C’est l’un des quartiers les plus anciens d’Élancourt, construit dans les débuts de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines. Et, aujourd’hui, quelque 50 ans plus tard, il a bien besoin d’être entièrement réhabilité et d’offrir à ses habitants tous les critères et la qualité des aménagements du xxie siècle. Ce quartier, c’est celui des Petits Prés, situé à deux pas du centre-ville.

Le quartier des Petits Prés est un quartier assez ancien. C’est un quartier qui est dense et tourné sur lui-même du fait de l’architecture de l’époque, et qui se retrouve dans de nombreuses villes alentour. Les espaces publics ne sont pas suffisamment valorisés, et les équipements et les logements vieillissants. Quant aux commerces, même s’ils sont de qualité et drainent un peu de monde, ils ne sont pas vraiment visibles et donc n’attirent pas encore suffisamment. Enfin, les locaux qui les abritent ont également vieilli.

Un projet d’envergure

Alors, pour mener ce projet d’envergure, qui devrait totalement changer l’image parfois un peu écornée de ce quartier, la municipalité d’Élancourt a décidé de se donner à la fois du temps et des moyens. Du temps parce que le projet se déroule en plusieurs phases. Et des moyens parce que ce ne sont pas moins de 50 millions d’euros qui vont ainsi être investis.

« Il fallait vraiment agir sur un projet ambitieux. Sur l’aménagement des Petits Prés, on travaille en trois phases. La première, cela a été de faire le tour de table pour avoir la certitude d’être accompagnés financièrement par nos partenaires et pouvoir ainsi commencer à travailler sur le projet. Car, 50 millions d’euros, ce n’est pas rien tout de même, explique Thierry Michel (LR), le 1er adjoint d’Élancourt, délégué aux finances, aux travaux et à l’événementiel. Même si nous avions fait quelques petits travaux dans les années 2000, ce n’était qu’à la marge. »

Le projet devrait s’étaler jusqu’en 2007-2028.

La municipalité d’Élancourt a donc fait travailler des cabinets sur ce projet. Car les enjeux sont assez forts, comme le rappelle le 1er adjoint d’Élancourt : « Le 1er, c’est d’aller vers l’ouverture du quartier par le biais de quelques démolitions en retirant ce côté dense. Il faut également verdir parce que, dans beaucoup de quartiers d’Élancourt, la végétalisation a été oubliée à l’époque. Il suffit de se pencher sur le quartier de la Clé Saint-Pierre qui est un quartier très minéral. Là, nous sommes en train de faire des travaux pour amener le végétal. C’est ce que l’on souhaite faire aussi aux Petits Prés. Et puis clarifier. Il faut amener de la clarté pour que les familles trouvent du plaisir avec de la rénovation d’espaces publics, de la sécurisation et revaloriser tout le patrimoine. Tout cela est l’aboutissement de la phase 1. »

Une fois cette phase terminée, la mairie d’Élancourt a donc enclenché la 2e phase : à savoir la concertation. Une obligation aujourd’hui pour les municipalités, et qui s’est déroulée à la fin de l’année 2021. D’autant qu’il y avait effectivement des interrogations chez les habitants sur les démolitions de trois bâtiments, ce qui représente 68 logements. « Il s’agissait d’informer le public, de répondre aux questions, etc., assure Thierry Michel. Ces logements vont être compensés sur d’autres projets avec tout un travail à faire, avec les bailleurs sociaux et les services de la mairie, d’accompagnement de la population pour qu’elle puisse retrouver un appartement sur le patrimoine d’Élancourt si possible. Certains ont exprimé la volonté d’aller sur d’autres communes ou sur d’autres départements. Le bailleur Seqens travaille actuellement sur ce relogement. »

Une végétalisation

Et de préciser : « Nous avions fait une réunion publique avec les personnes concernées par ces relogements. Les questions étaient légitimes, la manière dont ça allait se passer, le coût des travaux, la prise en charge des déménagements, etc. Cela s’est bien déroulé et je pense que les gens étaient ravis de voir que les partenaires avaient fait le choix d’investir de gros moyens pour leur redonner un quartier très agréable. Les relogements étaient une priorité parce que, dans le calendrier, ils doivent être terminés si possible d’ici la fin de l’année 2023 pour certains logements, pour que les démolitions puissent commencer. »

Concernant l’école des Petits Prés, la phase de concertation est toujours en cours. Elle va être entièrement refaite. Le bâtiment existant devrait disparaître au profit d’un nouveau et les deux devraient cohabiter le temps des travaux (deux ans estimés). « Cette concertation a débuté avec l’Éducation nationale, directeurs et enseignants. Cela a été fait aussi avec les enfants par le biais des enseignants et même exercice avec les parents d’élèves pour découvrir le fonctionnement de l’école et les différents enjeux de cette reconstruction. Tout le monde s’approprie le projet et y contribue pour ensuite arriver sur la phase 3 », se réjouit l’élu élancourtois.

Cette phase 3 a commencé avec les bailleurs sociaux. 1001 vies habitat a d’ores et déjà lancé des travaux parce qu’il va résidentialiser, tout comme Seqens d’ailleurs. Les appartements vont également être rénovés et la Ville va de son côté retravailler les espaces. « Nous avons constaté, ici comme sur d’autres quartiers d’Élancourt ou de Saint-Quentin-en-Yvelines, des problématiques sur les propriétés foncières. Nous sommes en train de refaire toutes les attributions de terrains. C’est une partie administrative pour faire tous les échanges fonciers nécessaires pour retrouver des espaces publics sur des propriétés publiques et sur lesquelles nous allons pouvoir entreprendre les cheminements, le fleurissement, les circulations douces, la circulation des voitures, la création de l’école, etc. Nous souhaitons retrouver un quartier qui aura toute sa qualité, affirme Thierry Michel. D’autant que c’est un quartier intéressant parce que central : proche du centre-ville, des transports, des axes routiers, etc. Nous sommes de plus en plus dans cette stratégie d’ouvrir ces quartiers et que l’on puisse passer facilement de l’un à l’autre. Il est important de remettre de la liaison entre tous les quartiers de la ville, à pied, en vélo, à trottinette. »

La résidentialisation

Évidemment, cet héritage des années 1970 n’est plus adapté aux modes de vie et aux usages d’aujourd’hui, ce qui est vrai dans beaucoup de villes d’ailleurs. Et c’est d’autant plus exacerbé maintenant, plus d’un an après la crise du Covid qui a fortement marqué les esprits.

« Nous créons des espaces verts et des lieux où les familles vont pouvoir se retrouver dans un square ou un parc qui sont aujourd’hui de vrais îlots de fraîcheur », souligne l’élu, avant de conclure : « Par ailleurs, il y a un gros travail des bailleurs pour retravailler les appartements : pièces humides, changement de fenêtres, les cages d’escalier, etc. C’est un projet énorme, qui a demandé du temps à se mettre en place. Le projet va désormais s’accélérer. 1001 vies habitat a déjà commencé. Normalement, si tout va bien, à la fin de l’année nous commencerons les démolitions. Tout le parking devant et l’ensemble du centre commercial vont être repensés, refaits avec des accès plus logiques. Tous les commerces vont être refaits avec des façades identiques et une vraie identité pour améliorer la qualité de ces commerces, qui travaillent bien d’ailleurs. Il faut les rendre visibles. » Si les choses se passent comme prévu, le projet devrait s’étaler jusqu’en 2027-2028.


La répartition du financement

En matière de répartition, le département des Yvelines va investir quasiment 23 millions d’euros. Pour sa part, l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, dont fait partie Élancourt, va prendre à sa charge pas moins de 5 millions d’euros. De son côté, la commune d’Élancourt ne sera pas en reste puisqu’elle va mettre quasiment six millions d’euros dans l’opération, notamment parce que la Ville va devoir démolir et reconstruire une école. Enfin, et ils jouent leur rôle, les deux bailleurs sociaux font aussi partie du tour de table financier : Seqens va mettre plus de 10,5 millions d’euros et 1001 vies habitat mettra un peu plus de 3 millions d’euros.


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