Après les nombreux quartiers de Trappes qui ont ou vont bénéficier de travaux de réhabilitation, l’heure de la rénovation du centre-ville historique est arrivée. La semaine dernière, la convention « Action cœur de ville » a été signée en mairie de Trappes et devrait permettre de redynamiser d’ici six ans cette partie de la ville située à proximité de la gare, actuellement enclavée entre la voie ferrée et la Nationale 10. Cette convention implique ainsi une participation financière de l’État et de ses partenaires, à la construction de nouveaux services municipaux, à la dynamisation des commerces, à la rénovation de l’habitat …

Trappes fait en effet partie des 222 villes françaises (sept dans les Yvelines, Ndlr) à avoir été retenues dans le cadre du plan national « Action cœur de ville » visant à redynamiser les centres-villes de villes moyennes. Sur l’ensemble de ces communes, cinq milliards d’euros vont être investis sur cinq ans. Le montant exact alloué à Trappes n’est pas encore connu, contrairement aux interventions et projets qui vont en bénéficier. Ce sera par exemple le cas de la transformation de l’Étoile d’or en « café-culture » (voir ci-contre) ou encore l’aménagement du plateau urbain au dessus de la Nationale 10 enfouie (voir-ci-dessous).

« C’est un travail partenarial parce que neuf organismes signent [cette convention] pour dynamiser, perfectionner, reconstruire et animer le centre-ville, se réjouit Guy Malandain (DVG), maire de Trappes, lors de la signature en salle du conseil municipal, mardi 9 octobre. Cette opération cœur de ville nous permet d’intervenir où la rénovation avec l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) ne nous le permettait pas parce que c’est une autre dynamique, une autre action politique. »

Le maire détaille ainsi les « trois domaines différents » sur lesquels ce programme « Action cœur de ville » va permettre d’intervenir rapidement, dans le « centre-ville historique qui se situe entre la Nationale 10 et les voies ferrées, de la RD912 à la RD23 ». La première intervention concerne « une présence plus importante des services publics » dans ce secteur d’après Guy Malandain : seront ainsi financés la transformation de l’Étoile d’or en « café-culture », la « rénovation de l’ancienne mairie », et « l’implantation de services municipaux » dans un ancien cabinet médical rue Pierre Semard.

Le deuxième aspect devra participer à la redynamisation des commerces, principalement dans les rues où ils sont les plus nombreux : Jaurès, Vaillant-Couturier, Péri et Semard. « Ce contrat va nous permettre d’aider les commerçants qui le souhaitent à moderniser leurs installations pour donner de l’allure aux rues concernées », assure Guy Malandain. Évoquant « des vitrines un peu anciennes » et des « rideaux qui ont 40 ans d’âge », il concède : « Que les commerçants ne puissent pas le faire seuls, nous le savons, avec ce contrat, ils seront aidés. »

La troisième partie prévoit un financement de l’amélioration de l’habitat, vieillissant, du centre-ville. « On va pouvoir mettre en place un plan de rénovation d’isolation thermique et d’un certain nombre d’éléments, pour tous les propriétaires qui le veulent, annonce le maire trappiste. Ils seront fortement aidés financièrement pour rénover leur bâti, et le rendre qualitatif. » Certaines copropriétés nécessiteraient en effet de lourdes réhabilitations.

Pour ces trois points, « l’immédiat », Guy Malandain annonce que les opérations vont commencer « au début de l’année prochaine ». La dernière étape de l’ « Action cœur de ville » devra, elle, attendre l’enfouissement de la RN10 : il s’agit de l’aménagement du plateau urbain face à la mairie, qui permettra de lier les deux parties de la commune jusque-là séparées par la route. Le maire prévoit que le programme complet devrait ainsi durer « entre cinq et six ans » et de conclure : « Tout le travail reste à faire. »

L’Étoile d’or va devenir un café-culture

Apporter plus de culture dans le centre-ville. C’est l’objectif de la municipalité, qui a racheté l’ancien café-restaurant l’Étoile d’or, auparavant relais de poste, afin d’en faire un café-culture. Ce projet, d’un montant estimé à 2,2 millions d’euros, fera partie de ceux soutenus financièrement par le programme « Action cœur de ville ». L’État y participe par exemple, entre autres, à hauteur de 290 000 euros. Avec ce bâtiment situé à proximité directe du cinéma municipal Le grenier à sel, l’objectif affiché par le maire de Trappes, Guy Malandain (DVG) est que les deux structures soient complémentaires afin de former « un centre culturel ».

L’Étoile d’or (le bâtiment à gauche sur la photo) proposera théâtre, concerts et conférences.

« On va y faire un café-culture, pour en faire un lieu de vie, de rencontre et de plaisirs partagés, annonce Guy Malandain. On pourra y assister à du théâtre, des concerts, des conférences. C’est un lieu culturel que nous n’avions pas ici. » Sur son site internet, la municipalité trappiste a lancé il y a plusieurs semaines un appel à candidature « pour l’exploitation de l’activité de café et de restauration du café-culture ».

Elle y indique que la Ville se chargera de la programmation culturelle, et qu’un « opérateur privé exploiterait, au quotidien, le café et l’activité de restauration ». L’opération est d’ores et déjà lancée, avec le désamiantage actuellement en cours. D’après les documents de l’appel d’offre de la réhabilitation de l’Étoile d’or, les travaux sont prévus pour être achevés à la fin de l’année 2019.

L’enfouissement de la RN10 doit débuter en mars

Actuellement en préparation, l’enfouissement de la Nationale 10 doit entrer dans sa phase opérationnelle en mars prochain. Ce projet à 100 millions d’euros est attendu de longue date à Trappes.

Projet souhaité depuis de très longues années en mairie de Trappes, l’enfouissement de la Nationale 10 doit enfin débuter, au premier trimestre 2019 normalement. Les travaux préparatoires ont d’ailleurs déjà commencé, causant quelques bouchons censés durer jusqu’à la fin du mois (voir La Gazette du 9 octobre). « Aujourd’hui, le début des travaux est programmé, avec un renouvellement de certitude qui m’a été fait la semaine dernière, en mars 2019 », apprécie Guy Malandain, maire DVG de Trappes, en marge de la signature du programme « Action cœur de ville ».

Axe routier souvent embouteillé, la RN10 coupe actuellement la ville en deux. Elle sera à terme enfouie à près de 6,5 mètres de profondeur en trois endroits : face à la mairie, en entrée de ville au croisement avec la RD23 (face à l’Hippopotamus, Ndlr), et à sa sortie à l’intersection avec la RD912 (au niveau du Pavillon bleu, Ndlr). Ces deux croisements seront ainsi remplacés par des ronds-points, qui verront le jour au dessus des futurs tunnels. Le montant de l’enfouissement de la RN 10, un chantier colossal prévu pour durer trois ans, est chiffré à près de 100 millions d’euros financés par l’État, la Région, le Département, SQY et la commune.

Mais pendant les trois années de chantier d’enfouissement à venir, comment va se dérouler la circulation ? L’édile trappiste délivre les contours de la future organisation. Dans un premier temps, pendant que le premier tunnel sera creusé, les automobilistes allant de Paris vers Rambouillet emprunteront la rue Stalingrad Nord « qui va être élargie, c’est pour ça qu’on fait des acquisitions en ce moment », souligne Guy Malandain.

Une fois les travaux d’enfouissement de la RN10 terminés, un plateau urbain permettra de rejoindre la mairie à l’autre côté de la ville. Son aménagement sera
en partie financé par « Action cœur de ville ».

Les usagers allant dans le sens Rambouillet-Paris continueront, eux, d’emprunter la Nationale 10. Une fois ce premier tunnel achevé, les automobilistes roulant de Rambouillet à Paris l’emprunteront et ceux circulant dans l’autre sens continueront de prendre la rue Stalingrad Nord, jusqu’à la mise en service du second tunnel.

Cependant, selon Guy Malandin, un point reste encore à être tranché sur le projet d’enfouissement de la RN 10 : quelle portion enfouir en premier ? « En ce moment, nous sommes en discussion avec les services de l’État pour savoir si on va commencer par l’enfouissement du plateau urbain (face à la mairie, Ndlr) ou si on va commencer par les deux carrefours RD912 et RD23 », explique le maire trappiste, qui a, lui, sa préférence : « Moi, je voudrais qu’on commence par les carrefours parce que ça va faciliter les passages ailleurs. Ça permet de mieux organiser les déplacements internes à l’agglomération. »

Au-dessus de la Nationale 10 enfouie, pour relier les deux parties de la commune jusque-là séparées par la route, trois plateaux urbains vont être créés, dont l’un devant la mairie. L’aménagement de ces plateaux n’est pas compris dans les 100 millions d’euros de l’enfouissement, mais bénéficiera du programme « Action cœur de ville ». Il ne pourra cependant débuter qu’une fois l’enfouissement achevé, soit dans au moins trois ans.

Le maire de Trappes indique que sont notamment prévus sur ce plateau urbain « un kiosque à musique, une fontaine, une brasserie, des cheminements piétons de la mairie jusqu’au parc situé à côté de l’école de musique ». Situé juste à côté de la mairie et surplombant actuellement la RN10, le pont Cachin sera « refait au niveau bas », et la rue Semard longeant le Grenier à sel sera, elle, prolongée jusqu’à l’autre côté de la nationale pour offrir une traversée supplémentaire de la ville en voiture.

Un nouveau parking public est également prévu. « Là où était l’école Cachin, où est le marché du dimanche, on va faire un parking public de deux niveaux en souterrain pour le centre-ville, prévoit Guy Malandain. C’est nécessaire pour pouvoir se garer parce que quand on vient à la mairie, c’est surchargé. » Au rez-de-chaussée de ce parking, le maire prévoit l’installation « de commerces, pour que ce soit un lieu de vie du centre-ville ».