Dans ce contexte budgétaire de plus en plus contraint pour les communes, celle-ci doivent néanmoins conserver des capacités d’investissement et prioriser certains projets. Villepreux fait ainsi en sorte de garder « une capacité à investir » en préservant notamment « l’essentiel en termes de services publics », a déclaré le maire, Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), en marge d’une présentation à la presse d’un vaste plan de rénovation énergétique de plusieurs écoles de la ville, le 14 avril.

Les écoles, priorité de la municipalité, qui s’appuie notamment sur un audit de ses bâtiments réalisé à partir de 2021. « On a 37 % des surfaces des bâtiments qui sont scolaires sur la commune, et qui représentent à eux seuls 50 % des consommations d’énergie », expose le maire. Parmi eux, le groupe scolaire Rostand-Curie (ex-groupe scolaire La Fontaine, séparé en deux écoles, et où se situe la cuisine centrale ). Cet établissement sera le premier concerné par ce plan de rénovation. C’était, en 2019, l’établissement qui accueillait le plus d’enfants dans les Yvelines, avec un effectif de 450 élèves au total sur l’ensemble du groupe scolaire. C’est aussi le plus énergivore de Villepreux, puisqu’il représente 23 % des dépenses énergétiques des établissements de la commune.

Ainsi, la Ville entend s’attaquer dès l’été prochain aux travaux de ce groupe scolaire datant des années 1970. « On va réaliser une isolation thermique par l’extérieur, car aujourd’hui le bâtiment n’est pas isolé ou très peu, détaille Imane Kourbal, directrice adjointe des services techniques. On va changer les chaudières gaz et les radiateurs. » Un système de pilotage du chauffage a lui, déjà été installé. « Ça nous permet d’être au plus près des horaires d’arrivée des enfants, de pouvoir suivre les courbes de chauffe, de vérifier qu’on ne soit pas à 21 [degrés] au lieu d’être à 19, avance-t-elle. On va aussi modifier tous les préaux, car initialement, les préaux étaient ouverts. Dans le temps, on les a fermés, sauf qu’on a fermé forcément en vitres. Donc on va […] réduire les surfaces vitrées, isoler. Et puis, on mettra des panneaux photovoltaïques en toiture, car on a plus de 2 400 m² de toiture pratiquement plate, qu’on va tenter d’exploiter. »

Les travaux de cet établissement se poursuivront en 2024 et constitueront la phase 1 du projet. La phase 2, elle, se déroulera en 2025 et concernera l’école maternelle et accueil multi-loisirs du Prieuré, et l’école maternelle du Val Joyeux. Celles-ci subiront principalement de l’isolation par l’extérieur. Mais, à la maternelle du Val Joyeux, en plus de ces travaux, « on va changer les portes qui ne sont plus étanches, qui laissent passer l’air et l’eau, et on va refaire tout le système de chauffage », indique Imane Kourbal. L’établissement dispose d’un plancher électrique chauffant. « C’est très consommateur et pas forcément très efficace, estime-t-elle. On laisse en place mais on déconnecte et on remet des radiateurs électriques modernes. »

Un budget total de près de 2,8 millions d’euros

Ces différents chantiers s’étaleront principalement en juillet et août. Mais certains travaux seront réalisés en site occupé, notamment « pour l’isolation par l’extérieur, […] avec échafaudages dans la cour », fait savoir Imane Kourbal. L’audit lancé par la municipalité « a pu faire remonter les bâtiments qui étaient les plus gros consommateurs d’énergie » et constater que « sur ces trois écoles, c’est là où on pèche au niveau des factures ; pour les autres, on a des factures cohérentes vis-à-vis de la surface », rapporte-t-elle. Ces rénovations doivent permettre de « diminuer de plus de 40 % nos consommations d’énergie dans toutes les écoles qui sont aujourd’hui mal isolées », affirme quant à lui Jean-Baptiste Hamonic, évoquant aussi l’objectif d’« apporter un meilleur confort d’usage aux élèves et personnels des écoles, […] et intégrer des panneaux photovoltaïques pour permettre une production locale d’énergie ».

Le montant de ces travaux s’élève à près de 2,8 millions d’euros TTC. Un coût que la Ville ne pourra supporter seule. Elle a ainsi candidaté au Fonds vert et à la DSIL, deux aides de l’État, demandant 500 000 euros pour chacun des deux dispositifs. « On devrait avoir au plus tard début mai des retours sur le Fonds vert, courant mai sur la DSIL, mais on ne s’attend pas à toucher 500 000 sur les deux », concède le maire, qui évoque d’autres partenaires comme la Région, via les budgets participatifs écologiques, pour lesquels Villepreux a sollicité 330 000 euros. Mais aussi la Banque des territoires, dont le prêt est à des taux plus intéressants que pour un emprunt bancaire classique. « Si on arrive à toucher quelques subventions, le prêt sera moins important », glisse l’édile.