Depuis le printemps, une antenne téléphonique de plus de 10 mètres de haut est sortie de terre à l’extrémité du quartier de la Boissière. Elle a été construite par l’opérateur Bouygues telecom sur une parcelle privée, entre des habitations et le champ bordant la RD 11. Une implantation à laquelle s’oppose un groupe de riverains qui a fait signer une pétition dans le quartier. Ils pointent du doigt une pollution visuelle, et s’inquiètent du risque que pourraient représenter les ondes.

« On est bien conscients qu’on a tous envie de téléphoner, et que ça aille le plus vite possible quand on téléphone. La seule chose que l’on regrette, c’est que cette implantation ait été mise proche de toutes ces habitations », nous confient trois riverains de la Boissière souhaitant rester anonymes, habitant à proximité directe de l’antenne ou dans un rayon d’une centaine de mètres.

Ils ont découvert sa localisation lors de la construction de l’antenne et regrettent de ne pas en avoir été informés en amont. La mairie avait pourtant fait une annonce de consultation publique sur son site internet, ainsi que sur les panneaux municipaux. « Il fallait chercher… Nous, on n’a rien vu parce qu’on ne passe pas la journée sur le site [internet de la mairie]. Le minimum a été fait », reprochent les riverains, qui estiment qu’un courrier aurait pu leur être adressé.

Leur principale crainte concerne les risques pour la santé liés aux émissions d’ondes, bien qu’il n’y ait pas de consensus scientifique à ce sujet. « Même si on n’a pas de certitudes, on ne sait pas si à 50, 100 mètres, c’est nocif…, avancent ces riverains. On n’a rien démontré sur les ondes, mais c’est le principe de précaution. » D’après leurs informations, l’antenne émettra de la 4G à son activation, et pourrait ensuite en faire de même pour la 5G.

Pour eux, cette antenne est également une pollution visuelle qui vient dénaturer la vue sur le champ et la forêt au loin. « Quand la mairie parle d’environnement, là, ils ne sont plus crédibles », tance l’un des riverains. Complété par un second : « Ça s’intègre très mal dans le paysage. Des gens ouvrent leurs fenêtres et ont ça ». Ils craignent également une « dévaluation immobilière » à cause de la proximité de l’antenne : « Parce qu’une personne qui se balade pour acheter va voir l’antenne, et dans les arguments de négociation… »

« Des gens ouvrent leurs fenêtres et ont ça »

Pour donner du poids à leur mécontentement, ils ont fait circuler une pétition, déjà signée par une cinquantaine de foyers. Même s’ils souhaiteraient obtenir le démontage de l’antenne, ils concèdent que cela devrait être compliqué. Ils demandent donc au minimum « des études sur les émissions d’ondes » et d’avoir « une protection sur cette antenne ».

Le groupe de riverains a également été reçu deux fois par la municipalité à ce sujet. « Même si on est contre l’antenne, on ne veut pas faire la guerre avec la mairie, on essaye d’être constructifs », insistent-ils, bien qu’en colère. D’autant que les communes n’ont presque aucune latitude d’action en ce qui concerne les installations d’antennes, tant que les règles d’urbanisme sont respectées.

« La loi n’autorise pas les maires à s’opposer à ce genre de choses, insiste la maire de Plaisir, Joséphine Kollmannsberger (LR), sollicitée par La Gazette. Aujourd’hui, seul l’État peut réglementer l’implantation des antennes de téléphonie mobile. » L’édile ajoute que la Ville a vérifié si l’implantation respectait bien le Plan local d’urbanisme (PLU) : « Pour le moment tout correspond. On attend juste encore des mesures qui doivent tomber, sur lesquelles on pourrait éventuellement s’appuyer si elles n’étaient pas bonnes. »

Joséphine Kollmannsberger pense personnellement que « ça aurait été bien » que cette antenne « ne soit pas là ». « Quand je les ai reçus (les riverains à l’origine de la pétition, Ndlr), je leur ai dit que s’il y avait la moindre erreur d’implantation par rapport au PLU ou à quoi que ce soit de réglementaire, je serais la première à aller devant l’opérateur pour la faire démolir, poursuit-elle. Le problème, c’est que si tout est en règle, je ne pourrai rien faire. »

Concernant la communication en amont de l’implantation, la maire rappelle que la Ville a fait ce que la réglementation impose, et que la municipalité ne peut pas faire une communication directe avec chaque riverain à « chaque fois qu’il se passe quelque chose chez un privé » au regard du nombre de sujets traités par la collectivité. Par ailleurs, selon nos informations, la maire a écrit début juin à Bouygues telecom pour demander notamment à ce que le pylône soit habillé « pour le rendre plus neutre » et de « ne pas diriger les ondes » vers les habitations « les plus proches ».