La commune de La Verrière a présenté, le 13 juin dernier lors d’une réunion publique, les projets d’aménagements cyclables et de mobilités douces prévus dans la ville, s’inscrivant dans le cadre du schéma directeur cyclable de SQY. À La Verrière, c’est principalement l’avenue des Noës, l’avenue de la Gare et la rue du Petit Pont qui ont été ciblées. « C’est les chemins structurants qui ont été déterminés par l’Agglomération, pour relier le pont de la Villedieu, qui devrait doubler d’ici 2025, avec des aménagements vélos, et remonter jusqu’à la gare », explique le maire, Nicolas Dainville (LR).

L’édile dresse le constat que La Verrière est « assez en retard » en matière d’aménagements cyclables : « On est arrivés aux responsabilités il y a deux ans. Il y a peu de choses qui ont été initiées, et surtout, on a une commune assez contrainte. On a expérimenté l’achat de parcelles SNCF, qui en fait se sont avérées très complexes, la négociation avec la SNCF est mission quasi impossible […]. Donc nous, on s’oriente vers des choses peut-être plus réalisables à l’échelle 2024-2025, pour au moins permettre aux cyclistes d’avoir des aménagements sécurisés. Donc, pas de solution miracle, mais en tout cas une vraie volonté de marquer au sol des emplacements dédiés au vélo. »

Comme, avenue des Noës et rue de la Gare, la proposition de mettre en place une CVCB (Chaussée à voie centrale banalisée), avec une voie pour les voitures au centre et des bandes réservées aux vélos sur les côtés. Un aménagement encore peu répandu. Une proposition jugée « assez innovante » par le maire. L’objectif étant « de créer un doute chez l’automobiliste, de casser sa vitesse, de matérialiser au sol un emplacement pour le vélo et d’inverser le rapport de force », affirme Nicolas Dainville. « On marque une priorité aux cycles, trottinettes électriques ou vélos, et que l’automobiliste soit vraiment tenu de respecter beaucoup plus ces modes de déplacements doux, avec une vitesse qu’on espère casser, et surtout revue à la baisse avec une zone 30 [pour toutes ces rues] », poursuit-il.

Car il faut dire que de nombreux habitants se plaignent, d’après les témoignages qui ont pu être livrés lors de la réunion publique. En cause notamment, la vitesse excessive des automobilistes. Un riverain a par exemple demandé que « toutes les rues » soient en zone 30. « Le civisme n’existe pas […], les automobilistes ne roulent pas à 30 », argue un autre Verriérois, se disant par ailleurs « pas sûr qu’une voie cycliste avec juste un marquage au sol permette de ralentir les voitures ». « Il y a une voiture qui a fini dans mon portail », raconte-t-il, rappelant aussi la présence d’une école à proximité. « Le simple aménagement ne résout pas tout le problème du civisme », reconnaît Thomas Zannier, chargé de mission à SQY. Ce dernier propose néanmoins « de partir sur un aménagement plus costaud », de type CVCB donc, où les véhicules seraient « contraints et forcés de rouler au centre, donc on ne peut pas avoir une prise de vitesse ».

Autre problème pointé : l’important flux de véhicules rue du Petit Pont, étroite et où se situent de nombreux pavillons. Il a ainsi été rapporté qu’une trentaine de voitures sont garées le soir dans cette rue.

Ici, type d’aménagement prévu est un double-sens cyclable, avec une voie cyclable d’un côté de la chaussée, où le cycliste circule dans le sens inverse de l’automobiliste. Les cyclistes roulant dans l’autre sens circuleraient eux sur la chaussée. « Aujourd’hui, les gens qui vont du Bois de l’Étang vers la gare empruntent cette rue ou la remontent en sens inverse, donc l’idée est de matérialiser pour indiquer aussi aux automobilistes qu’il y a cette possibilité que des vélos empruntent la rue », justifie Nicolas Dainville. Le but étant aussi d’« empêcher les bus d’emprunter la rue et qu’ils fassent le contournement au niveau du rond-point suivant donc sur l’avenue des Noës, et surtout, aménager cet emplacement vélo, qui aujourd’hui est utilisé sans qu’il soit matérialisé, ce qui crée parfois des accidents », selon le maire, qui précise toutefois que les aménagements « ne répondent pas à l’enjeu engorgement mais à l’enjeu sécurisation. »

Ces différents aménagements à La Verrière doivent voir le jour d’ici 2024-2025. « L’ambition de 2024 reste possible », assure Nicolas Dainville. Une habitante a trouvé que la durée de l’expérimentation, un an, était longue. « Pourquoi on parle d’un an ? C’est parce que, dans l’année, il y a des pics de charge qui ne vont pas être les mêmes », répond Fouzi Moussa, adjoint verriérois aux travaux, à l’urbanisme et aux ressources humaines. Et le maire d’abonder : « Il faut laisser un minimum de temps pour l’appropriation. »