site permettra aussi une meilleure coordination. Les services d’urgence seront ainsi mieux coordonnés, la vidéosurveillance des communes environnantes sera mutualisée avec comme objectif de réduire les délais d’intervention des forces de sécurité. « Si la révolution numérique et technologique est en marche […], il est indispensable que la protection de nos concitoyens évolue au rythme de ces mutations. […] Le nouveau commissariat du futur […] permettra de mieux répondre à ces exigences. Trois commissariats du territoire agiront en interconnexion étroite […] pour faciliter le travail des agents de police, améliorer la prise en charge des victimes et accélérer les procédures », souligne Jean-Michel Fourgous.

En parallèle, l’expérimentation concernant la « visioplainte* » se poursuit à Saint-Quentin-en-Yvelines. Lancée en mai dernier par le ministère de l’Intérieur dans une dizaine de villes des Yvelines, la prise de plainte par visioconférence concerne depuis les habitants de Coignières, d’Élancourt, de Guyancourt, de La Verrière, de Magny-les-Hameaux, de Maurepas, de Montigny-le-Bretonneux, de Trappes et de Voisins-le-Bretonneux (lire notre édition du 9 mai 2023). Des tests qui ont pour objectif de faciliter la démarche et de limiter l’attente des plaignants, mais également de ne pas les exposer à des regards qui pourraient s’avérer indiscrets.

Jean-Michel Fourgous n’oublie pas non plus le rôle des entreprises et l’action particulièrement proactive de SQY dans le domaine. « SQY fabrique la sécurité de demain, qui est aussi un vecteur de croissance et d’emplois, poursuit-il. Notre territoire peut compter sur des acteurs économiques engagés, qui ont compris l’importance du sujet : les start-ups que nous accompagnons à travers SQY Cub, les grands groupes comme Thales ou Airbus, mais aussi les entreprises et les formations spécialisées dans la cybersécurité. C’est une chance, mais aussi une grande fierté, dont nous n’avons pas à rougir. […] Nous voulons tester les meilleures solutions pour offrir à nos policiers les moyens d’agir avec toujours plus d’efficacité. »

Le bâtiment se voudra aussi exemplaire d’un point de vue énergétique, en étant construit avec des matériaux bas carbone. Ses quelque 4 400 m2 devraient parfaitement s’intégrer dans le paysage.

Et le bâtiment du futur commissariat d’agglomération ne sera pas en reste en matière d’innovations. Confiée au cabinet DHA Architecture, sélectionné à la suite d’un concours, cette construction devrait être tout aussi exemplaire d’un point de vue énergétique. Situés sur l’emprise des anciens courts de tennis, qui seront prochainement démolis et reconstruits près du centre social l’Agora, les quelque 4 400 m2 de ce bâtiment devraient parfaitement s’intégrer dans le paysage. Il doit bénéficier d’une isolation en matériaux biosourcés, de murs à ossature en bois, comme cela se pratique dorénavant, de différentes solutions innovantes de production de chaleur et d’eau chaude… « Le choix de matériaux bas carbone et d’équipements performants à l’impact environnemental réduit sera au cœur de ce projet d’une conception énergétiquement efficiente et pérenne », précise l’Agglomération.

L’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines souhaite faire de la sécurité l’une de ses priorités. Un atout pour le territoire à moins d’un an maintenant de l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques, et des épreuves qui se dérouleront sur les équipements saint-quentinois.

*La “visioplainte” est accessible directement sur masecurite.interieur.gouv.fr ou sur l’application Ma Sécurité Accessible depuis le portail FranceConnect.

 

CREDIT PHOTOS : Inéastudio