Le centre d’exploitation de RTE (Réseau de transport d’électricité), à Montigny-le-Bretonneux, a reçu le 15 septembre la visite d’Agnès Pannier-Runacher. Dans ce contexte de flambée des prix, de risques de tensions sur le réseau et de craintes en vue de l’hiver, la ministre de la Transition énergétique est venue rappeler les bonnes pratiques en matière de sobriété énergétique. Rappelant le rôle de ce centre d’exploitation de RTE, à savoir « le transport d’électricité » et « s’assurer que la capacité de production électrique qui est appelée correspond bien à la consommation », Agnès Pannier-Runacher a salué les compétences des personnes y travaillant, sur lesquelles « nous allons nous appuyer pour travailler sur le passage de l’hiver ».

« Nous avons des moyens pour piloter tout au long de la journée la consommation et la production électriques, de façon à s’assurer que même en période de pic, tout cela est sous contrôle », affirme-t-elle, mettant ainsi en avant, pour surmonter les difficultés, le devoir de sobriété de chacun, et notamment des grandes administrations et des grandes entreprises.

« Un chauffage mal réglé, c’est beaucoup de consommation en trop sans en avoir vraiment un bénéfice, martèle la ministre. Ça peut être aussi dans l’éclairage, des lumières qui ne sont pas correctement utilisées, les appareils en veille, et c’est un effort qui a vocation à durer […], puisque nous savons que dans la lutte contre le réchauffement climatique, il va falloir réduire nos consommations d’énergie, à usage égal. C’est-à-dire que, par exemple, ici, les ordinateurs, la lumière, le chauffage, d’ici 2050, on devra avoir trouvé les moyens technologiques et les bons comportements pour avoir réduit la consommation d’énergie de 40 %. »

Elle souligne aussi le fait que les entreprises jouent selon elle le jeu de la sobriété énergétique, car elles bénéficient certes d’un bouclier énergétique, mais « pas à la même hauteur que les ménages ». « Les ménages, n’ont eu affaire qu’à une augmentation de 4 % de leur électricité en 2022, les entreprises ont eu affaire à des augmentations du coût de l’électricité supérieures, 25 % en moyenne pour les PME, peut-être 40 à 60 % pour les entreprises qui utilisent le plus d’électricité », rappelle-t-elle. Agnès Pannier-Runacher tient néanmoins à rassurer certains secteurs d’activité avec de forts besoins : « Je ne vais pas demander à des entreprises qui fabriquent du verre, par exemple, qui ont besoin de fours qui fonctionnent à une certaine température, de baisser la température. »

Outre les entreprises, l’État se montrerait également de plus en plus exemplaire si l’on en croit Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE, qui témoigne que « chaque préfet que j’ai [au téléphone] m’a dit qu’il était en train de concevoir son plan sobriété ». D’après Agnès Pannier-Runacher, « nous travaillons, dans les ministères, les services publics, à faire en sorte de diminuer notre consommation d’énergie ». Elle encourage aussi les Français : « Couper les appareils en veille, faire en sorte de bien positionner son chauffage, […] c’est parfois 10 ou 15 % de gains sur la facture. »

Elle évoque aussi, la mise en place du dispositif Ecowatt, « le Bison futé de l’électricité », qui alerte en cas de pic. « Un signal est envoyé à tout le monde et met en alerte, pour dire [par exemple] ‘‘Décalez votre machine à laver après 22 h, ça peut faire la différence’’. « Dans l’immense majorité des probabilités, un hiver normal, voire froid, si les collectivités, les entreprises et les Français rentrent dans le plan sobriété d’abord, puis si ça ne suffit pas, répondent à nos alertes du signal Ecowatt, alors oui, c’est possible de passer ces pics, déclare de son coté Xavier Piechaczyk. Il faut une mobilisation nationale des collectivités, des entreprises et des Français. »