Et de 42 ! C’est le nombre de pianos que l’association Unissons, basée à Trappes, a donné depuis 2019 à des établissements sociaux, culturels, scolaires, pénitentiaires ou médicaux. Cette association récupère des pianos et parfois d’autres instruments pour leur donner une seconde vie dans des lieux collectifs non commerciaux. Elle est installée dans les locaux de l’ancienne école maternelle Albert Camus qu’elle partage avec quatre autres associations. Les lieux ont été gracieusement mis à disposition par la municipalité en contrepartie d’animations de quartier. Pour rappel, Unissons a été fondée en mai 2019 par Sébastien Peronno, professeur de mathématiques, et Marie Le Guen, accordeuse de pianos, qui en est la présidente.

Joint par La Gazette, Sébastien Peronno a fièrement déclaré que la barre des 40 pianos donnés a donc été dépassée. « Nous avons donné 42 pianos jusqu’à maintenant. Nous avons commencé par contacter des conservatoires et des entreprises, car la présidente [de l’association, Ndlr] est accordeuse de pianos et, travaillant dans le coin, elle était au courant de beaucoup de pianos réformés. Ce sont des instruments destinés à la déchetterie, car ils ne sont plus assez bons pour être utilisés en conservatoires, mais qui restent encore tout à fait jouables. Ils préféraient nous les donner plutôt que de les jeter », indique Sébastien Peronno.

Les dix premiers pianos de l’association provenaient de grosses structures. Puis, avec la création du site internet, les particuliers ont été séduits par le concept. « Notre site internet fonctionne bien. Les dons de pianos de particuliers proviennent de profils assez variés. Par exemple, cela peut être des gens pressés de se libérer de leur piano car ils déménagent et souhaitent faire une bonne action en nous le donnant », poursuit le professeur.

L’association récupère uniquement des pianos fonctionnels. Parfois, un accordage est entrepris par des professionnels extérieurs. Quelques accords ont été faits par des bénévoles de l’association, mais ce n’est pas sa priorité, Unissons se concentre sur la mise en lien entre donneur et receveur comme l’indique Sébastien Peronno : « Nous préférons concentrer notre énergie sur la mise en lien plutôt que sur des accords techniques. »

« Au sujet des lieux sélectionnés pour accueillir un piano, c’est principalement du démarchage de notre part. Nous sommes dans un paradoxe de ressourcerie. Quand un propriétaire cherche à se séparer de son piano, il va chercher à le donner à une association. Et l’inverse n’est pas du tout vrai, car les structures ne pensent pas forcément à chercher un piano gratuitement. Cela doit concerner cinq pianos sur les 42 donnés », précise Sébastien Peronno.

Concernant les bénéficiaires, ils sont très variés. Cela va d’une association (Taille-Vent à Trappes) à des écoles de SQY, en passant par l’institut MGEN de La Verrière. Plus étonnant encore, l’association indiquait en 2019 son souhait d’installer des pianos dans des prisons. C’est désormais chose faite avec déjà six pianos donnés à différents services culturels de prisons installées en Île-de-France comme le centre pénitentiaire de Paris la Santé ou la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis.

« Au total, sur l’agglomération, ce sont neuf pianos déjà donnés (l’école élémentaire Politzer de Guyancourt l’aura récupéré mercredi prochain), ce qui amène à 11 le nombre de pianos donnés ou bientôt donnés, avec prochainement, un don pour la crèche de La Verrière et, en avril, un piano pour le centre social du Pont du Routoir », ajoute le professeur de mathématiques. Et de poursuivre : « trois, voire quatre, médiathèques de SQY ont manifesté leur intérêt. Un projet est en cours d’élaboration, donc nous sommes ravis », conclut Sébastien Peronno.

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