Réélue députée de la 10e circonscription des Yvelines avec 63,27 % des suffrages exprimés, le dimanche 19 juin, Aurore Bergé poursuit son chemin au sein de la Macronie. La semaine dernière, à 35 ans, elle a été élue au 1er tour (avec 88 voix sur 155) présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Elle est ainsi la première femme à diriger un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale.
« C’est stimulant. »
« C’est une fierté et une émotion particulières d’être ainsi élue présidente de groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Cela revêt évidemment une résonnance particulière d’être ainsi choisie par ses pairs. D’autant plus dans un moment politique hors normes qui va impliquer des changements de méthode, des changements de pratiques, des changements de fonctionnement. C’est aussi cela qui est stimulant. »
Effectivement, la séquence politique qui s’ouvre s’annonce pour le moins délicate pour la majorité présidentielle. Elle vient de perdre sa majorité absolue et ne possède désormais qu’une majorité relative étriquée à l’Assemblée nationale. Elle devra à la fois faire face aux deux « puissants » groupes des extrêmes et également tenir compte de la majorité des Français qui se sont abstenus d’aller voter.
Son rôle de présidente de groupe sera d’autant plus crucial que l’ensemble des groupes politiques qui composent aujourd’hui l’assemblée ont rejeté toute idée d’un gouvernement d’union nationale. Aurore Bergé va sans doute devoir composer en fonction des textes de loi qui seront proposés au débat et au vote.
« Mon rôle sera tout d’abord d’animer politiquement notre groupe. Nous sommes le premier groupe de l’Assemblée nationale et au cœur de la majorité présidentielle. Nous avons une majorité, certes relative, mais il faudra tenir la ligne politique qui est la nôtre et la cohérence politique de notre projet. Nous allons devoir aller au-delà de nous-mêmes. Il faudra avoir la capacité d’aller chercher des compromis, d’aller chercher des consensus. Cela représente un véritable défi. Les enjeux pour les Français sont énormes et il va falloir garantir de faire avancer les projets. »
Et de préciser : « Cela risque effectivement d’être sportif, mais je suis connue pour avoir une certaine ténacité. C’est sans doute pour cela entre autres que j’ai été choisie. »
Cette semaine, les députés vont d’abord entrer dans une phase très institutionnelle pour élire « la présidente de l’Assemblée nationale », précise Aurore Bergé, ainsi que tous les questeurs, etc. La semaine suivante, soit le 5 juillet, ils entreront véritablement dans le cœur du sujet avec les débuts des travaux parlementaires et l’étude des textes.
« C’est une opportunité historique. »
« C’est une opportunité historique pour l’Assemblée nationale qui redevient le cœur de la vie politique, souligne Aurore Bergé. Cela s’annonce passionnant pour le groupe et pour la majorité. C’est un moment de responsabilité pour nous et de vérité pour les oppositions. En revanche, si le seul objectif des oppositions est de bloquer ou de faire obstruction, je suis certaine que cela ne tiendra pas longtemps. Or, nous avons devant nous des enjeux particulièrement importants pour les Français, comme la revalorisation des retraites ou du point d’indice des fonctionnaires. L’enjeu du pouvoir d’achat est majeur pour les Français. »