Les votes des taux de fiscalité locale s’invitent dans l’actualité des municipalités ces dernières semaines et ces derniers mois. Alors qu’à SQY, l’intercommunalité et plusieurs Villes ont décidé d’augmenter leurs taux pour répondre à un contexte budgétaire très contraint, Montigny-le-Bretonneux a décidé de les maintenir au même niveau, et ce « pour la 13e année » de suite, a souligné le maire, Lorrain Merckaert (DVD), dans une interview à La Gazette le 19 avril dernier.

« Ce que l’on essaie, à Montigny, c’est, évidemment, comme tout le monde, de maîtriser les coûts, mais d’accueillir des entreprises, justement pour éviter d’avoir à augmenter les impôts, puisqu’on sait qu’en plus aujourd’hui les impôts locaux ne touchent plus que les propriétaires, a-t-il expliqué. Donc, plutôt que de ponctionner une partie de la population, – ce que je comprends, il y a des Villes qui n’ont pas le choix -, on essaie plutôt, nous, d’être dans l’accueil d’entreprises. »

Il rappelle par exemple que la commune « s’est battu(e) pour accueillir Airbus, et ça, c’est un vrai succès pour SQY et Montigny, car c’est une entreprise qui quittait le territoire, qui finalement va rester sur SQY ». « Donc pour nous, c’est une très grande satisfaction, poursuit-il, rappelant également la présence de BMW, Mercedes, ou encore Orange dans l’immeuble Native. « L’objectif, à chaque fois, c’est évidemment le dynamisme économique de SQY, mais aussi les recettes de la ville de Montigny, affirme le maire. C’est comme ça qu’on essaie de tenir, malgré les contraintes budgétaires qu’on subit aussi, et qui nous rendent la résolution du budget, chaque année, très difficile. »

Les taux 2023 restent ainsi, pour la taxe sur le foncier bâti à 31,57 %, pour la taxe d’habitation (sur les résidences secondaires et autres locaux meublés non affectés à l’habitation principale, précisent les documents du conseil) à 11,87 %, et pour la taxe sur le foncier non bâti à 92,22 %. Ces taux avaient été adoptés en conseil municipal en février dernier avec 31 voix pour, et 7 abstentions du côté de l’opposition. Opposition qui s’est notamment inquiétée d’une éventuelle répercussion de la non-augmentation de la fiscalité sur d’autres hausses de tarifs, comme celui des cantines scolaires.

L’opposition pointe d’autres hausses, notamment de la restauration scolaire

«  On n’arrive pas bien à comprendre comment, en septembre prochain, on pourra atteindre 500 000 euros de recettes supplémentaires sur la restauration scolaire, avait notamment déclaré François André, du groupe d’opposition Aimes. Si on avait osé demander seulement +1 % sur le foncier bâti, […] on aurait en fait couvert la moitié de l’augmentation des dépenses de la restauration scolaire. On n’aurait pas demandé aux familles de compenser et de financer l’augmentation des coûts énergétiques. […] À Montigny, on va prendre dans les poches des familles, mais pas trop dans les poches du contribuable propriétaire, et ça, ça nous heurte. »

« On a procédé à une 1re hausse des tarifs de cantine sur Montigny cette année, et dans les différents quotients, pour le plus bas, on est passé de 1,34 euro à 1,42 euro, et pour celui qui représente la majeure partie des familles, on est passé de 3,37 à 3,57, […] et on est passé, pour les hors-commune, de 4,57 à 5, répond le maire. Il poursuit : « On est vraiment sur des choses extrêmement faibles, donc dire que, d’un côté, on privilégie les propriétaires et que de l’autre, on assomme les familles, non. […] Ce n’est pas le cas. Et je vous rappelle que pour une grande partie des familles de Montigny, ce sont aussi des propriétaires. » Il avance aussi que la refonte des tarifs scolaires fait l’objet de groupes de travail réunissant « des associations et des représentants des minorités [municipales] ». « C’est le fruit de ce travail qui va déterminer la tarification », assure-t-il.

CREDIT PHOTO : ILLUSTRATION