Après avoir rempli son objectif de se qualifier pour les phases finales puis éliminé Saint-Claude en barrage une semaine plus tôt, le Plaisir rugby club abordait les 16es de finale de Fédérale 2 et, sans faire injure à la précédente équipe rencontrée, c’est un tout autre adversaire qui se présentait sur la pelouse du stade Barran à l’occasion de la manche aller, le 7 mai. Saint-Priest a terminé 2e de sa poule, et bénéficiait en plus d’une semaine de repos supplémentaire, puisqu’il n’avait pas eu à passer par la case barrages en raison de son classement. Et le club de la banlieue lyonnaise a réalisé une très bonne opération en s’imposant en terre plaisiroise lors du match aller (18-10).
Dans des conditions difficiles en raison de la pluie s’étant abattue avant la rencontre et qui a continué notamment en 1re mi-temps, les Paisirois ont pourtant parfaitement débuté, inscrivant un essai dès la 8e minute par leur pilier droit, Maël Guiraud. La transformation était manquée, pas celle de l’essai de Saint-Priest, qui répliquait quatre minutes plus tard et passait donc devant, mais un nouvel essai plaisirois à la 22e minute (encore une fois non transformé) allait permettre au PRC de prendre trois points d’avance. Mais les visiteurs égalisaient juste avant la mi-temps sur pénalité (10-10).
Pragmatique et efficace, Saint-Priest l’était aussi au retour des vestiaires. Alors que les Plaisirois poussaient dans les 22 mètres adverses pour inscrire un essai, l’ailier Théo Giordanengo interceptait le ballon et s’en allait inscrire un essai en contre. La transformation ne passait cette fois pas. Mais une nouvelle pénalité de Saint-Priest à dix minutes du terme, conjuguée aux imprécisions plaisiroises, ont eu raison du PRC. Score final 18-10 donc.
« Huit points, c’est rien du tout en rugby »
L’entraîneur des Jaune et bleu, Sébastien Roncalli, regrettait à la fin du match « le fait qu’on ne concrétise pas nos temps forts ». « Que ce soit en 1re ou en 2e mi-temps, on a quand même énormément d’occasions, et on ne les concrétise pas, poursuit-il. Bien sûr, c’est aussi dû à l’adversaire qui a mis une grosse intensité défensive, et aussi à nos petits errements de maîtrise. [Ce match], on l’a dominé, du début à la fin. »
Il reconnaît que l’essai en contre a aussi fait mal dans les têtes, d’autant que « si le ballon passe, on savait très bien que c’était nous qui marquions », mais estime que ses joueurs « n’ont quand même pas baissé les bras, on a eu d’autres occasions encore d’aller marquer » par la suite. « Malheureusement, aujourd’hui, on n’a pas réussi à scorer sur nos temps forts », résume le technicien.
Plaisir est désormais condamné à l’exploit lors du match retour à Saint-Priest, le 14 mai. Les joueurs se montrent combatifs. Après le coup de sifflet final, on pouvait les voir réunis en cercle et entendre le capitaine, François Levillain, prendre la parole pour remobiliser les troupes. Sébastien Roncalli veut y croire : « Je n’ai même pas eu besoin de parler, le capitaine a très bien dit les choses. Huit points, c’est rien du tout en rugby, tout est encore jouable, faisable. Ils ont bien conscience qu’on passe très près de scorer quand même un certain nombre de fois […]. On va soigner les bobos, la tête, mais on va y aller avec le plus d’engagement possible et le plus de volonté possible. » Il faudra cette fois « arriver à concrétiser nos temps forts », insiste-t-il. Pour, cette fois, ne pas avoir de regrets et même, qui sait, vivre un grand bonheur.