Ouvert depuis septembre 2018, le centre médical et paramédical du quartier du Buisson a été inauguré le 6 juin dernier. Afin de lutter contre la désertification médicale, cette structure est le fruit d’une collaboration entre la commune, l’Agence régionale de santé (ARS), l’Hôpital privé de l’Ouest parisien (Hpop) de Trappes et les professionnels de santé (voir La Gazette du 22 mai 2018). La structure, qui a pris place au premier étage rénové pour 81 000 euros du pôle Albert Scheitzer, accueille en effet à demeure trois infirmières, un kinésithérapeute et un ostéopathe, et également des docteurs de l’hôpital de Trappes qui y viennent chaque semaine tenir des permanences sur leur temps libre.
« Notre territoire, comme beaucoup d’endroits, se trouve en difficulté d’accès aux soins au fil des années, rappelle le maire de Magny-les-Hameaux, Bertrand Houillon (Génération.s), en ouverture de son discours d’inauguration. Nous comptions de trois à cinq médecins avant 2017 pour 9 300 habitants, et nous avions tenté de multiples actions, de recherches de médecins généralistes notamment, toutes infructueuses, et je ne parle même pas de l’absence de consultation possible de spécialistes. Et nous n’avons jamais rien lâché, en continuant d’explorer toutes les pistes possibles. »
C’est en juin 2017, au cours d’une rencontre entre le maire et Marc Pulik, le délégué départemental de l’ARS, qu’a germé l’idée que des praticiens de l’Hpop organisent des permanences à Magny-les-Hameaux. Une proposition rapidement acceptée par le directeur de l’hôpital de Trappes, Julien Aguilar. « Je savais que j’avais une communauté médicale motivée et investie dans tous les sujets sanitaires, et qu’on avait la logique d’être sur la même communauté d’agglomération », donne Julien Aguilar comme raisons de la rapide implication de l’hôpital dans le projet.
Sur leur temps libre, ce sont ainsi sept docteurs de l’Hpop qui tiennent désormais chaque semaine des permanences à Magny : quatre chirurgiens orthopédistes, un chirurgien viscéral et de l’obésité, un médecin généraliste et un ostéopathe. Le docteur Denis Chavanne, urgentiste à Trappes, est l’un d’eux : il assure une permanence de médecin généraliste tous les mercredis en plus de son planning aux urgences, et espère pouvoir prochainement venir également le jeudi.
Ce dernier explique avoir été séduit par le dispositif car il habite une commune limitrophe « et il y avait une demande de la population ». Il souligne cependant que tous les patients ne viennent pas de Magny-les-Hameaux. « Il y a des gens des alentours qui viennent parce que la carence de médecins traitant s’étoffe dans les autres communes aussi », confirme Denis Chavanne. Il considère en tout cas le dispositif magnycois comme une « bonne solution à développer » : « C’est de la médecine non programmée qui soulage les urgences. »
Prochainement, trois nouveaux docteurs de l’hôpital de Trappes devraient venir étoffer les permanences du centre médical de Magny, selon Julien Aguilar. « Par contre, il reste toujours à trouver un cardiologue et un diabétologue, ça, c’est une denrée tellement rare que pour l’instant je n’ai pas trop de solutions », indique-t-il cependant. Le délégué départemental de l’ARS loue en tout cas un « projet innovant » qui n’avait « pas été réalisé ailleurs jusqu’à présent » et que l’ARS envisage de développer « sur d’autres territoires ».