Les implantations d’antennes relais sont souvent l’objet de frictions entre municipalités et opérateurs, mais c’est dans la plupart des cas la lutte du pot de terre contre le pot de fer. À Saint-Quentin-en-Yvelines comme ailleurs, les exemples sont multiples. Nous évoquions le cas de Montigny-le-Bretonneux il y a quelques mois (lire notre édition du 13 juin dernier). Autre ville saint-quentinoise devant faire face aux velléités d’opérateurs sur ce sujet, à un emplacement jugé problématique : Coignières.

La municipalité coigniérienne faisait part le 20 septembre dernier, dans un communiqué, de sa contestation du lieu choisi par l’opérateur Free pour implanter un pylône de 18 m de haut, comprenant six antennes et trois paraboles. En l’occurrence, sur un terrain privé, près de la gare, mais aussi d’une crèche : Les Petits Tournesols (crèche privée où dix berceaux sont réservés à la commune), au sein du futur écoquartier.

« On n’est pas contre la couverture, mais pas forcément à cet endroit-là, précisait le maire de Coignières, Didier Fischer (DVG), lors d’un point presse le 3 octobre dernier. On va être en plein futur écoquartier, à 50 mètres d’une crèche, on leur a dit non. J’applique le principe de précaution, j’ai refusé. » L’édile affirme avoir proposé à Free d’autres emplacements pour l’installation du pylône, notamment rue des Osiers, non loin du dépôt pétrolier, « à 200 ou 300 m à vol d’oiseau, dans la zone des Marais ». « C’est quand même plus loin, ça défigurerait moins le futur écoquartier », poursuit-il. Mais le maire assure que l’opérateur a refusé d’autres lieux d’installation. « C’était là et pas ailleurs, ils sont complètement crispés là-dessus, déplore-t-il. Ils savent évidemment que, généralement, un tribunal leur donne raison. »

Il assure cependant que la municipalité ne lâchera rien. Après avoir refusé le permis de construire de Free, il se dit prêt à « aller au tribunal ». « Ils ont décidé de déposer un recours, donc on va au tribunal administratif. Le dossier est en cours, notre avocate est saisie », confie Didier Fischer. Avocate qui a toutefois fait comprendre à la Ville qu’elle a « très peu de chances de l’emporter », rapporte l’élu coigniérien. « Mais on va faire le maximum, insiste-t-il. On tente le coup. »

Ainsi la municipalité va défendre ses arguments sur ce dossier. « L’argument, c’est la crèche, et qu’on est de bonne foi, répète le maire. Je ne refuse pas l’antenne, on propose d’autres lieux sur la commune. » Outre l’aspect sanitaire, avec la proximité de la crèche, et paysager, en lien avec le projet du futur écoquartier, le lieu envisagé par Free « ne sera pas très loin d’habitations, dans le futur écoquartier et d’habitations qui existent aujourd’hui, car il y a des petits pavillons incrustés dans les bâtiments économiques », souligne Didier Fischer.

« On aurait pu, presque, sur les conseils de notre avocate, [laisser tomber]. Elle a été honnête puisqu’elle gagne de l’argent à aller au tribunal, mais elle nous a dit qu’il y a très peu de chances [de gagner], glisse l’édile. Mais très peu de chances, ça veut dire qu’il y a quand même un petit filet de chance. On va voir. » Dans l’entourage du maire, on fait savoir que la décision du tribunal administratif de Versailles peut « prendre un peu de temps comme se faire relativement vite ».

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