À la fin du dernier conseil municipal de Montigny-le-Bretonneux, le 30 mai, le groupe d’opposition AIMES, par la voix de François André, a soulevé l’épineuse question de l’installation des antennes 5G dans la commune. L’élu d’opposition a ainsi fait référence à une pétition qui circule depuis le 12 mai sur un site internet contre l’installation de cette antenne sur le toit d’un immeuble dans le quartier du Manet. Un immeuble d’habitations qui se situe rue de l’Armorique.

« Elle a été lancée par un collectif d’habitants il y a un peu plus de deux semaines sur le site change.org. Ils ont déjà recueilli plus de 240 signatures (248 au 12 juin, Ndlr). L’un de vos adjoints a été sollicité oralement sur cette question à l’occasion d’une fête de quartier et un courrier vous a été adressé, a souligné François André. Sans rentrer dans le débat de la pertinence ou non de cette technologie, il nous semble d’abord important de prendre en compte un principe de précaution d’un point de vue sanitaire et surtout d’organiser une concertation avec les riverains quand on prend ce genre de décision. Le collectif mentionne une absence d’information sur ce projet, hormis un panneau d’affichage, et le risque de dégradation visuelle. »

Et de demander une explication au maire : « Vous noterez que les antennes 5G installées à côté du stade Jean Maréchal et du Club Le Village sont plus éloignées des habitations que dans ce projet. Nous souhaitons connaître votre décision quant à l’installation de cette antenne qui inquiète les riverains. »

Les maires dessaisis

Rappelant que depuis 20 ans le débat a lieu à Montigny comme ailleurs, la Ville a toujours cherché le compromis « pour permettre l’installation de ces antennes tout en ayant un déploiement le plus raisonnable possible », a précisé le maire DVD, Lorrain Merckaert. « Cela nous a permis de faire un déploiement depuis vingt ans, de manière assez équilibrée sur la collectivité, a-t-il poursuivi. Il y a des antennes partout sur Montigny, comme partout ailleurs. Nous n’avons pas eu complètement tort puisque l’essentiel des habitants a dans la poche un smartphone qu’il utilise tous les jours. Ils bénéficient du réseau d’antennes autour de chez eux. Si nous les retirions, les smartphones ne pourraient plus fonctionner, en tout cas pour internet. »

Et l’édile de préciser que, dorénavant, les Villes n’ont plus leur mot à dire : « […] le gouvernement a donné un calendrier aux différents opérateurs pour les obliger à déployer leurs antennes avec l’arrivée de la 5G. Pour que cela se fasse de manière plus efficace, le gouvernement a confié à un autre opérateur l’installation de ces antennes.

Et Lorrain Merckaert de poursuivre : « Pour que cela aille plus vite, l’État a dessaisi les maires d’un certain nombre de prérogatives sur l’attribution des autorisations d’installation de ces antennes. Donc aujourd’hui, un maire ne peut plus s’opposer, sauf au motif d’être trop près d’une école ou que les fréquences soient trop élevées, mais en dehors de ces cas-là, nous ne pouvons plus empêcher ces installations. Si un maire demande un principe de précaution, il est refusé et il est sanctionné juridiquement. Aujourd’hui, c’est comme cela que ça se passe. On ne peut plus contester. » Concernant le Manet, le maire assure être « en discussion avec l’opérateur pour savoir si tout a bien été respecté (panneau, normes, etc.), mais nous ne pouvons pas faire plus ».