Quand deux colocataires guyancourtois décident de redonner une utilité à des pianos. Sébastien Peronno, professeur de mathématiques dans un collège de Saint-Germain-en-Laye, et Marie Le Guen, accordeuse de pianos, ont créé il y a près de six mois (mise en place de la structure légale en mai dernier, lancement en septembre, Ndlr) l’association Unissons.

« L’idée de l’association est venue quand j’ai donné mon ancien piano à mon collège, raconte Sébastien Peronno. Marie, de par son métier, est au courant de beaucoup de pianos réformés par les conservatoires, les entreprises. Ce sont des pianos qui sont promis à la benne car ils ne sont plus assez bons pour être [utilisés] en conservatoires, mais qui restent encore tout à fait jouables. On s’est dit : ‘‘Pourquoi ne pas créer une association qui les récupère et fasse le lien entre les structures qui vont jeter des pianos et des lieux collectifs qui pourraient les récupérer’’.»

Ce projet s’est déjà concrétisé à travers deux pianos : l’un, datant de 1855, donné à une association qui rénove les pianos, et l’autre cédé au lycée Hoche, à Versailles, près du foyer des lycéens. « On souhaite que les pianos soient dans des lieux collectifs dont ce n’est pas le lieu principal, l’idée est d’en mettre là où c’est inattendu », précise Sébastien Peronno.

Inattendu, comme la présence d’un piano en accès libre à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, dans le hall du bâtiment Vauban. Cela deviendra une réalité le 18 novembre. « Le but serait d’en faire un piano libre service, dans un petit espace où les étudiants pourraient jouer sans déranger les cours », explique Sébastien Peronno à propos de ce piano, réformé par le conservatoire de Viroflay. Le même jour, Unissons donnera deux autres pianos : un à l’Établissement et service d’aide par le travail de Fontenay-le-Fleury – établissement médico-social ayant pour objectif l’insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap – et l’autre dans une maison de retraite à Mantes-la-Jolie.

« L’intérêt est qu’il y a des structures qui ne peuvent pas revendre ou donner à n’importe qui des pianos », poursuit Sébastien Peronno, qui cite l’exemple du piano donné au lycée Hoche. « Une entreprise l’avait récupéré, elle devait payer une location d’espace pour ce piano et ne pouvait pas le revendre car il n’était plus assez bon pour être revendu, donc c’était plutôt un poids pour elle. On l’a déchargée de ce poids et on a fait plaisir à un foyer de lycéens », relate-t-il.

Le Guyancourtois insiste sur le fait que l’association, à but non lucratif, « crée du lien » entre les différents établissements, et « redirige vers des professionnels ». « L’association, actuellement, ne fait pas d’accord ou de rénovation, affirme-t-il. Elle ne stocke pas et ne rénove pas, hors cas particuliers. » Cas particuliers, comme par exemple, dans le cadre d’un projet d’installations de pianos dans des prisons, qui « tiendrait à cœur à l’association », confie Sébastien Peronno, qui ajoute que « dans ce cas, on s’engagerait à rénover le piano avant, car ensuite, ce serait difficile d’y accéder ».

Avant de voir une telle volonté être menée à bien, Unissons a aussi, outre la présence de pianos pérennes dans des lieux collectifs, un volet pianos temporaires lors d’événements associatifs, consistant, « pour se faire connaître, à installer des pianos sur des stands associatifs », comme par exemple lors de la Fête des possibles, à Montigny-le-Bretonneux, indique Sébastien Peronno.

CREDIT PHOTO : Unissons CC-BY-SA