Le projet de construction d’un nouvel habitat intergénérationnel à Magny-les-Hameaux, porté par l’association Maison Madeleine et soutenu par la Ville, avance petit à petit. Après un précédent article qui posait les bases de cet habitat inclusif (lire notre édition du 18 janvier 2022), La Gazette a recontacté Évolène de Gentil, directrice générale de l’association, pour en savoir davantage sur l’avancée de cette Maison Madeleine, le premier projet de ce type porté par l’association.

« Nous avons approché le conseil départemental qui a été séduit par le projet. Il nous a donné les coordonnées des intercommunalités. Ensuite, l’agglomération de SQY nous a donné les coordonnées des maires à qui nous avons écrit. Le maire de Magny-les-Hameaux (Bertrand Houillon – Génération.s, Ndlr) nous a répondu et nous a donné rendez-vous une semaine après car il avait l’ambition de faire un projet comme celui-là. Nous travaillons donc sur cet habitat inclusif avec la mairie depuis 2021 », explique la directrice.

Cette réalisation répondra à un besoin identifié dans la commune, selon Évolène de Gentil. « Au début de l’année 2022, nous avons commencé à rencontrer les futurs habitants potentiels, au travers d’ateliers intergénérationnels, pour réfléchir avec l’ensemble des Magnycois sur le projet. Nous avons également commencé à approcher les étudiants de l’IFE (Institut de formation en ergothérapie de l’école d’Assas). Et cela semble marcher, car nous avons déjà une vingtaine de personnes sur liste d’attente », se réjouit-elle.

16 appartements, d’une quarantaine de mètres carrés, seront aménagés au sein de la structure qui prendra place au 16, allée des Capucines. Précisément, il y aura 15 appartements pour les résidents ainsi qu’un appartement « flexible » pour accueillir les amis et les familles désireux de venir découvrir la vie au sein de cet habitat intergénérationnel. Les logements seront installés sur une parcelle d’environ 2 000 m², PLU (Plan local d’urbanisme) oblige, avec 1 000 m² d’espaces verts dont pourront profiter les habitants.

Deux salariés seront présents pour animer la vie commune au sein de cet espace. Ils se chargeront de faire en sorte que l’essence du lieu soit respectée et s’occuperont de l’animation des différents ateliers et activités qui seront proposés quotidiennement entre résidents, mais également avec les habitants du quartier. Ils ne seront pas sur place 24 h sur 24, mais disposeront d’un bureau au sein de l’édifice.

Au rez-de-chaussée se trouveront les salles communes (salon, salle à manger, buanderie, cuisine…) et à l’étage les appartements. Il y aura également un espace séparé avec un café solidaire ouvert à tous les habitants du quartier « pour créer de l’échange. L’idée, c’est vraiment d’ouvrir le lieu sur l’extérieur. Être chez soi mais entouré, c’est la philosophie du lieu », précise Évolène de Gentil.

Car la configuration même des espaces a été pensée pour que l’entraide et l’échange soient au rendez-vous. Les résidents passeront par les salles communes pour rentrer chez eux, ce qui engendrera un croisement des habitants. « Nous voulons mélanger les différents publics pour qu’il y ait aussi une complémentarité dans leurs difficultés, cela favorisera l’entraide », affirme la directrice générale de Maison Madeleine.

Une micro-crèche, dirigée par un gestionnaire externe, sera également de la partie. « Nous avons déjà cinq ou six porteurs de projets de micro-crèche qui sont intéressés par le lieu », fait savoir Évolène de Gentil.

Côté finance, cela semble plutôt bien engagé. « La levée des fonds d’investissement est effectuée par une autre entreprise, baptisée Toit commun, qui est bien distincte de l’association. Nous sommes à peu près aux deux tiers de la levée des fonds sur un budget total d’un peu plus de trois millions d’euros », assure-t-elle. Néanmoins, les futurs habitants doivent faire preuve d’encore un peu de patience, le permis de construire ayant été légèrement retardé en raison « d’un questionnement au niveau départemental des services de sécurité incendie, et notamment sur la classification de ces habitats inclusifs », indique la directrice. Les travaux devraient démarrer en 2024.

Quid des futurs loyers ? « Notre idée c’est vraiment d’ajuster les loyers aux ressources des personnes. Ce ne sera pas uniquement du social, des gens qui ont des revenus très corrects côtoieront des personnes un petit peu plus fragiles financièrement. Par exemple, nous serons en capacité d’avoir quatre niveaux de loyer en fonction des ressources des habitants, à destination notamment des personnes âgées », conclut Évolène de Gentil.

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