La technologie au service de la santé. À Trappes, l’Hôpital privé de l’Ouest parisien (HPOP) a inauguré le 26 septembre le robot chirurgical Da Vinci X. Cet appareil conçu par la société Intuitive a été acquis par l’hôpital en juillet dernier. D’un montant supérieur à un million d’euros, il a été financé à 90 % par le conseil départemental des Yvelines. « Ça faisait 10 ans qu’on se battait pour avoir ce robot, confie à la presse Lionel Savey, président de la Commission médicale d’établissement (CME) de l’HPOP et chirurgien gynécologue. On est déficitaires, on a eu une augmentation de l’activité de 6%. C’est coûteux, ils ne pouvaient pas en acheter partout. C’était très important pour nous, car on a une grosse activité de cancérologie […]. J’ai fait la démarche de demander un financement au conseil départemental, qui m’a écouté avec beaucoup de bienveillance. »  C’est le 3e robot de ce type financé par le Département. « La caractéristique de la politique du département des Yvelines, c’est un double principe, a affirmé le président du conseil départemental, Pierre Bédier (LR). D’abord, l’innovation. La France dépense tellement d’argent pour des services publics qui ne marchent pas que nous avons un devoir, avec autant sinon moins d’argent, de les faire mieux marcher. » Il évoque aussi le 2e principe, celui des « trous dans la raquette ». « Chaque fois que quelqu’un ne fait pas, nous devons faire à sa place, même si ça n’est pas dans nos missions, précise Pierre Bédier. Mais nous considérons que, parce que c’est nécessaire, s’il faut que quelqu’un le fasse, le fruit de nos économies doit justement être de faire ce travail de trous dans la raquette. »

Ce robot est surtout utilisé en urologie, en gynécologie et en chirurgie viscérale. Il est doté de quatre bras articulés reliés à des instruments qui vont intervenir dans le ventre du patient. « On va placer dans le ventre du patient une caméra à travers un orifice de quelques millimètres, et on va passer aussi des instruments à travers la paroi, détaille Olivier Cappèle, urologue ayant effectué une démonstration du robot, piloté à distance par le praticien. Ça nous aide beaucoup pour la chirurgie précise, notamment oncologique. » Avec un vrai apport concernant ces interventions. « Je ne dirais pas qu’on sauve plus de vies avec le robot, mais on a des malades qui se remettent mieux, plus vite, et c’est un peu plus précis, estime Lionel Savey, qui fait aussi état d’une vingtaine d’interventions réalisées à Trappes avec ce robot depuis l’été, « On va partir sur 100-150 procédures par an », annonce le président de la CME.

Reste que de telles interventions sont onéreuses et que, au-delà du million d’euros investi dans ce dispositif, s’ajoutent les coûts annuels de maintenance et ceux des instruments « qu’on va utiliser pour l’intervention et qui ne sont pas réutilisables », fait savoir Olivier Cappèle. « On peut l’utiliser pour tout. Le problème, c’est que chaque procédure a un coût qui est supérieur à ce que va gagner la clinique. » Ainsi, l’utilisation du robot ne s’étend pas à d’autres spécialités médicales. Autre difficulté à prendre en compte : la durée de vie de l’appareil. « Au bout de 5 à 7 ans, Intuitive renouvelle ses robots. Donc ils arrêtent le contrat de maintenance. Sans contrat de maintenance, on ne peut pas utiliser le robot. », concède-t-il. Le Département mettra-t-il de nouveau la main à la poche dans 7 ans ? « Oui, pour autant qu’il nous reste encore de l’argent », a glissé Pierre Bédier lors de l’inauguration.