Après Saint-Germain-en-Laye et Saint-Cyr-l’École, c’est Plaisir qui recevait la 3e édition du concours d’éloquence des Yvelines, organisée le 18 avril par le Département au théâtre Coluche. Près de 400 élèves de 3e venus de 14 collèges yvelinois y ont pris part. Ce rendez-vous a pour but « d’ouvrir le champ des possibles, et de sortir un peu les élèves de leur quotidien scolaire, d’ouvrir à de nouvelles matières, et de développer les talents, les amener à avoir de la confiance en soi, à pouvoir développer un argumentaire, s’exprimer en public, avoir de l’estime de soi », affirme Cécile Dumoulin (LR), vice-présidente du conseil départemental déléguée aux collèges et au numérique scolaire.

Au menu cette année, l’alimentation. La 1re partie de la matinée était consacrée à des passages individuels : 14 collégiens présélectionnés montaient sur scène, s’exprimant pendant trois minutes devant leurs camarades et professeurs et devant les autres établissements participants, sur des questions telles que : « Pourquoi dit-on que la cuisine est un art ? », « Sommes-nous prêts à changer nos habitudes alimentaires pour sauver la planète ? », ou encore « Pourquoi les troubles alimentaires touchent-ils de plus en plus d’adolescents ? »

Lors de la seconde partie, 14 autres élèves se sont prêtés au jeu du duel, un face-à-face entre deux candidats de deux établissements différents, exposant leurs arguments pendant trois minutes chacun devant l’audience. Les sujets : « Doit on surveiller tout ce qu’on mange ? », « L’art culinaire est-il un patrimoine ? », et « Croyez-vous qu’une révolution alimentaire mondiale soit possible ? ». « L’objectif, c’est d’en faire des citoyens avec le plus d’armes possible, de pouvoir convaincre, affronter des situations inconnues, maîtriser cet art oratoire, s’exprimer en public, gérer son stress, affirme Cécile Dumoulin. Il y en a qui ont vraiment eu beaucoup de mal à passer. »

Gabriel Mock (au centre, chemise à carreau rouge et bleue), du collège Giacometti, à Montigny, a remporté le prix du meilleur orateur du duel, lors du 3e concours concours d’éloquence du Département.

D’autres, en revanche, ont semblé plus à l’aise. C’est le cas de Gabriel Mock, du collège Giacometti, à Montigny-le-Bretonneux, qui fait partie des lauréats. L’adolescent de 14 ans a remporté le prix du meilleur orateur du duel, l’un des quatre trophées mis en jeu. Il faut dire que le jeune homme, qui a débattu sur l’art culinaire, fait du théâtre depuis cinq ans. « Je suis super content d’être là et d’avoir gagné, mais grâce à l’aide collective […] de la classe et de mes professeurs », confie-t-il.

Pour autant, il avoue ne pas s’être senti si serein que ça : « Juste avant de monter sur scène, je suis hyper stressé, […] et dès que je monte sur scène, tout est libéré. Par contre, le duel, je ne pensais pas avoir réussi, car je n’ai pas l’impression d’avoir mis les arguments au bon endroit. Mais apparemment, c’était bon. » Selon lui, « ce n’est pas d’être devant des centaines de personnes, mais plutôt le texte et ce qu’allait répondre l’adversaire » qui le préoccupait. Un point qu’il a d’ailleurs travaillé durant sa préparation. « Il faut surtout réviser les arguments, et pas tomber dans les pièges. […] Il fallait aussi prévoir les réponses qu’allait donner l’adversaire. Là, c’était un peu compliqué, car c’était aucune réponse qu’on avait envisagée. Donc il y a eu un petit coup de stress, mais finalement ça a été. »

Face à lui, se tenait un élève du collège Apollinaire, qui figurait parmi les deux collèges plaisirois et les cinq collèges saint-quentinois inscrits au concours. Mais seul le collège Giacometti a vu un de ses élèves primé, les trois autres récompenses étant décernées à d’autres établissements des Yvelines. Tous les élèves ont en revanche reçu un diplôme pour leur participation. Cécile Dumoulin souligne que, si ce concours est « un moment de plaisir, festif », il a aussi nécessité «  beaucoup de travail en amont, qui se fait dans les établissements à travers les ateliers. »

Pour cela, les collégiens ont pu compter sur ImproActif, association yvelinoise (désormais sous le régime des entreprises) spécialisée dans l’improvisation et ayant envoyé depuis décembre deux intervenants dans les établissements du département pour former, pour deux séances de trois heures chacune par classe en classe entière, et une séance de deux heures pour les éloquents élus pour passer et les volontaires. « Ce n’est pas de l’impro artistique, on n’est pas là pour faire un spectacle. C’est de l’impro appliquée, et appliquée à un objectif autre. On va utiliser les outils, mais ça va être, par exemple pour eux, pour avoir une posture, écouter, regarder, articuler, pour réussir ce concours d’éloquence », détaille Hélène Farret-Cassegrain, dirigeante et fondatrice d’ImproActif. Elle se réjouit de cette « très belle édition », et espère encore accompagner d’autres élèves pour ce concours l’année prochaine.