Rassurante. Voilà le maître-mot de la réunion publique de concertation autour de la modification du Plan local d’urbanisme (PLU) qui s’est tenue la semaine dernière à Maurepas. Car depuis la révision du PLU en 2019, la modification en cours concernant principalement le périmètre de constructibilité limité, dans le quartier de la Marnière entre le chemin Perdu et le chemin de Paris, avait visiblement provoqué l’inquiétude chez les riverains. Une inquiétude sur une éventuelle urbanisation possible du secteur, grandement préservé jusqu’à présent. C’est donc devant une salle du conseil municipal de Maurepas archicomble que le maire, Grégory Garestier (DVD), ses équipes, et des représentants de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, ont désamorcé d’emblée ce qui aurait pu s’annoncer comme une réunion mouvementée.

Après avoir présenté le déroulé de cette réunion publique de concertation, le maire a donc directement tenu à préciser le cadre de la procédure qui s’engage. « Nous engageons cette modification du plan local d’urbanisme, sur quelques parcelles autour du bois de la Marnière et de l’école, pour y limiter considérablement le droit à construire. En 2019, nous avons institué un périmètre de constructibilité limité aux abords du bois de la Marnière – qui est et restera inconstructible –, et d’autres parcelles. Nous avons ainsi refusé un permis de construire, rendu possible par le PLU de 2013, de 45 logements dont 13 logements sociaux le long du chemin de Paris. Pour éviter que cela ne se reproduise, nous avons verrouillé au maximum le périmètre de constructibilité sur ces parcelles. »

Mécontent, le propriétaire du terrain avait alors assigné la municipalité au tribunal administratif qui avait finalement donné raison à la mairie. Mais la limitation du droit à construire étant limitée dans le temps, la mairie de Maurepas doit aujourd’hui légèrement modifier son PLU pour « ré-instituer des droits à construire limités parce que le périmètre de constructibilité limité ne dure que cinq ans », a précisé l’édile. En lieu et place, la municipalité propose de mettre en place une Orientation d’aménagement de programmation (OAP) qui va restreindre le droit à construire et « paramétrer le nombre théorique de maisons sur les parcelles concernées […] », poursuit le maire.

Il s’agirait ici de la possibilité de construire 14 maisons au maximum au nord de la Marnière et 12 maisons au maximum au sud de la Marnière. Car l’objectif de la mairie est aussi d’éviter la spéculation immobilière et la construction de collectifs sur des terrains privés et ainsi de garantir la qualité de vie des habitants. Mais au préalable, une évaluation environnementale est menée en parallèle. Un cabinet spécialisé a été mandaté et les premiers retours font état de présence de zones humides. « Les analyses faites au nord de la Marnière révèlent la présence d’une zone humide, a expliqué Joachim Solda, urbaniste à Saint-Quentin-en-Yvelines. Sur ces zones, les constructions sont encore plus limitées que par le périmètre de constructibilité limité. La zone humide en France est la catégorie environnementale et écologique la plus limitée par les textes. »

Les constructions seraient alors limitées aux zones déjà construites. « Nous allons devoir revoir la présentation de notre OAP. Nous allons nous servir de cette étude pour restreindre encore la constructibilité, voir l’interdire totalement, a affirmé Grégory Garestier. On y sera contraints si les zones humides sont confirmées. »

Parmi les riverains, tout le monde semblait rassuré. Les questions ont essentiellement porté sur la circulation qui augmente du fait de la création de l’écoquartier. « Nous avons vu la circulation sur l’avenue de Paris, ou sur le chemin Perdu, fortement augmenter avec les nouveaux logements, a lancé un riverain au micro. Les gens prennent l’habitude de couper par là. Mais cela devient dangereux avec des voitures sur les trottoirs, etc. » Consciente du problème, la municipalité a monté des « ateliers spécifiques au village, les ateliers Croix-Blanche », a précisé François Liet, adjoint au maire délégué à l’aménagement urbain durable et aux mobilités.

Le processus va désormais suivre son cours : la concertation va se poursuivre jusqu’à fin avril, les différentes études vont être intégrées. Un bilan de concertation sera présenté en juin et l’enquête publique aura lieu à l’automne. La mairie de Maurepas espère bien pouvoir voter cette modification d’ici à la fin de l’année 2023.