Décidément, le sort a bien failli s’acharner sur la petite commune de La Verrière. Durement touchée par les émeutes et violences urbaines avec deux écoles ravagées par les flammes et une maison de quartier endommagée, la municipalité a dû également faire face à des décisions de l’État qui auraient été dramatiques pour elle si elles avaient été confirmées.

Alors que le quartier du Bois de l’Étang est engagé dans une rénovation d’ampleur dans le cadre de l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru), le quartier d’Orly Parc, le long des voies ferrées, était pressenti pour sortir du dispositif QPV (Quartier prioritaire de la politique de la ville) et donc des quartiers prioritaires pour l’État.

Cela pourrait être perçu comme une bonne nouvelle si toutes les problématiques que connaissent ces quartiers étaient résolues, mais malheureusement ce n’est pas le cas malgré les efforts entrepris notamment par la ville de La Verrière et ses différents partenaires.

Consterné par cette mauvaise nouvelle, le maire de La Verrière, Nicolas Dainville (LR), a alors tout de suite pris la parole sur Facebook. « Je me permets de prendre la parole devant vous parce que l’heure est grave, a-t-il lancé, la veille seulement des émeutes urbaines qui ont totalement défiguré sa ville. L’État réfléchit à redéfinir ses périmètres de QPV, les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Et il souhaite sortir Orly Parc de ce périmètre. Si cela se confirmait, cela serait une catastrophe. Une catastrophe pour notre commune et une catastrophe pour les habitants qui seraient privés de tout ce que propose ce précieux dispositif. »

Et l’élu de préciser : « Il y aurait un risque de fermeture de services de proximité, avec le bureau de La Poste qui est directement lié aux QPV ; un risque de surloyer, d’augmentation des charges, la fin de la conseillère sociale, des colos apprenantes, des dispositifs de la Réussite éducative, des emplois francs, la perte des financements des médiateurs, etc. Nos habitants d’Orly Parc seraient privés de tout ce que permet l’appartenance de ce quartier à un QPV. »

Le préfet délégué pour l’égalité des chances aurait assuré le maire de « toutes les garanties »

Et les raisons invoquées par l’État pour prendre cette décision ne semblaient absolument pas justifiées aux yeux de l’édile de La Verrière. « Pour se justifier, l’État se fonde uniquement sur les revenus par habitant, sans tenir compte de la réalité de terrain que nous vivons au quotidien : augmentation des charges, davantage de familles monoparentales qui peinent à joindre les deux bouts, des emplois toujours plus précaires. Le nombre de salariés occupant un emploi précaire a été multiplié par quatre en quatre ans à Orly Parc », a ajouté le maire dans son intervention.

Alors, l’élu de la République a alerté et mobilisé tout le monde. « J’ai mobilisé le préfet. J’ai mobilisé nos partenaires (Région, Département, Agglomération,…). J’ai mobilisé les parlementaires… tous ceux qui pouvaient nous aider à faire entendre notre voix. Orly Parc est un quartier sur lequel nous investissons. Nous avons investi deux millions d’euros pour améliorer la qualité de vie des habitants. Mais c’est aussi un quartier qui est fragile, avec l’augmentation des familles monoparentales qui ont du mal à joindre les deux bouts, avec une précarisation dans les emplois, avec l’explosion du coût de la vie, la hausse des charges… Les habitants d’Orly Parc ont besoin du soutien de l’État et nous ne pouvions accepter cet abandon. Il fallait que nous nous fassions entendre et que nous nous fassions respecter. Vous pouvez compter sur mon énergie. »

Des efforts relayés également par le Clop, le Collectif des locataires d’Orly Parc, et une pétition, pour faire entendre raison à l’État et pour qu’Orly Parc demeure dans le dispositif quartier prioritaire de la politique de la ville. Finalement, selon Le Parisien, le jeudi 29 juin, le préfet Pascal Courtade, délégué pour l’égalité des chances, aurait assuré le maire de « toutes les garanties ». « La liste de tous les quartiers prioritaires français sera officialisée à l’automne, mais concernant cette commune, nous venons d’obtenir des garanties claires et nettes auprès de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) », relate Le Parisien.

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