L’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines a lancé, depuis mai 2021, un service très structuré de trottinettes électriques en libre-service, qui semble rencontrer son public. Pas moins de 1 500 trottinettes électriques et 350 stations de recharge, qui font office de parking, quadrillent le territoire. Jean-Baptiste Hamonic, maire MoDem de Villepreux et vice-président de SQY délégué aux transports et aux mobilités durables, nous explique pourquoi ce service, qui fonctionne bien dans l’Agglomération, s’est installé de manière pérenne.

« Depuis 2021 et le lancement du service, on est à plus de 1 700 000 déplacements, ce qui représente 2 500 déplacements/jour. Notre cœur de cible est atteint. Nous visions les jeunes actifs et les étudiants, et force est de constater, d’après les études utilisateurs faites avec l’opérateur Tier, que c’est ce public-là qui est utilisateur », affirme-t-il.
Pour renforcer la flotte à l’approche des JO de Paris 2024, l’Agglomération a récupéré une partie des trottinettes de la capitale, interdites à Paris depuis le 1er septembre. « On a effectivement récupéré quelques trottinettes de Paris, mais pas dans un nombre colossal non plus. Nous en avons récupéré parce que l’on dispose d’un entrepôt à Trappes, où certains engins sont stockés. Cela permet d’opérer un roulement et de faire la maintenance des engins, car toutes les trottinettes ne sont pas forcément en circulation. D’autre part, même si on avait été très réactifs pendant la seconde nuit des émeutes [de fin juin-début juillet derniers], durant la première nuit, on a quand même subi des dégradations, quelque chose comme 70 trottinettes qui ont été dégradées. Donc les trottinettes venues de Paris permettent de compenser cette perte », argumente Jean-Baptiste Hamonic.

À la question de savoir pourquoi le service fonctionne bien à SQY contrairement à Paris, le vice-président répond : « Lorsqu’on lance l’expérimentation en 2021, on est le premier territoire périurbain à accueillir une flotte de trottinettes en libre-service. Avant nous, cela se faisait sur des métropoles ou des villes très urbaines. Je pense donc que la typologie du territoire y est pour quelque chose, car nous avons des villes comme Villepreux ou Magny-les-Hameaux qui sont plus rurales et finalement on voit que ça fonctionne bien dans ces territoires et pour des usages différents. Par exemple, à Villepreux, nous avons installé une station dans le vieux village, qui se trouve à 20-25 minutes à pied de la gare. C’est une des stations qui marche le mieux sur la ville parce que vous avez les habitants du village qui en 5-6 minutes sont à la gare et gagnent donc 20 minutes sur un temps de trajet le matin et le soir. C’est considérable. »

Un seul opérateur présent à SQY pour plus d’efficacité

Par ailleurs, un autre point qui peut expliquer la réussite de ce service est la stratégie adoptée par SQY lors de l’appel à candidatures qui a été de choisir un seul opérateur, Tier, avec un cahier des charges très exigeant. Ce qui améliore le dialogue et rend l’utilisation plus fluide pour les usagers qui peuvent sillonner librement le territoire.
« Dès le début, nous voulions une vitesse bridée à 20 km/h. On a imposé des casques, disponibles directement dans des boîtiers sur les trottinettes. On a également délimité les 350 stations où ranger les trottinettes et ces dernières sont toutes immatriculées et géolocalisées. Ces petits détails font qu’on a un service qui fonctionne bien et qui cohabite bien avec les autres modes de déplacement », se réjouit le vice-président.

Enfin, la réglementation mise en place à SQY va au-delà de la loi sur l’âge pour l’utilisation de ces appareils, qui autorise la trottinette en libre-service à partir de 14 ans. « Nous, nous avions commencé très fortement, puisqu’on avait fixé l’utilisation à partir de 18 ans. Ensuite, nous avons rabaissé cette limite d’âge à 16 ans, car on constate aussi qu’il y a tout un public jeune, globalement les lycéens non véhiculés (16-18 ans), qui utilise très fortement la trottinette pour aller au lycée ou au gymnase », indique l’édile.

Et de conclure : « Nous avons investi 37 millions d’euros dans le schéma directeur cyclable pour avoir en 2030-2031, l’équivalent de 600 km d’itinéraires cyclables sur les 12 communes. L’idée de la phase 1 du schéma directeur cyclable est de réaliser des continuités cyclables pour desservir les différents sites olympiques d’ici les Jeux olympiques, pour pouvoir s’y rendre à vélo ou en trottinette. »

CREDIT PHOTO : ILLUSTRATION