Alors que le 1er tour de l’élection présidentielle se tient le week-end prochain, les élus locaux des petites communes continuent de se mobiliser. Le 29 mars, l’Association des petites villes de France (APVF) présentait son manifeste pour la présidentielle. Intitulé Petites villes, cœur battant des territoires, ce document de 40 pages adressé aux candidats à l’Élysée recense des propositions et préconisations de l’APVF sur différents thèmes, « pour que notre strate de communes puisse aussi être représentée », affirme Daniel Cornalba, maire de l’Étang-la-Ville et membre du bureau de l’APVF, fondée en 1989 et regroupant 1 200 communes de 2 500 à 25 000 habitants.

Plusieurs autres élus yvelinois ont pris part à cette réunion tenue finalement en visioconférence. Elle était initialement prévue à la mairie de Villepreux, commune également membre de l’APVF et dont le maire, Jean-Baptiste Hamonic (Modem), était le seul édile de Saint-Quentin-en-Yvelines présent à la présentation de ce manifeste. L’élu villepreusien a notamment évoqué « l’importance de se retrouver entre communes de la même strate, mais sans avoir de propos politiques ou politiciens ».

« Nous ne sommes ni complaisants, ni opposants. Nous sommes proposants, abonde le président de l’APVF et maire de Barentin, en Normandie, Christophe Bouillon. C’est la force aussi de notre association, d’être à la fois exigeante et constructive, trans-partisane, de regrouper […] des territoires ruraux, urbains, périurbains, et en même temps d’avoir des sensibilités très diverses, ce qui nous offre l’occasion souvent d’être assez pointus sur les propositions qu’on peut porter. »

Des propositions comme celles mentionnées dans le manifeste, et liées à des sujets tels que la lutte contre la désertification médicale – il est par exemple demandé de réguler l’installation des médecins libéraux avec la mise en place temporaire d’un conventionnement sélectif et un objectif d’au moins un médecin pour 1 000 habitants –, ou bien le logement, la fracture numérique, la transition écologique, la hausse des prix de l’énergie, ou encore la décentralisation. « C’est un manifeste qui n’a pas pour objet d’être exhaustif, de traiter l’ensemble des sujets des petites villes, mais d’avoir des axes structurants, des propositions très concrètes, pour que, suite à l’élection présidentielle, l’action législative du prochain quinquennat puisse aussi faire écho aux problématiques qui sont les nôtres », résume Daniel Cornalba.

Christophe Bouillon met lui en avant le poids que pourraient représenter les petits villes : « 4 000 communes relèvent de notre strate (dont 1 200 sont membres de l’APVF donc, Ndlr) et représentent 26 millions d’habitants. […] Si on ajoute les autres collectivités qui se situent de façon indépendante de grandes métropoles, de grandes agglomérations, on a là l’essentiel des Français qui y vivent. […] Donc on a le sentiment que beaucoup des questions d’avenir se jouent aujourd’hui dans notre territoire, à condition qu’on lui donne les moyens d’y répondre, de relever ces défis, et c’est ce qu’on amorce. »

« Ce serait présomptueux de notre part d’imaginer qu’on a des solutions à tout, mais […] on s’aperçoit malgré tout qu’il y a dans nos territoires beaucoup d’innovation, de capacité à faire, et qu’on est souvent empêchés, bridés, parfois par la complexité de la bureaucratisation et des difficultés qu’on voit apparaître », poursuit-il. Le président de l’APVF insiste aussi sur le fait que ce manifeste « n’est pas un document qui a une durée de vie qui s’arrête au 24 avril (jour du 2nd tour, Ndlr), ce sera pour nous une feuille de route pour toute la durée du mandat, dans notre capacité d’interpellation du gouvernement quel qu’il soit, car c’est important d’avoir une vision, des propositions, et de ne pas les lâcher, de continuer à les défendre bec et ongles. »

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