L’annonce du président des Restos du Cœur, Patrice Douret, sur les difficultés que rencontre l’association face à l’inflation et à l’afflux de nouveaux bénéficiaires, a suscité l’émoi et un véritable élan de solidarité nationale. Dès le dimanche soir, Aurore Bergé (Renaissance), ex-députée des Yvelines et ministre des Solidarités, annonçait que l’État allait débloquer une aide de 15 millions d’euros (dont 10 millions d’euros étaient, cela dit déjà prévus). Le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, et le groupement des Mousquetaires ont signalé qu’ils allaient répondre à cet appel et organiser des dons et des collectes. De même, le milliardaire français Bernard Arnault a également mis la main à la poche en faisant un don de 10 millions d’euros à l’association.

Une mobilisation d’autant plus précieuse que les difficultés de l’association créée par Coluche en 1985 se retrouvent également au niveau local, dans les Yvelines, et bien évidemment à Saint-Quentin-en-Yvelines, qui n’est pas épargnée. « La situation dans les Yvelines est identique. Nous avons eu un triste record avec 2,5 millions de repas distribués cette année, s’inquiète Fabienne Lambert, la présidente des Restos du Cœur du département des Yvelines. Cela représente une augmentation de 30 % et 28 000 personnes qui ont poussé la porte des Restos. Nous essayons de faire face du mieux possible, mais nous avons des centres où nous sommes en limite de capacité. Nous faisons le maximum et [avons] élargi les plages horaires. Nous avons besoin de bénévoles pour l’aide alimentaire mais aussi pour l’aide à la personne (aide à sortir de la précarité, soutien à la recherche d’emploi, etc.). »

Et de préciser que les bénévoles organisent des « ramasses dans les magasins, mais nous dépendons du national pour l’aide alimentaire. Nous avons des dons d’entreprises et des subventions. » L’association attend aussi de pouvoir stabiliser les « locaux, ce qui est une véritable problématique pour nous, plus que les besoins en matériel », souligne Fabienne Lambert.

À SQY, des centres à saturation et une demande qui explose

Et à Saint-Quentin-en-Yvelines, la situation n’est pas plus reluisante. « Nous avons le centre de Trappes qui est à saturation. Les premiers bénévoles arrivent à 7 h 30 et partent à 18 h. La demande a explosé, s’alarme la présidente des Restos du Coeur. Nous avons énormément de monde à Élancourt et à La Verrière. Le centre de Magny-les-Hameaux est plus petit, ainsi que les centres des Clayes-sous-Bois et de Plaisir. Plus de gens frappent à la porte et, avec l’inflation, le reste à vivre est de plus en plus faible et les gens viennent nous demander de l’aide. Toutes les aides supplémentaires des entreprises, de l’État, du Département et des collectivités seront les bienvenues. C’est de plus en plus compliqué pour tous les bénévoles. Alors, pour faire face à l’urgence et préparer l’hiver, l’association est en train de « réfléchir à mettre en place de nouvelles collectes en plus de la grande collecte qui se déroule au mois de mars », conclut Fabienne Lambert.

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